© Vincent Lucas
Le mercredi 20 novembre à 12h30 aura lieu un grand rassemblement devant l’hôtel de Ville de la Ville de Marseille pour soutenir Richard Martin et ses compagnons dans leur 4e jour de grève de la faim.
« Monsieur Jean-claude Gaudin, vous allez entamer votre cinquième (…) repas depuis que Richard Martin et ses compagnons ont entamé leur grève de la faim. Nous ne vous souhaitons pas bon appétit »
Voici en exergue ce que le comité de soutien du Théâtre Toursky envoie comme message chaque soir au premier magistrat de notre ville.
Le théâtre Toursky entre en résistance
Richard Martin est un pacifiste convaincu, pacifiste mais déterminé à se battre pour la culture avec les moyens dont il dispose : mettre sa vie en danger pour une énième grève de la faim pour défendre la culture dont notre ville a un besoin crucial et dont ce magnifique théâtre est le fleuron, implanté dans le quartier le plus pauvre de Marseille. Fort de plus de 30.000 personnes soutenant indéfectiblement le Toursky depuis l’entrée en résistance contre la ville de Marseille, Richard Martin et quatre compagnons ont su trouvé l’énergie et pour entamer une grève de la faim le 16 octobre 2019 à minuit.
Que reprochent-t-ils à la ville ?
Le Théâtre Toursky entre en résistance active contre la politique culturelle de la Ville de Marseille qui, au lieu de soutenir davantage le Toursky comme Monsieur Gaudin l’avait publiquement annoncé, ne cesse depuis de réduire de façon drastique et assassine le montant de la subvention allouée au théâtre. Monsieur Jean-Claude Gaudin, en présence de Madame d’Estienne d’Orves, adjointe à la culture, avait reçu Richard Martin, directeur du Théâtre Toursky, le 11 septembre 2019. À l’occasion de cet entretien, le maire s’était engagé à recevoir Richard Martin avant la fin du mois d’octobre 2019, afin de concrétiser les engagements de la Ville de Marseille, vitaux pour l’avenir du Théâtre Toursky. Malgré les relances, toujours sans nouvelle du maire et de ses services et constatant que la Ville de Marseille, une fois de plus, n’a pas tenu ses engagements, Richard Martin et ses compagnons ont tenu les leurs et débuté la grève de la faim.
Qu’est-ce que le Théâtre Toursky au juste ?
« Un espace de résistance poétique ouvert à tous, où la lumière ne s’éteint pas »
Preuve irréfutable, le one man show présenté actuellement salle Léo Ferré : « Sois un homme mon fils » Bouchta est un enfant du quartier auquel le Théâtre Toursky a ouvert les portes. Il se produit deux mois durant dans cette salle Léo Ferré et livre ici, dans une mise en scène de Richard Martin, un one man show hilarant, un combat contre l’adversité. Bouchta a fait sienne la citation de Beaumarchais et nous fait rire là où ça fait mal. C’est sa façon de combattre les maux, les tabous, l’intolérance, le machisme, l’homophobie, les mariages forcés… la cruauté banalisée. Immigration, intégration et homosexualité, avec cette création choc, Richard Martin s’empare d’un sujet brûlant d’actualité.
La petite histoire
« Le 30 octobre 1970, une poignée d’artistes écrivit le nom du poète Axel Toursky sur le fronton d’une salle de quartier, à Saint-Mauront dans le 3e arrondissement de Marseille, rêvant de poursuivre les belles aventures du Théâtre Quotidien de Marseille et d’Antoine Bourseiller. La Compagnie Richard Martin était née. »
En 1971, Richard Martin fonde le Théâtre Toursky sur ce qui n’était qu’un hangar. C’était, disait-on en ce temps, une grande folie que de rêver installer dans un quartier populaire et blessé une action théâtrale décentralisée.
L’idée même de création semblait à presque tous une utopie. En 1974, l’orientation artistique et citoyenne de Richard Martin débouche sur une création pionnière. Il équipe un autobus, le Théâtrobus, et égrène ses spectacles dans les cités. Amener sa troupe aux pieds des tours était une façon originale d’inscrire le théâtre dans les quartiers.
Pugnace et isolée, l’équipe du Toursky creuse son sillon. Ateliers, débats, collaboration avec le tissu associatif, les échanges avec les habitants se multiplient. Cette démarche est d’autant plus inédite qu’à l’époque, ni le travail social, ni la Politique de la Ville n’existaient encore.
