Paris, Galerie Maubert : Erik Nussbicker, « Palingénésies » . 13.02.25 - 05.04.25

« Quand l’os voit le jour, les vagues scélérates de nos émotions inscrivent l’ineffable sur l’épitaphe de l’instant. » Erik Nussbicker


Le Carnyx, 2009 Bronze (Fonderie Susse), potence murale, 105 x 45 x 40 cm
La Galerie Maubert présente la deuxième exposition personnelle d’Erik Nussbicker dans son espace parisien.
Palingénésies retrace vingt ans de pratique artistique, notamment graphique : plusieurs séries, au pinceau, inédites, d’encres sur papier de mûrier, où figure le squelette humain.
L’artiste aime comparer la nature du papier Washi, fabriqué à partir de fibres de mûrier, aux fascias, minces tissus conjonctifs qui recouvrent la totalité des organes et des os. Ces fines membranes véhiculent énergie et informations, tout en préservant l’harmonie de la structure de tenségrité de notre corps. La pulpe du mûrier (Kozo) hérite pleinement des capacités du monde végétal. Cette matière convie à observer les phénomènes fondés sur la mécanique des fluides, notamment le principe de capillarité et ses interactions moléculaires.

« Elle respire et initie les mouvements de l’encre hors de toute volonté de contrôle. Ici, nul besoin de neurones pour penser ou agir, juste être au monde. Cette forme végétale de conscience unifiée invite à mettre en question nos modes d’existences. Quant à l’encre, elle se diffuse à notre insu comme les brumes sanguines de nos sentiments. Ce processus aléatoire invite au non-agir. Les principes de l’hydrodynamique donnent vie aux nuées d’encre pour la voir mourir sur la page de mûrier. On retrouve cette notion de fluidité dans la structure du tissu osseux qui se construit continûment, en s’adaptant à nos modes de vie. Pour ce faire, elle doit se détruire pour se réinventer. Plus parfaite sera la copie de l’anatomie, plus elle s’éloignera de la nature du vivant pour se rapprocher du déni de la mort, aux antipodes des représentations universelles qui se jouent de notre regard et de nos peurs ataviques. » Erik Nussbicker

Ces œuvres graphiques sont accompagnées du Carnyx, trompe en bronze annonciatrice de la fin des temps humain. Le parcours de l’exposition Palingénésies est ponctué par la vibration des bols chantants moulés en bronze à partir de calottes crâniennes, de la première vidéo du projet Vox Catacombae et les sculptures De bois morts.

Les Squelettes Dansants, 2013 Encre de chine sur papier Kozo coréen en fibre de mûrier, 112 x 141 cm

Les Orbes Éosines, 2024 Eosine sur papier en fibre de mûrier du Népal, 50 x 75 cm

Info+

Galerie Maubert
20 rue Saint-Gilles
75003 Paris
www.galeriemaubert.com
[ galeriemaubert@galeriemaubert.com]mail: galeriemaubert@galeriemaubert.com

Pierre Aimar
Mis en ligne le Dimanche 22 Décembre 2024 à 23:55 | Lu 40 fois
Pierre Aimar
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