Daniel Spoerri, La Sainte famille, 1986, de la série « Trésor des pauvres » © Centre Pompidou, MNAM-CCI/Philippe Migeat/Dist. RMN-Grand Palais/ Daniel Spoerri / Adagp, Paris, 2021
Esquivant la rétrospective, cette monographie rend compte de la manière dont l’artiste se frotte au hasard, à l’anecdote et au dérisoire, avec comme point de départ : l’émotion. Elle articule les recherches de l’artiste autour d’une nouvelle forme d’art visant à dépasser le champ de la représentation au profit d’une expérience sensorielle élargie, participative et collaborative.
Le parcours s’apparente à une déambulation aussi surprenante et fascinante que celle d’un théâtre forain avec ses pièges et attrapes, ses cabinets de curiosité, et ses banquets. Il offre, avec près de 300 œuvres et documents, un parcours labyrinthique dans l’art de l’appropriation depuis ses premiers tableaux-pièges jusqu’à la création de musées insolites en passant par l’art de la table et de la cuisine.
Si les tableaux-pièges de Daniel Spoerri sont devenus populaires, l’exposition dévoile un éclairage novateur du travail de l’artiste. Elle présente des œuvres et archives historiques majeures sous un angle original ainsi que des travaux moins connus tout aussi précurseurs et passionnants.
Le projet rassemble, sur 1 200m2, des prêts exceptionnels des grandes institutions publiques françaises : le Centre Pompidou-Musée national d’art moderne – Centre de création industrielle ; le Centre National des Arts Plastiques ; le Musée d’Art Moderne de Paris ; le MAC/VAL-(Musée d’art contemporain du Val-de-Marne). Des prêts majeurs sont consentis par la Bibliothèque nationale suisse où sont conservées les archives de l’artiste, ainsi que par des galeries, des fondations et des collectionneurs de France et d’Europe.
L’œuvre monumentale La Réplique de la Chambre n° 13 de l’Hôtel Carcassonne (1998) est présentée pour la première fois en France et plusieurs banquets imaginés par Spoerri à partir de 1963 sont organisés en collaboration avec l’artiste : une belle manière de partager la vitalité de cette œuvre facétieuse !
« Nous voilà, tous des fétiches pris au piège de l’objet » Daniel Spoerri
Le parcours s’apparente à une déambulation aussi surprenante et fascinante que celle d’un théâtre forain avec ses pièges et attrapes, ses cabinets de curiosité, et ses banquets. Il offre, avec près de 300 œuvres et documents, un parcours labyrinthique dans l’art de l’appropriation depuis ses premiers tableaux-pièges jusqu’à la création de musées insolites en passant par l’art de la table et de la cuisine.
Si les tableaux-pièges de Daniel Spoerri sont devenus populaires, l’exposition dévoile un éclairage novateur du travail de l’artiste. Elle présente des œuvres et archives historiques majeures sous un angle original ainsi que des travaux moins connus tout aussi précurseurs et passionnants.
Le projet rassemble, sur 1 200m2, des prêts exceptionnels des grandes institutions publiques françaises : le Centre Pompidou-Musée national d’art moderne – Centre de création industrielle ; le Centre National des Arts Plastiques ; le Musée d’Art Moderne de Paris ; le MAC/VAL-(Musée d’art contemporain du Val-de-Marne). Des prêts majeurs sont consentis par la Bibliothèque nationale suisse où sont conservées les archives de l’artiste, ainsi que par des galeries, des fondations et des collectionneurs de France et d’Europe.
L’œuvre monumentale La Réplique de la Chambre n° 13 de l’Hôtel Carcassonne (1998) est présentée pour la première fois en France et plusieurs banquets imaginés par Spoerri à partir de 1963 sont organisés en collaboration avec l’artiste : une belle manière de partager la vitalité de cette œuvre facétieuse !
« Nous voilà, tous des fétiches pris au piège de l’objet » Daniel Spoerri
Pièges, farces et attrapes
Daniel Spoerri, Le Parc de bébé, 1961 « Faux tableau-piège » Collection Peruz, Milan, © Adagp, Paris, 2021
Un ensemble majeur d’œuvres historiques offre un parcours surréaliste sur le geste de pétrification et d’assemblage d’objets. C’est avec les Tableaux-Pièges initiés en 1960 que Daniel Spoerri rejoint les Nouveaux Réalistes. Les « Foires aux puces » capturent à la verticale des étalages d’objets délaissés, révélant leur beauté poétique. Peu à peu, Spoerri se fait marieur d’objets, donne à voir des « Pièges à mots », s’amuse du dialogue fécond entre l’emprunt d’une image existante et l’ajout d’objets inquisiteurs. Les nombreuses activités créatrices de l’artiste seront ici abordées par le biais de photographies, d’affiches et de revues.
