LA RECONSTRUCTION DES TUILERIES EN 12 QUESTIONS-REPONSES
1. L’Etat n’a pas les moyens de prendre en charge la reconstruction des Tuileries.
Réponse : Conformément à ce que le Ministre Jean-Jacques Aillagon a dit à Alain Boumier en 2002, la reconstruction ne devra pas être à la charge de l’Etat ni de la Ville de Paris, mais financée par une souscription internationale.
2. L’Etat n’a que très difficilement les moyens d’entretenir les monuments historiques dont il a la charge, ce n’est pas pour en prendre d’autres.
Réponse : L’Etat n’aura pas à entretenir les Tuileries reconstruites, qui d’ailleurs ne seront pas un monument historique mais un immeuble neuf. Le montage juridique proposé à l’Etat est une concession, de même type que les deux premières consenties sur le même site : un bail emphytéotique de 80 ans
pour la galerie commerciale du Louvre et celui de 70 ans pour le parking. Le troisième, que nous préconisons pour les Tuileries, déchargerait l’Etat de toute dépense pour la construction, la gestion, la sécurité, les salaires, jusqu’au terme du bail emphytéotique. A son terme, le terrain et les Tuileries seront
remis gratuitement à l’Etat, à moins que le gouvernement d’alors ne préfère reconduire la concession. Cette formule fonctionne bien pour la galerie du Louvre et le parking. L’Etat contrôle sans participer au financement.
3. Même si le financement provient du mécénat privé, cela coûtera à l’Etat car les avantages fiscaux accordés aux mécènes diminueront le montant de l’impôt.
Réponse : La loi dite Aillagon du 1er août 2003 encourage en effet le mécénat privé pour compenser le manque de fonds de l’Etat. On ne peut donc se plaindre qu’une loi atteigne ses objectifs en augmentant les sommes affectées au patrimoine par le privé. D’après les contacts que nous avons, il est à prévoir
qu’une grande partie du financement viendra de mécènes hors de France, donc sans avantages fiscaux.
4. Vous allez concurrencer le Louvre dans ses recherches de mécénat.
Réponse : Il n’y aura aucune concurrence entre le Louvre et les Tuileries car nos mécènes ne sont pas ceux du Louvre. Les ordres de grandeur et les montants sont différents.
5. Vous allez barrer la perspective connue du monde entier.
Réponse : Rendre les Tuileries au Louvre va au contraire rétablir la grande perspective depuis l’Arc de Triomphe de l’Etoile, qui n’a été placé là par Napoléon Ier que pour faire face au pavillon central des Tuileries. C’est une illusion d’optique de penser que la perspective s’étend de l’Etoile à la Pyramide.
L’espace est continu mais non rectiligne. C’est une ligne brisée à partir des Tuileries. A contrario, il faut restituer à l’Arc de Triomphe son vis-à-vis qu’était le pavillon central des Tuileries, et à l’arc du Carrousel sa fonction de porte d’honneur des Tuileries en lui rendant ses exactes proportions.
6. A quoi serviront les Tuileries réédifiées ?
Réponse : Agrandissement du Musée des arts décoratifs qui en a grand besoin, peut-être aussi du Musée du Louvre, création d’un Musée des Tuileries (histoire de l’ensemble Louvre-Tuileries et des événements qui s’y sont déroulés), création d’un centre de conférences et de réceptions internationales
dans l’enfilade de salons de réception reconstitués (200 m de long contre 75 m à la Galerie des Glaces).
7. C’est trop tard, il y a un parking en dessous.
Réponse : Le parking du Louvre n’est pas sous les Tuileries mais à côté. L’emplacement des Tuileries a été sauvegardé. Seule l’entrée du parking, sur environ 20 mètres de large, passe sous les Tuileries. Cela n’est en rien un obstacle technique : une dalle surmontera cette entrée.
8. Les fondations des Tuileries sont détruites.
Réponse : Il est vraisemblable qu’une partie des fondations a pu être endommagée, voire détruite, mais assez de traces subsistent pour localiser avec précision l’emprise qu’avait le palais. Mais en tout état de cause, même si elles étaient intactes, il serait déraisonnable de les utiliser, après notamment les
inondations de 1910, pour y asseoir la reconstruction. Il faut refaire de solides fondations jusqu’au bon sol. Sous Napoléon III, le pavillon de Flore avait déjà dû être reconstruit du fait de l’affaiblissement de ses fondations vieilles de deux siècles.
9. Les pavillons de Flore et de Marsan sont classés, impossible d’y toucher.
Réponse : Nous ne toucherons pas à ces pavillons d’angle, qui étaient partie intégrante des Tuileries. Les façades qui se font face resteront intactes. Au rez-de-chaussée et au premier étage, les fenêtres deviendront des portes intérieures. Jusqu’à mi-hauteur, les façades pourront être appréciées de plus
près de l’intérieur des Tuileries alors qu’en l’état actuel elles ne peuvent être aperçues que depuis le jardin.
10. Il n’y a plus d’artistes (tailleurs de pierre, sculpteurs, peintres, ornemanistes) pour ces spécialisations d’un autre âge.
