Olivier Masmonteil. « Des horizons si grands », Suquet des artistes, Cannes. Exposition du 12 juin au 6 décembre 2020

Du 12 juin au 6 décembre 2020, le Suquet des Artistes présente, après avoir accueilli Nazanin Pouyandeh l’an dernier et Gérard Schlosser début 2020, l’exposition d’Olivier Masmonteil, Des horizons si grands, qui poursuit la réflexion du Pôle Art Moderne et Contemporain de Cannes sur la vitalité de la peinture française contemporaine. Le peintre quarantenaire qui s’interroge sur l’histoire de l’art, y dévoile une vision émerveillée et délibérément naïve du monde à travers ses incursions dans le paysage, qu’il soit réel ou fantasmé.


La centaine de toiles d’Olivier Masmonteil présentée au Suquet des Artistes poursuit le cheminement entamé avec les expositions Gérard Schlosser et Nazanin Pouyandeh à travers la peinture française contemporaine. Comment est-il possible que ce mode d’expression, sans doute le plus ancien dans l’histoire de l’humanité, trouve à chaque génération de nouveaux héros pour le défendre et l’adapter à leur temps ? La peinture d’Olivier Masmonteil est d’autant plus précieuse pour répondre à cette question qu’elle n’hésite jamais à s’attaquer à des thèmes ancestraux, le portrait et surtout le paysage.

Engagée par Olivier Masmonteil il y a dix ans, la série Quelle que soit la minute du jour, présentée dans l'exposition, se compose de 1000 tableaux de taille identique, représentant des paysages rencontrés aux quatre coins du monde. Dans plus de 20 pays et sur les 5 continents, Olivier Masmonteil a collecté des moments éphémères, toute une collection d’aubes, de crépuscules, de déserts, de glaciers ou de montagnes, restituant d’une manière sensible la lumière, l’atmosphère, la beauté et la magie des lieux visités. Chaque tableau devient un petit ex voto que l’artiste adresse au spectateur. Réunis, ils offrent une cartographie complexe de notre terre, une mosaïque de lieux, d’instants et d’impressions fixant le caractère intemporel et universel du paysage.

Olivier Masmonteil est bien un enfant du XXIe siècle qui a fait siens les hyperliens, le vagabondage sur la toile mondiale et l'abolition des hiérarchies entre photographies amateur, mêmes d'Instagram, images de presse et œuvres d'art. L’œil contemporain est habitué à ce travail de déchiffrage devenu presque inconscient, démêlant les références, les sens, les époques et les motifs cachés. Mais il y a également chez Masmonteil cette jouissance de la transmission et cette connivence des mordus de peinture. Sa réponse est celle d'un artiste, bien sûr, mais aussi d'un historien de l'art, et enfin d'un pêcheur qui, comme il se doit, ne peut s'empêcher de créer un récit.

Une remarque, encore, qui mériterait de plus amples développements, sur le rapport unique d'Olivier Masmonteil à la parole publique. Avec lui ni conférences ni cours magistraux, mais vidéos sur les réseaux sociaux. Olivier Masmonteil ouvre l'atelier comme le fit à sa manière et en son temps Gustave Courbet. Il se documente en train de peindre ou de partager ses coups de cœur pour d'autres artistes, une inventivité technologique et une camaraderie rares sur la scène contemporaine.

i[« J’ai commencé à apprendre [le langage de la peinture] avec les italiens Bellini, Giorgione, Titien, Corrège. Le processus d’apprentissage est en fait assez simple mais il est terriblement long. C’est un langage qui tolère les fautes d’orthographe, les fautes de grammaire, mais pas l’économie du temps.
Pour commencer à parler le Titien il m'a fallu 5 ans, bien sûr je ne le maîtrise pas mais j’en connais les mécaniques ; pour Vermeer, au bout de 15 ans je n’en comprends que l’argot. Comme la peinture ressemble à une image, beaucoup pensent qu’il suffit de la copier pour la maîtriser ; trop souvent ils copient l’image et pas la peinture. L’image se copie vite, quelques jours suffisent ; pour la peinture le temps n’a plus cours. »]i

« En découvrant comme un voleur ces quelques lignes de l'artiste, je songeais à sa quête impossible. Olivier Masmonteil ne cherche pas seulement une expression personnelle, la reconnaissance ou même la construction d'une œuvre, il cherche le chef-d’œuvre. »


A propos d’Olivier Masmonteil

A rebours des modes et des tendances de l’art contemporain, Olivier Masmonteil s’affirme comme l’un des peintres les plus doués de sa génération.
Reconnu et exposé, ce grand voyageur considère la peinture comme un moyen de se déplacer dans l’histoire comme dans l’espace. Jusqu’à la compulsion parfois (145 toiles représentées sur plus de 500 référencées), mais avec toujours sous-jacente l’ambition du chef-d’œuvre.
Revendiquant haut et fort l’intensité du plaisir de peindre, Olivier Masmonteil possède une manière unique d’interpréter le style français en peinture et d’en apprécier toutes les subtilités. Il se donne la liberté de revisiter, sans exclusive ni hiérarchie, les genres picturaux, du portrait au paysage, des natures mortes aux vanités, en se réappropriant à sa manière l’histoire de l’art.

Avec une œuvre à la fois conservatrice et novatrice, Olivier Masmonteil remet au goût du jour la peinture en organisant son travail en trois chapitres : « La possibilité de peindre », « Le plaisir de peindre » et « Oublier la peinture ». Amoureux de l’histoire de l’art et de la nature, Olivier Masmonteil s’inspire de voyages, d’observations et de recherches. Son travail, riche d’une pratique artistique d’une vingtaine d’années, a donné naissance à des séries aussi variées que « Les baigneuses », « Quelle que soit la minute du jour » ou encore « Le bain de Diane ».

Pratique

Olivier Masmonteil, Des horizons si grands
Le Suquet des Artistes
7 rue Saint-Dizier, Cannes

Commissariat : Numa Hambursin, directeur du PAMoCC

Horaires
Juin, septembre à décembre:du mardi au vendredi de 13h à 17h ; samedi dimanche de 10h à 13h et de14h à 18h.
Juillet et août : du lundi au dimanche de 10h à 18h.Entrée libre
Renseignements : 04 97 06 45 21
Centredartlamalmaison@ville-cannes.fr
www.cannes.com



Pierre Aimar
Mis en ligne le Vendredi 24 Juillet 2020 à 00:07 | Lu 230 fois
Pierre Aimar
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