Défendant farouchement l’idée que l’Art peut changer le social et les mentalités en combattant l’obscurantisme, Richard Martin et son théâtre n’avaient pas fini de tisser des liens entre le quartier, la Méditerranée et la citoyenneté. Pendant 49 ans, convaincu qu’un théâtre replié sur ses valeurs et son histoire est condamné à l’épuisement, Richard Martin n’a cessé de se battre pour présenter à tous les publics les courants majeurs de la création artistique contemporaine française et internationale. Utilisant les différences culturelles comme une force, il crée un lieu singulier dans lequel l’artiste est un messager qui se bat contre la bêtise et l’intolérance avec pour seule arme… des cris d’oiseaux.
Laboratoire artistique, espace de création, le Toursky accueille ainsi les saltimbanques du monde qui, au-delà de leur art, nous convient à faire tomber les barrières culturelles et sociales qui s’opposent au dialogue entre les peuples. Des artistes pour qui la guerre est un aveuglement, une faillite de l’intelligence, un accroc dans l’homme et qui ont en commun de se faire entendre pour que ceux qui attisent les haines et provoquent de véritables vindictes ethniques et religieuses reviennent sur la radicalité de leur prise de position.
La culture est « un Droit de l’Homme ». Elle est un des piliers fondamentaux du lien social et de la démocratie. Le Théâtre Toursky, créé par Richard Martin qui rêvait d’installer dans un quartier populaire et blessé une action théâtrale décentralisée, est reconnu depuis de nombreuses années comme l’un des foyers les plus vivants de la vie culturelle à Marseille.
Menant un combat innovant hors des sentiers battus, convaincu qu’un théâtre replié sur ses propres valeurs et sa propre histoire est condamné à l’épuisement, Richard Martin n’a cessé de se battre pour présenter à tous les publics, y compris aux plus défavorisés, les courants majeurs de la création théâtrale contemporaine française et internationale.
Grâce à ses multiples engagements sociaux – lutte contre l’exclusion, l’obscurantisme et l’intolérance – le Théâtre tente de s’élever en rempart contre toutes les formes de violence et les intégrismes. Il n’a de cesse de se rendre accessible à tous et tisse des liens avec les habitants, les relais associatifs et les différentes communautés du quartier, de la Ville, du Département et de la Région.
Il s’implique dans tous les problèmes de société. Par ses actions, il a fait naître le respect de la population. Il est devenu une salle mythique de notoriété internationale, une place culturelle forte, une ouverture de parole pour le public, une agora démocratique de notre cité. (cf théâtre Toursky)
Que vive le théâtre Toursky pour que Vive la Culture !
Danielle Dufour-Verna
« Monsieur Jean-claude Gaudin, vous allez entamer votre cinquième (…) repas depuis que Richard Martin et ses compagnons ont entamé leur grève de la faim. Nous ne vous souhaitons pas bon appétit »
Voici en exergue ce que le comité de soutien du Théâtre Toursky envoie comme message chaque soir au premier magistrat de notre ville.
Le théâtre Toursky entre en résistance
Richard Martin est un pacifiste convaincu, pacifiste mais déterminé à se battre pour la culture avec les moyens dont il dispose : mettre sa vie en danger pour une énième grève de la faim pour défendre la culture dont notre ville a un besoin crucial et dont ce magnifique théâtre est le fleuron, implanté dans le quartier le plus pauvre de Marseille. Fort de plus de 30.000 personnes soutenant indéfectiblement le Toursky depuis l’entrée en résistance contre la ville de Marseille, Richard Martin et quatre compagnons ont su trouvé l’énergie et pour entamer une grève de la faim le 16 octobre 2019 à minuit.
Que reprochent-t-ils à la ville ?
Le Théâtre Toursky entre en résistance active contre la politique culturelle de la Ville de Marseille qui, au lieu de soutenir davantage le Toursky comme Monsieur Gaudin l’avait publiquement annoncé, ne cesse depuis de réduire de façon drastique et assassine le montant de la subvention allouée au théâtre. Monsieur Jean-Claude Gaudin, en présence de Madame d’Estienne d’Orves, adjointe à la culture, avait reçu Richard Martin, directeur du Théâtre Toursky, le 11 septembre 2019. À l’occasion de cet entretien, le maire s’était engagé à recevoir Richard Martin avant la fin du mois d’octobre 2019, afin de concrétiser les engagements de la Ville de Marseille, vitaux pour l’avenir du Théâtre Toursky. Malgré les relances, toujours sans nouvelle du maire et de ses services et constatant que la Ville de Marseille, une fois de plus, n’a pas tenu ses engagements, Richard Martin et ses compagnons ont tenu les leurs et débuté la grève de la faim.
Qu’est-ce que le Théâtre Toursky au juste ?
