Carmen n’a pas de passé, elle n’a pas d’avenir
chorégies d'Orange
Bien sûr, ces images ne sont pas toujours les mêmes, la vision de la partition est transformée en fonction des événements qui surviennent dans ma vie, du contexte, de l’humeur. Il est vrai que, par rapport à l’image finale de l’ouvrage, on pourrait dire que j’ai ma conception, mais le mot lecture me semble plus approprié. Chacun peut lire une partition de manière différente, mais malgré tout on se doit de respecter la ligne musicale, le phrasé, les notes, le texte. Pour moi, c’est ça la mise en scène.
Avec Emmanuelle Favre, la scénographe, et Katia Duflot, la costumière, nous avons choisi un style intemporel et synthétique. Nous n’avons pas modernisé l’œuvre, nous n’avons privilégié ni le folklore, ni le contexte politique. Cela ne m’intéressait pas de montrer la guerre d’Espagne avec un Zuniga fasciste. Ce n’est pas l’histoire de Bizet.
C’est l’histoire d’une femme libre, qui vit le moment présent. Carmen n’a pas de passé, elle n’a pas d’avenir. Elle se construit au jour le jour et sait inconsciemment qu’elle mourra jeune. Carmen et Escamillo sont le même personnage : tous deux brûlent la vie car ils savent que ça ne va pas durer longtemps. Même si c’est illusoire, Carmen essaie de choisir sa vie contrairement à Don José qui est ballotté par les événements, par les femmes : il est dépendant de sa mère, de Micaëla, de Carmen. Le seul moment où il prend sa destinée en main, c’est quand il dit «vous pouvez m’arrêter, c’est moi qui l’ai tuée». Il parle alors à la première personne.
Pour que Carmen existe, il faut que les autres personnages soient forts, contrairement aux apparences. J’ai la chance d’avoir sur le plateau des artistes pour lesquels j’ai la plus grande estime et la plus grande admiration. Béatrice Uria-Monzon, notamment, est une femme humainement très riche, peut-être un peu lassée du rôle de Carmen et ma mission de metteur en scène est de lui redonner l’envie de le jouer.
[Titulaire d’une maîtrise de musicologie en Sorbonne, Nadine Duffaut est successivement chef de chant, chef de chœurs, directrice d’une maîtrise et de sa propre école d’art lyrique avant de passer en 2003, à la mise en scène, sa vocation depuis toujours.]
Avec Emmanuelle Favre, la scénographe, et Katia Duflot, la costumière, nous avons choisi un style intemporel et synthétique. Nous n’avons pas modernisé l’œuvre, nous n’avons privilégié ni le folklore, ni le contexte politique. Cela ne m’intéressait pas de montrer la guerre d’Espagne avec un Zuniga fasciste. Ce n’est pas l’histoire de Bizet.
C’est l’histoire d’une femme libre, qui vit le moment présent. Carmen n’a pas de passé, elle n’a pas d’avenir. Elle se construit au jour le jour et sait inconsciemment qu’elle mourra jeune. Carmen et Escamillo sont le même personnage : tous deux brûlent la vie car ils savent que ça ne va pas durer longtemps. Même si c’est illusoire, Carmen essaie de choisir sa vie contrairement à Don José qui est ballotté par les événements, par les femmes : il est dépendant de sa mère, de Micaëla, de Carmen. Le seul moment où il prend sa destinée en main, c’est quand il dit «vous pouvez m’arrêter, c’est moi qui l’ai tuée». Il parle alors à la première personne.
Pour que Carmen existe, il faut que les autres personnages soient forts, contrairement aux apparences. J’ai la chance d’avoir sur le plateau des artistes pour lesquels j’ai la plus grande estime et la plus grande admiration. Béatrice Uria-Monzon, notamment, est une femme humainement très riche, peut-être un peu lassée du rôle de Carmen et ma mission de metteur en scène est de lui redonner l’envie de le jouer.
[Titulaire d’une maîtrise de musicologie en Sorbonne, Nadine Duffaut est successivement chef de chant, chef de chœurs, directrice d’une maîtrise et de sa propre école d’art lyrique avant de passer en 2003, à la mise en scène, sa vocation depuis toujours.]