Paris, Fondation Jerome Seydoux-Pathe : exposition Henri Caruel, Stéréoscopie de cinéma (1942-1953). Jusqu'au 1er janvier 2022

Pour les vacances de la Toussaint et jusqu'au 1er janvier 2022, la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé offre à ses visiteurs un spectacle en 3 Dimensions en braquant ses projecteurs sur le photographe Henri Caruel (1899 - 1978).


LES PORTES DE LA NUIT © Photographies Henri Caruel – Collection Fondation Jérôme Seydoux-Pathé © 1946 – PATHE FILMS
Pour sa prochaine exposition, la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé offre à ses visiteurs un spectacle en 3 Dimensions. Du 7 octobre 2021 au 1er janvier 2022, le photographe Henri Caruel (1899 – 1978) est à l’honneur. Peu connu du grand public, ce photographe talentueux avait pour habitude d’utiliser un stéréoscope afin de donner à ses photographies de tournage un spectaculaire rendu en relief. Grâce à une installation inédite mêlant des écrans 3D et des visionneuses stéréoscopiques, la prochaine exposition de la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé propose une expérience immersive dans le cinéma des années 40.

Henri Caruel, un photographe brillant et ingénieux

Entre 1942 et 1953, le photographe Henri Caruel (1899-1978) fut engagé sur les tournages d’une trentaine de films, au nombre desquels figurent les plus prestigieuses productions de l’époque : Les Enfants du Paradis et Les Portes de la nuit de Marcel Carné, Falbalas de Jacques Becker, Premier de cordée de Louis Daquin et bien d’autres.

Employé par Pathé sur plus de seize productions, Caruel n’était certes pas le seul photographe de plateau sur les films, mais le seul à réaliser des photographies en stéréoscopie. L’utilisation d’un appareil de stéréoscopie Monobloc à double objectifs, permet, grâce à une visionneuse dédiée, un spectaculaire rendu en relief, rendant ses clichés uniques. Le procédé n’est pas nouveau (le premier stéréoscope fut mis au point en 1832), mais ses photographies en stéréo demeurent un exemple unique et encore inexpliqué dans le contexte tardif des années ’40 et ’50, de surcroît, pendant l’Occupation, quand réaliser une photographie était très coûteux.
Le fait est qu’Henri Caruel, qui maîtrisait parfaitement le procédé, a réalisé des photographies exceptionnelles au moyen d’un procédé qu’il semblait être alors le seul à utiliser sur les tournages, en intérieur et en extérieur.
LES ENFANTS DU PARADIS © Photographies Henri Caruel – Collection Fondation Jérôme Seydoux-Pathé © 1945 – PATHE FILMS

Des fonds exceptionnels dévoilés par la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé

Après le décès de l’épouse d’Henri Caruel et la découverte par ses nièces d’un ensemble de quatre mille plaques de verre à usage stéréoscopique, la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé en a fait l’acquisition en 2019 et en présente aujourd’hui pour la première fois une sélection.
Au travers d’un parcours immersif mêlant des écrans 3D et des visionneuses stéréoscopiques de haute définition, le public se prend à vouloir attraper le bouquet d’Arletty, à caresser le manteau de fourrure de Nathalie Nattier enlacée par Yves Montand, ou à frissonner devant les vues vertigineuses prises dans le massif du Mont-Blanc sur le tournage de Premier de Cordée durant l’été 1943.
En mettant en regard les photos inédites d’Henri Caruel avec d’autres types de documents iconographiques et de matériels promotionnels d’époque, tels que des bandes-annonces, des photographies de plateau, des affiches originales et des maquettes préparatoires de décor, l’exposition ressuscite en deux et trois dimensions les coulisses du cinéma sous l’Occupation et de l’après-guerre. Elle interroge aussi l’usage de la stéréoscopie pour le cinéma dans les années ‘40, pour lequel il n’est aujourd’hui possible que de formuler des hypothèses.

Une exposition inédite et un dispositif exceptionnel

L’exposition Henri Caruel, Stéréoscopie de cinéma (1942-1953) se déploie sur trois niveaux.
Neuf bornes modernes, à visionnage et manipulation individuels, offrent une vision spectaculaire des plaques photographiques stéréo originales. Des visionneuses numériques complètent ce dispositif.
Un système d’écrans associés à des lunettes 3D à usage unique achève la visite.
L’exposition permet de visionner environ 200 photographies en relief d’Henri Caruel.
Le parcours présente une centaine de documents originaux : bandes-annonces et extraits de films, affiches, photographies, dessins et gouache des décors des Enfants du Paradis et des Portes de la nuit, archives de tournage et matériel promotionnel.

Info+

Fondation Jérôme Seydoux-Pathé
73 avenue des Gobelins
75013 Paris
www.fondation-jeromeseydoux-pathe.com

Pierre Aimar
Mis en ligne le Lundi 25 Octobre 2021 à 16:57 | Lu 212 fois
Pierre Aimar
Dans la même rubrique :