Nîmes, Carré d'art : Nairy Baghramian, Parloir. Exposition du 29 avril au 18 septembre 2022

Au cours des deux dernières décennies, Nairy Baghramian a créé des sculptures, des œuvres photographiques et des dessins qui explorent les relations entre l’architecture, les objets quotidiens et le corps humain.


Nairy Baghramian. Off the Rack (Handtrail), 2014 @ DR
Son œuvre confronte les idées préconçues de fonctionnalité, de décoration, d’abstraction, de domesticité et de féminisme. L’œuvre sculpturale de Baghramian met audacieusement en scène des protubérances et des cavités, des taches et des éclaboussures, des membres et des prothèses, qui défient tous les concepts traditionnels de volume, de masse, de forme et de théâtralité qui ont façonné l’histoire de la sculpture. Ses œuvres sont créées à partir de matériaux aussi divers que l’acier, le verre, le silicone, la résine, le liège et le cuivre. Elles font souvent allusion à des objets familiers épurés et reconfigurés dans des formes nouvelles, précises et innovantes, et cette réinvention évoque des fragments issus de nombreux domaines, tant anthropomorphes qu’industriels, de la mode, du théâtre à l’architecture intérieure. L’histoire et les courants idéologiques sous-jacents sont d’un intérêt particulier pour l’artiste.

Dans cette première exposition personnelle dans un musée français, Baghramian ouvre différentes salles et salles d’attente, dans l’esprit de son œuvre « Reception Room » (2006), qui associe des œuvres historiques à des pièces de création récente. C’est comme si les salles de Carré d’Art, disposées le long d’un parcours, avaient été scannées ou remesurées et examinées en fonction de leur fonction architecturale spécifique et de leur forme représentative. Les œuvres s’accrochent aux angles, servent à séparer des parties de la pièce ou rendent complètement inaccessibles des pièces relativement périphériques. Chacune des huit salles d’exposition reste autonome dans la juxtaposition individuelle du spectateur et de l’objet dans le contexte de la dynamique spatiale. Il n’y a pas de dramaturgie ou de point culminant dans les attentes de la salle principale subordonnée. Au contraire, chacune des salles est transformée en une salle d’attente qui encourage le dialogue et la conversation (parler = to speak).

Nairy Baghramian, née en 1971 à Ispahan, vit et travaille à Berlin. De nombreuses institutions lui ont consacré des expositions, notamment la Secession à Vienne (2022), le GAM à Milan (2021), le Mudam à Luxembourg (2019), le Museo nacional centro de arte Reina Sofia à Madrid (2018), le SMK à Copenhague (2017), le Walker Art Center à Minneapolis (2016), le S.M.A.K. à Gand (2016), le Museo Tamayo à Mexico (2015), le Museo Serralves à Porto (2014) et l’Art Institute of Chicago (2014). Nairy Baghramian a participé aux Skulptur Projekte Münster (2007 et 2017), à la documenta 14 à Athènes et Kassel (2017), à la Biennale de Lyon (2017), à la Biennale de Berlin (2008 et 2014), et à la Biennale de Venise (2011 et 2019).

Avec le soutien de la Galerie Marian Goodman

Pierre Aimar
Mis en ligne le Mardi 1 Mars 2022 à 15:11 | Lu 161 fois
Pierre Aimar
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