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Minuit à Buenos Aires, El Duende, personnage fantastique, convoque l'esprit de María, chanteuse « née un jour où Dieu était saoul et de mauvais poil ».
Devenue ombre, María est condamnée à errer dans la nuit de Buenos Aires avant de réapparaître à l'aube, donnant naissance à une nouvelle María.
Devenue ombre, María est condamnée à errer dans la nuit de Buenos Aires avant de réapparaître à l'aube, donnant naissance à une nouvelle María.
María de Buenos Aires marque le début d’une longue collaboration entre Astor Piazzolla et le poète Horacio Ferrer. Ecrite à l’origine pour un ensemble de dix musiciens, cette tango operita, sans égale dans le répertoire du compositeur, est un chapitre majeur de ce manifeste esthétique qu’est le nuevo tango. Pliant la forme opératique aux règles de son turbulent esprit de synthèse, Piazzolla malaxe tango (sous toutes ses formes), jazz et classique, mélodies populaires et écriture savante. Un éloge de l’impureté que Ferrer relève en télescopant le trivial et le sacré (María fait écho à la figure de la Vierge), la tragédie et la mascarade. María de Buenos Aires est comme une cérémonie alchimique oscillant sans cesse entre magie noire et magie blanche, malédiction et rédemption... Avec le bando-néon comme instrument-roi, condensant dans ses plis toutes les nuances de tristesse et de désir qui composent la trame de fond de la condition humaine.
Vivre, mourir, renaître
Éloge de l’impureté
Véritable feu d’artifice verbal, le livret d’Horacio Ferrer déroule une succession de tableaux étourdissants de virtuosité poétique. Empruntant au lunfardo, l’argot de Buenos Aires, il entrelace allégorie symboliste, conte métaphysique et réalisme magique. Poignant et grinçant, rehaussé de contrepoints comiques ou surréalistes (la scène du « cirque de la psychanalyse » !), le périple initiatique qu’il met en récit illustre cette force motrice fiévreuse, cet élan vital acharné qui anime le tango – ce que l’écrivain Jorge Luis Borges appelait le « bonheur du courage ». « Vivre, ce n’est jamais qu’apprendre à mourir et s’occuper à renaître », semble nous dire María. C’est le destin que Piazzolla attribue au tango lui-même, qui a le devoir de se réinventer s’il veut aspirer à l’éternité.
Rêve de tango, tango d’un rêve
A la tête de la compagnie australienne Circa, Yaron Lifschitz explore depuis 2004 les zones de frottement entre le cirque contemporain, la danse, la musique et le théâtre : un art mouvant, sans cesse recomposé, dont il tire des spectacles d’une puissance expressive sidérante. En adaptant María de Buenos Aires pour dix acrobates, deux solistes (qui se partagent aussi le récitatif d’El Duende), deux danseurs, des musiciens de tango et un orchestre de cordes, il trouve un matériau idéal pour estomper les lignes entre le langage des corps, la dramaturgie du tango et le génie musical de Piazzolla. Avec en ligne de mire cet idéal que Borges n’aurait pas renié : « créer un rêve de tango et le tango d’un rêve », transcendant les disciplines pour atteindre les plus hautes crêtes d’intensité et de sensualité.
Vivre, mourir, renaître
Éloge de l’impureté
Véritable feu d’artifice verbal, le livret d’Horacio Ferrer déroule une succession de tableaux étourdissants de virtuosité poétique. Empruntant au lunfardo, l’argot de Buenos Aires, il entrelace allégorie symboliste, conte métaphysique et réalisme magique. Poignant et grinçant, rehaussé de contrepoints comiques ou surréalistes (la scène du « cirque de la psychanalyse » !), le périple initiatique qu’il met en récit illustre cette force motrice fiévreuse, cet élan vital acharné qui anime le tango – ce que l’écrivain Jorge Luis Borges appelait le « bonheur du courage ». « Vivre, ce n’est jamais qu’apprendre à mourir et s’occuper à renaître », semble nous dire María. C’est le destin que Piazzolla attribue au tango lui-même, qui a le devoir de se réinventer s’il veut aspirer à l’éternité.
Rêve de tango, tango d’un rêve
A la tête de la compagnie australienne Circa, Yaron Lifschitz explore depuis 2004 les zones de frottement entre le cirque contemporain, la danse, la musique et le théâtre : un art mouvant, sans cesse recomposé, dont il tire des spectacles d’une puissance expressive sidérante. En adaptant María de Buenos Aires pour dix acrobates, deux solistes (qui se partagent aussi le récitatif d’El Duende), deux danseurs, des musiciens de tango et un orchestre de cordes, il trouve un matériau idéal pour estomper les lignes entre le langage des corps, la dramaturgie du tango et le génie musical de Piazzolla. Avec en ligne de mire cet idéal que Borges n’aurait pas renié : « créer un rêve de tango et le tango d’un rêve », transcendant les disciplines pour atteindre les plus hautes crêtes d’intensité et de sensualité.
Info+
Du 15 janvier au 23 janvier 2022 à l'Opéra de Lyon
Opéra-tango d'Astor Piazzolla
Mise en scène : Yaron Lifschitz
Direction musicale : Valentina Peleggi
Les dates :
Samedi 15 – 20h
Mardi 18 – 20h
Mercredi 19 – 20h
Vendredi 21 – 20h
Samedi 22 – 20h
Dimanche 23 – 16h
En espagnol, surtitré en français
Dès 14 ans
Tarifs de 10€ à 60€
Coproduction Opéra de Lyon, les Nuits de Fourvière
En partenariat avec la Compagnie Circa (Australie)
Opéra de Lyon
Place de la Comédie
BP 121969 203
Lyon cedex 01
France
Opéra-tango d'Astor Piazzolla
Mise en scène : Yaron Lifschitz
Direction musicale : Valentina Peleggi
Les dates :
Samedi 15 – 20h
Mardi 18 – 20h
Mercredi 19 – 20h
Vendredi 21 – 20h
Samedi 22 – 20h
Dimanche 23 – 16h
En espagnol, surtitré en français
Dès 14 ans
Tarifs de 10€ à 60€
Coproduction Opéra de Lyon, les Nuits de Fourvière
En partenariat avec la Compagnie Circa (Australie)
Opéra de Lyon
Place de la Comédie
BP 121969 203
Lyon cedex 01
France