Restaurants, banquets et tripes
Daniel Spoerri, Action Restaurant Spoerri, Düsseldorf, 27 avril 1972 de la série « Tableau-piège », Collection privée, Milan Photo Fabio Mantegna © Adagp, Paris, 2021
L’amour de Spoerri pour la cuisine, l’échange et la convivialité est retracé avec ses tableauxpièges et l’histoire des repas, restaurants et événements qu’il a initiés à travers un large éventail de documents d’archives (photographies, vidéos, menus). Dîners des Homonymes, menus Palindrome ou repas réalisés avec un seul ingrédient (œufs ou abats…), suscitent chez les convives, surprise, ravissement ou dégoût. L’exposition propose notamment une immersion dans le premier restaurant éphémère de l’artiste à la galerie J à Paris en 1963.
L’ambiance et les événements du Restaurant Spoerri ouvert à Düsseldorf en 1968, accolé à l’Eat Art Gallery dès 1970, constituent le cœur convivial du parcours où sont également évoqués ses banquets les plus célèbres à l’image de l’Ultima Cena à Milan en 1970.
L’ambiance et les événements du Restaurant Spoerri ouvert à Düsseldorf en 1968, accolé à l’Eat Art Gallery dès 1970, constituent le cœur convivial du parcours où sont également évoqués ses banquets les plus célèbres à l’image de l’Ultima Cena à Milan en 1970.
Musées, merveilles et mystifications
Daniel Spoerri, De la série « Cabinet anatomique », 2012 – Courtesy de l’artiste et de la galerie Anne Barrault, Paris, © Adagp, Paris, 2021
Daniel Spoerri entretient un rapport particulier à la collection. Dès les années 1960, il réalise des reconstitutions archéologiques de lieux relatifs à sa vie et à son œuvre puis met en scène la puissance immanente des objets dérisoires, à l’image de ses « Musées sentimentaux » ou du « Cabinet de Mama W ». L’art devient une médecine, traitant des pièges et des illusions comme en témoignent la « Pharmacie bretonne », collection de cent-dix-sept eaux provenant de sources sacrées bretonnes et la centaine de planches anatomiques, de la série « Médecine opératoire » initiée en 1993, rehaussées d’objets tantôt incisifs, tantôt poétiques. Ensemble, ces surprenants cabinets de curiosités révèlent l’Humanité dans toute sa précarité et préciosité.
Daniel Spoerri
Daniel Spoerri avec un haut de forme transparent rempli d’oeufs, septembre 1964 Photo © Wieczorek / Ullstein bild via Getty Images
Né le 27 mars 1930 en Roumanie, refugié en Suisse, l’artiste se consacre à la danse, au théâtre et à la poésie concrète, avant d’initier, à partir de 1959, une démarche plastique. Alors qu’il collecte des ferrailles pour son ami Jean Tinguely à Paris, il a l’idée de les coller telles quelles sur un support des situations d’objets qu’il dresse à la verticale, fixant dans la durée le dispositif d’un instant dû au hasard.
Daniel Spoerri est un itinérant : il ne cesse de se déplacer à travers l’Europe. Il partage aujourd’hui son temps entre son jardin en Toscane ouvert dans les années 1990, sa fondation/maison d’exposition près de Vienne inaugurée en 2009 et son appartement dans la capitale autrichienne.
Son travail est reconnu sur la scène internationale. Il a été célébré en 1972 par le CNAP à Paris et le Stedelijk Museum à Amsterdam. En 1990, le Centre Pompidou lui a consacré une rétrospective avec une itinérance à Antibes, Munich, Vienne et Genève. Le musée Tinguely à Bâle en 2001, le Jeu de Paume à Paris en 2002, le Centre Pecci à Prato en 2007 et les Abattoirs de Toulouse en 2017 ont réalisé des expositions et événements d’envergure. Présent dans les collections du MAMAC, son œuvre fait l’objet pour la première fois, d’une grande exposition à Nice.
Daniel Spoerri est un itinérant : il ne cesse de se déplacer à travers l’Europe. Il partage aujourd’hui son temps entre son jardin en Toscane ouvert dans les années 1990, sa fondation/maison d’exposition près de Vienne inaugurée en 2009 et son appartement dans la capitale autrichienne.
Son travail est reconnu sur la scène internationale. Il a été célébré en 1972 par le CNAP à Paris et le Stedelijk Museum à Amsterdam. En 1990, le Centre Pompidou lui a consacré une rétrospective avec une itinérance à Antibes, Munich, Vienne et Genève. Le musée Tinguely à Bâle en 2001, le Jeu de Paume à Paris en 2002, le Centre Pecci à Prato en 2007 et les Abattoirs de Toulouse en 2017 ont réalisé des expositions et événements d’envergure. Présent dans les collections du MAMAC, son œuvre fait l’objet pour la première fois, d’une grande exposition à Nice.
Info+
Musée d'Art Moderne et d'Art Contemporain
Place Yves Klein
06364 Nice cedex 4
Ouvert tous les jours sauf le lundi
Du 1er novembre au 30 avril de 11 h à 18h et du 2 mai au 31 octobre de 10 h à 18h.
Le musée est fermé le 1er janvier, le dimanche de Pâques, le 1er mai, et le 25 décembre.
Place Yves Klein
06364 Nice cedex 4
Ouvert tous les jours sauf le lundi
Du 1er novembre au 30 avril de 11 h à 18h et du 2 mai au 31 octobre de 10 h à 18h.
Le musée est fermé le 1er janvier, le dimanche de Pâques, le 1er mai, et le 25 décembre.