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Paris, « Prades aux Champs-Elysées », 26e édition, du 22 février au 26 avril 2019


Paris, « Prades aux Champs-Elysées », 26e édition, du 22 février au 26 avril 2019

L'éditorial de Michel Lethiec

Michel Lethiec, Directeur Artistique du Festival Pablo Casals Prades © DR
Michel Lethiec, Directeur Artistique du Festival Pablo Casals Prades © DR
Bienvenue en cette 26e édition au Théâtre des Champs-Élysées !

Merci d’être fidèles à ce traditionnel rendez-vous, né il y a vingt-six ans du rêve de présenter en l’une des plus prestigieuses salles du monde ce festival fondé en 1950 dans une petite bourgade inconnue du sud de la France.

Nous sommes heureux de vous accompagner en ce voyage depuis Prades à Paris, de Paris à NewYork, et au cœur de l’Europe romantique...

...En attendant de vous accueillir cet été en Occitanie, sur les pas de Pablo Casals, dont la vie illustre un parcours musical et humain hors du commun... Le petit Pau rêvait-il d’un tel destin en quittant son El Vendrell natal pour Barcelone, avant de fréquenter les familles royales d’Europe tout en devenant l’icône du peuple catalan, de devenir l’un des plus grands violoncellistes de tous les temps, d’inspirer des générations d’artistes, et de porter un message de paix jusqu’à son dernier souffle ?

Ce soir, comme l’été prochain en Saint Michel de Cuxa et dans tout le Conflent, nous partagerons avec vous ce rêve devenu réalité à Prades depuis le retour de Pablo Casals sur scène en 1950, musique et amitié réunies en une passion commune et toujours bien vivante au fil du temps et des générations.

Michel Lethiec,
Directeur Artistique du Festival Pablo Casals Prades

Fil Rouge

Karine Lethiec, Marie-Josèphe Jude, François Salque, Jurek Dybal © DR
Karine Lethiec, Marie-Josèphe Jude, François Salque, Jurek Dybal © DR
Il n’y a jamais eu de rupture entre l’édition estivale du Festival Pablo Casals Prades et les concerts organisés au Théâtre des Champs-Elysées, chevillés aux saisons d’hiver. Seul l’automne relie d’un tapis de feuilles ocres et dorées les pages éclairées des plus grandes œuvres classiques et contemporaines proposées par le Directeur Artistique Michel Lethiec, pour l’une et l’autre des manifestations. Crédo cardinal : la musique de chambre vous est contée d’abondance.

L‘organisation et la programmation des concerts au Théâtre des Champs-Elysées sont précisément ce sentiment qui pousse à reproduire et donner la preuve de l’esprit de Pablo Casals tout au long de l’année sur toutes les scènes. Casals méritait un Festival, un beau, un bon, un grand, immarcescible, à la hauteur de son investissement et son sacrifice. Nous estimons qu’il est indispensable de le porter hors les murs.

À Paris, le public est au rendez-vous et a bien compris que ces concerts rivalisaient, avec tendresse et élégance, avec les prestations uniques des musiciens chambristes dans la maison du Maître Casals, à Prades, sous les cimes du Canigou.

Paris - New-York le 22 février 2019 à 20h

Sarah Mc Elravy, Arto Noras, Laurène Durantel, Itarm Golan © DR
Sarah Mc Elravy, Arto Noras, Laurène Durantel, Itarm Golan © DR
Paris - New York : un voyage tel une galerie de portraits, deux escales trésors des expériences d’illustres compositeurs tels que les français Debussy et Ravel, Bernstein et Gerschwin du côté transatlantique. Parfois, ces hommes ont emprunté les mêmes voies. Souvent, ils ont suivi des chemins tortueux, des routes sinueuses, pavés de constructions musicales nouvelles ou influencées. Prêtez une oreille attentive, écoutez bien et vous entendrez le retentissement des modes parisiennes, américaines et l’évocation des mélanges, des inspirations poétiques du siècle, de l’humour tendre ou sarcastique de l’époque. Chacun porte en eux les lumières et les couleurs des cités emblématiques du siècle précédent.

