On a toujours l’impression que l’été ne va pas finir à Saint-Rémy-de-Provence

Plus encore qu’ailleurs et pas seulement cette année. Il est bon de venir y humer cet air de fin de vacances, avec fleurs et touristes, hôtels complets, lauriers en fleurs et files de visiteurs devant les sites à voir.


Glanum, les Antiques

Saint-Paul de Mausole

L’allée est longue qui conduit aux bâtiments...
Tout proche de Glanum là où on a enfermé Van Gogh pendant un an, l’homme qui s’était coupé l’oreille… et d’autres malades y sont encore soignés…
L’allée est longue qui conduit aux bâtiments et dès le grand mur franchi, un monde préservé : longue allée de verdure, œuvres du peintre accrochées aux murs, et au loin la silhouette ascétique et métallique de l’artiste, vivant et comme venant à la rencontre du visiteur.


St-Paul de Mausole, le cloître
Passage obligé par le cloître paisible et fleuri, orné ce jour là par une expo et qui offre ombre et calme avant, tout au bout, la petite chambre, celle d’un malade de jadis, peu importe lequel, et, toutes voisines, ces baignoires censées apporter des soins aux déments, hydrothérapie qui noyait la folie ? Décor étroit et poignant qui laisse imaginer…

St-Paul de Mausole, chambre de Van Gogh

Par la fenêtre, un jardin-parc aux lavandes alignées admirablement taillées entourées de murs et bordées de l’admirable silhouette des cyprès et des pins qui sont décor à eux seuls. Et Provence.
Le lieu est à voir pour sa force de témoignage et d’évocation, pour ce résumé d’une région et la force d’une présence celle de l’artiste partout visible. Van Gogh est toujours là, dans ce paysage tellement peint et qu’il protège par ses œuvres.
Et au bout du chemin de terre, les Antiques si lumineux, si purs, le passé-présent, toujours.

Le Musée Estrine

Le musée Estrine fut la demeure des représentants des Princes de Monaco
On a rejoint Saint-Rémy, l’intimité de ses petites rues calmes en cette saison. Sur une place, belle façade classique pour le Musée Estrine et rendez-vous avec Bernard Buffet au travers de la collection Pierre Bergé.
Beau cadre de pierre pour des œuvres de vaste taille, dédiées au collectionneur par le peintre. Rencontre étonnante avec un artiste différent, des natures mortes, des viandes de boucherie, veau, des poissons ; plus loin une Espagnole, femme à l’éventail, un port, et aussi de grands autoportraits, où l’artiste se met en miroir, de ce même regard presque impassible qu’on souhaiterait voir s’allumer parfois. La période 1946-1955, n’est pas gaie et fabrique des ouvres sombres, grises, qu’on dirait monocordes.
Ailleurs une petite salle, toute en couleur, où sont présentés les codes de lecture des œuvres de Van Gogh qui mérite d’être vue avec précision dans cette région tellement teintée par sa présence.
A l’étage, des paysages, maisons dans les arbres ; œuvres de Gleizes, Mondrian, et André Lhote ; offrent leurs couleurs rassurantes dans le décor de pierre blanche du musée Estrine si propice à la lumière. Avec Antoine de Margerie, on rencontre un des peintres les plus discrets de sa génération, (mort en 2005) , et qui fait preuve d’une sensibilité rare.
Au fil des rues anciennes de Saint-Rémy, il serait bon de faire escale au Musée Estrine.
Jacqueline Aimar
Photos Pierre Aimar

Jacqueline Aimar
Mis en ligne le Mercredi 19 Septembre 2018 à 09:47 | Lu 275 fois
Jacqueline Aimar
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