« Un espace de résistance poétique ouvert à tous, où la lumière ne s’éteint pas »
Preuve irréfutable, le one man show présenté actuellement salle Léo Ferré : « Sois un homme mon fils » Bouchta est un enfant du quartier auquel le Théâtre Toursky a ouvert les portes. Il se produit deux mois durant dans cette salle Léo Ferré et livre ici, dans une mise en scène de Richard Martin, un one man show hilarant, un combat contre l’adversité. Bouchta a fait sienne la citation de Beaumarchais et nous fait rire là où ça fait mal. C’est sa façon de combattre les maux, les tabous, l’intolérance, le machisme, l’homophobie, les mariages forcés… la cruauté banalisée. Immigration, intégration et homosexualité, avec cette création choc, Richard Martin s’empare d’un sujet brûlant d’actualité.
La petite histoire
« Le 30 octobre 1970, une poignée d’artistes écrivit le nom du poète Axel Toursky sur le fronton d’une salle de quartier, à Saint-Mauront dans le 3e arrondissement de Marseille, rêvant de poursuivre les belles aventures du Théâtre Quotidien de Marseille et d’Antoine Bourseiller. La Compagnie Richard Martin était née. »
En 1971, Richard Martin fonde le Théâtre Toursky sur ce qui n’était qu’un hangar. C’était, disait-on en ce temps, une grande folie que de rêver installer dans un quartier populaire et blessé une action théâtrale décentralisée.
L’idée même de création semblait à presque tous une utopie. En 1974, l’orientation artistique et citoyenne de Richard Martin débouche sur une création pionnière. Il équipe un autobus, le Théâtrobus, et égrène ses spectacles dans les cités. Amener sa troupe aux pieds des tours était une façon originale d’inscrire le théâtre dans les quartiers.
Pugnace et isolée, l’équipe du Toursky creuse son sillon. Ateliers, débats, collaboration avec le tissu associatif, les échanges avec les habitants se multiplient. Cette démarche est d’autant plus inédite qu’à l’époque, ni le travail social, ni la Politique de la Ville n’existaient encore.
Défendant farouchement l’idée que l’Art peut changer le social et les mentalités en combattant l’obscurantisme, Richard Martin et son théâtre n’avaient pas fini de tisser des liens entre le quartier, la Méditerranée et la citoyenneté. Pendant 49 ans, convaincu qu’un théâtre replié sur ses valeurs et son histoire est condamné à l’épuisement, Richard Martin n’a cessé de se battre pour présenter à tous les publics les courants majeurs de la création artistique contemporaine française et internationale. Utilisant les différences culturelles comme une force, il crée un lieu singulier dans lequel l’artiste est un messager qui se bat contre la bêtise et l’intolérance avec pour seule arme… des cris d’oiseaux.
Laboratoire artistique, espace de création, le Toursky accueille ainsi les saltimbanques du monde qui, au-delà de leur art, nous convient à faire tomber les barrières culturelles et sociales qui s’opposent au dialogue entre les peuples. Des artistes pour qui la guerre est un aveuglement, une faillite de l’intelligence, un accroc dans l’homme et qui ont en commun de se faire entendre pour que ceux qui attisent les haines et provoquent de véritables vindictes ethniques et religieuses reviennent sur la radicalité de leur prise de position.
La culture est « un Droit de l’Homme ». Elle est un des piliers fondamentaux du lien social et de la démocratie. Le Théâtre Toursky, créé par Richard Martin qui rêvait d’installer dans un quartier populaire et blessé une action théâtrale décentralisée, est reconnu depuis de nombreuses années comme l’un des foyers les plus vivants de la vie culturelle à Marseille.
Menant un combat innovant hors des sentiers battus, convaincu qu’un théâtre replié sur ses propres valeurs et sa propre histoire est condamné à l’épuisement, Richard Martin n’a cessé de se battre pour présenter à tous les publics, y compris aux plus défavorisés, les courants majeurs de la création théâtrale contemporaine française et internationale.
Grâce à ses multiples engagements sociaux – lutte contre l’exclusion, l’obscurantisme et l’intolérance – le Théâtre tente de s’élever en rempart contre toutes les formes de violence et les intégrismes. Il n’a de cesse de se rendre accessible à tous et tisse des liens avec les habitants, les relais associatifs et les différentes communautés du quartier, de la Ville, du Département et de la Région.
Il s’implique dans tous les problèmes de société. Par ses actions, il a fait naître le respect de la population. Il est devenu une salle mythique de notoriété internationale, une place culturelle forte, une ouverture de parole pour le public, une agora démocratique de notre cité. (cf théâtre Toursky)
Que vive le théâtre Toursky pour que Vive la Culture !
Danielle Dufour-Verna
Richard Martin © Vincent Lucas