Fin juillet 1915, Debussy pensait intituler sa sonate pour violoncelle et piano « Pierrot fâché avec la lune », en hommage à Watteau ou peut-être à des poètes de son temps, Julien Laforgue ou Albert Giraud. En pleine grande guerre, le compositeur griffe sur la partition « Que le pianiste n’oublie jamais qu’il ne faut pas lutter contre le violoncelle mais l’accompagner...».

Il semble que le Trio op. 18 de Camille Saint-Saëns ait servi de modèle au chef d’œuvre de Maurice Ravel, ce Trio avec piano en la mineur. La partition, dédiée à André Gédalge, fut donnée en première audition à Paris le 28 janvier 1915.

Direction Broadway après la pause, autre symbole, autre marqueur historique, nouveau curseur musical qui permet d’incorporer au programme forgé par Michel Lethiec, les subtils mélanges des cultures et le métissage des destinations. West Side Story, créée par Leonard Bernstein en 1957, est une comédie musicale inspirée de la célèbre histoire d’amour de Shakespeare, Roméo et Juliette, dans une adaptation moderne relatant une guerre de gangs.

Paris méritait bien un « opéra » ! La Suite de concert pour clarinette et cordes du Porgy and Bess (transcription de Franck Villard avec l’autorisation exceptionnelle des ayants droits de Gerschwin) recouvrera la scène du théâtre parisien des pavés lumineux de l’Avenue Broadway dans un irrésistible swing pour un somptueux final.

Précoce Mitteleuropa le 26 avril 2019 à 20h

Carlo Colombo, André Cazalet, Michel Lethiec © DR
Carlo Colombo, André Cazalet, Michel Lethiec © DR
Après avoir erré et songé dans les grandes villes, cette 26ème édition au Théâtre des Champs-Elysées propose un voyage romantique en Europe centrale conté par les jeunes plumes de nos guides d’un soir. Incipit du concert : « Much Ado about Nothing ». En 1920, le compositeur Erich Wolfgang Korngold décline les pages symphoniques d’une adaptation d’une pièce de théâtre de William Shakespeare « Beaucoup de bruit pour rien » en un duo pour violon et piano. Parce que la grande machinerie orchestrale n’avait pu être prévue pour les représentations, le compositeur, en toute intimité et avec grande tentation romantique, livre une partition pour deux instruments dans une adaptation parfaite faisant fi de l’inefficacité de la raison technique.

Michel Lethiec n’a pas argumenté longuement pour inviter sur la scène du Théâtre des Champs- Elysées les plus prestigieux et précoces compositeurs de toute la Mitteleuropa. Une habitude. Le Quatuor pour piano et cordes en mi bémol majeur op. 87 d’Antonín Dvořák fait partie des réussites immédiates du Maître tchèque.

Le programme ne cille pas à l’entrée de Beethoven et du septuor pour vents et cordes en mi bémol majeur op. 20. Si la partition lui offre un succès inattendu, ces pages du septuor ne semblent pourtant pas convaincre son auteur lui-même. Beethoven, agacé par un tel engouement, rabrouesa partition et lance l’apostrophe célèbre : « Il y a là-dedans beaucoup d’imagination mais peu d’art... En ce temps-là, je ne savais pas composer... maintenant je crois que je le sais ». Pourtant l’œuvre déjà bien « beethovénienne » brille dans sa virtuosité et reçoit les insignes majeurs de la Musique de Chambre.

Pratique

Théâtre des Champs-Elysées
15 Avenue Montaigne
75008 Paris, France
theatrechampselysees.fr
+33 1 49 52 50 50

Réservation pour le 22 février

Réservations pour le 26 avril

Pierre Aimar
Mis en ligne le Lundi 11 Février 2019 à 13:37 | Lu 181 fois

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