Nederlands Dans Theater 2. Postscript, Gods and Dogs, Cacti. Festival de Marseille au Silo. 4 Juillet 2014. Par Philippe Oualid

La prestigieuse compagnie de danse contemporaine, le Nederlands Dans Theater 2, est venue présenter au Festival de Marseille, dirigé par Apolline Quintrand, trois pièces exceptionnelles de son répertoire, crées entre 2005 et 2010: Postscript, Gods and Dogs, Cacti, qui mélangent, avec une impressionnante virtuosité, différentes techniques de danse articulées sur des mouvements élémentaires de comportement ou une gestuelle plus ou moins triviale.


NDTS 2 / Kylián / Leon / Lightfoot / Ekman © Joris Jan Bos
Postscript de Sol Leon et Paul Lightfoot, créé en 2005 sur des musiques répétitives de Phil Glass, interprétées sur scène par une violoniste et un pianiste, présente des individus en crise, tiraillés entre des énergies contraires, incapables de s'épanouir dans une relation harmonieuse aux autres, et s'exprimant devant un danseur qui prend une pose de sculpture grecque antique. Mêlant une gestuelle sublime à des postures disgracieuses, choisissant de se déhancher, de se cambrer, de projeter bras et jambes dans des directions opposées, ou de se livrer dans les duos aux portés les plus excentriques, les plus farfelus, avec une danseuse automate soulevée comme un pendule, les six danseurs nous engagent davantage à admirer leurs prouesses techniques qu'à apprécier la qualité du propos tenu...
Gods and Dogs, centième création de Jiri Kylian sur l'allegro et l'adagio du quatuor à cordes, opus 18, en fa majeur, de Beethoven, oppose, devant un rideau de franges perlées et sous l'image vidéo d'un chien de chasse féroce, des danseurs fragiles et vulnérables à la bête, brute menaçante qui rôde dans la nuit. Ici les figures les plus élémentaires, course, glissade, marche au ralenti, se combinent aux techniques de la danse classique, de la post-modern dance, de la break dance, mais aussi à une série de mouvements angulaires et décalés, pour traduire les doutes, les inquiétudes, les ambiguïtés du comportement de l'homme et de la femme, en particulier dans les duos animés de violentes percussions.
Après l'entracte, le ballet final, Cacti, sur des musiques de Haydn, Beethoven, Shubert et Mahler, est assuré par le jeune chorégraphe suédois, Alexander Ekman.Il s'agit là d'une pièce quelque peu surréaliste où chacun des seize danseurs, installé sur une petite estrade carrée transportable, se livre avec humour à des mouvements effrénés, des poses figées, des numéros de pantomime burlesque, avant de s'egayer avec des cactus plantés dans des pots de terre.
Dans l'ensemble, nous assistons à une belle soirée de danse contemporaine, réalisée par des danseurs virtuoses, se terminant sur une note érotique discrète qui emballe tout spécialement le jeune public.
Philippe Oualid

Pierre Aimar
Mis en ligne le Lundi 7 Juillet 2014 à 08:13 | Lu 277 fois
Pierre Aimar
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