Réponse : Les entreprises agréées de restauration des monuments historiques disposent de grands talents mais ne reçoivent pas assez de commandes et sont donc exposées à devoir licencier du personnel hautement qualifié. Bientôt il sera trop tard. S’il a pu être reproché à tel sculpteur une qualité insuffisante du travail rendu, l’erreur en incombe à l’architecte en chef des monuments historiques, qui dirige les travaux sous sa seule responsabilité. Les carrières de l’Oise dont est construit le Louvre sont disponibles. Dans toute l’Europe, d’impressionnantes restitutions sont menées à bien. Pourquoi pas en France ?
11. Pourquoi vouloir fermer l’espace du Louvre ? Il ne l’a été que sous Napoléon III, pendant 14 ans de 1857 à 1871.
Réponse : Fermer est une exigence pour de nombreuses raisons. Le Louvre est illisible architecturalement sans les Tuileries, maillon vers lequel il n’a cessé de tendre pendant trois siècles de constance des dirigeants français.
L’ensemble enfin refermé retrouvera ses vertus de grande enceinte d’art et la cour du Carrousel sa fonction de lieu de spectacles culturels, comme nombre de cours de châteaux en France.
12. Pourquoi vouloir revenir sur ce qu’a décidé la Commune ?
Réponse : Ce n’est pas la Commune qui a décidé d’incendier Paris, mais des éléments incontrôlés, que la sagesse populaire a appelés les pétroleuses. Les responsables ont été sévèrement condamnés. Faudrait-il engager un procès en réhabilitation 135 ans plus tard ?
Alain BOUMIER
10 septembre 2008
Réponse : Conformément à ce que le Ministre Jean-Jacques Aillagon a dit à Alain Boumier en 2002, la reconstruction ne devra pas être à la charge de l’Etat ni de la Ville de Paris, mais financée par une souscription internationale.
2. L’Etat n’a que très difficilement les moyens d’entretenir les monuments historiques dont il a la charge, ce n’est pas pour en prendre d’autres.
Réponse : L’Etat n’aura pas à entretenir les Tuileries reconstruites, qui d’ailleurs ne seront pas un monument historique mais un immeuble neuf. Le montage juridique proposé à l’Etat est une concession, de même type que les deux premières consenties sur le même site : un bail emphytéotique de 80 ans
pour la galerie commerciale du Louvre et celui de 70 ans pour le parking. Le troisième, que nous préconisons pour les Tuileries, déchargerait l’Etat de toute dépense pour la construction, la gestion, la sécurité, les salaires, jusqu’au terme du bail emphytéotique. A son terme, le terrain et les Tuileries seront
remis gratuitement à l’Etat, à moins que le gouvernement d’alors ne préfère reconduire la concession. Cette formule fonctionne bien pour la galerie du Louvre et le parking. L’Etat contrôle sans participer au financement.
3. Même si le financement provient du mécénat privé, cela coûtera à l’Etat car les avantages fiscaux accordés aux mécènes diminueront le montant de l’impôt.
Réponse : La loi dite Aillagon du 1er août 2003 encourage en effet le mécénat privé pour compenser le manque de fonds de l’Etat. On ne peut donc se plaindre qu’une loi atteigne ses objectifs en augmentant les sommes affectées au patrimoine par le privé. D’après les contacts que nous avons, il est à prévoir
qu’une grande partie du financement viendra de mécènes hors de France, donc sans avantages fiscaux.
4. Vous allez concurrencer le Louvre dans ses recherches de mécénat.
Réponse : Il n’y aura aucune concurrence entre le Louvre et les Tuileries car nos mécènes ne sont pas ceux du Louvre. Les ordres de grandeur et les montants sont différents.
5. Vous allez barrer la perspective connue du monde entier.
Réponse : Rendre les Tuileries au Louvre va au contraire rétablir la grande perspective depuis l’Arc de Triomphe de l’Etoile, qui n’a été placé là par Napoléon Ier que pour faire face au pavillon central des Tuileries. C’est une illusion d’optique de penser que la perspective s’étend de l’Etoile à la Pyramide.
L’espace est continu mais non rectiligne. C’est une ligne brisée à partir des Tuileries. A contrario, il faut restituer à l’Arc de Triomphe son vis-à-vis qu’était le pavillon central des Tuileries, et à l’arc du Carrousel sa fonction de porte d’honneur des Tuileries en lui rendant ses exactes proportions.
6. A quoi serviront les Tuileries réédifiées ?
Réponse : Agrandissement du Musée des arts décoratifs qui en a grand besoin, peut-être aussi du Musée du Louvre, création d’un Musée des Tuileries (histoire de l’ensemble Louvre-Tuileries et des événements qui s’y sont déroulés), création d’un centre de conférences et de réceptions internationales
dans l’enfilade de salons de réception reconstitués (200 m de long contre 75 m à la Galerie des Glaces).
7. C’est trop tard, il y a un parking en dessous.
Réponse : Le parking du Louvre n’est pas sous les Tuileries mais à côté. L’emplacement des Tuileries a été sauvegardé. Seule l’entrée du parking, sur environ 20 mètres de large, passe sous les Tuileries. Cela n’est en rien un obstacle technique : une dalle surmontera cette entrée.
8. Les fondations des Tuileries sont détruites.
Réponse : Il est vraisemblable qu’une partie des fondations a pu être endommagée, voire détruite, mais assez de traces subsistent pour localiser avec précision l’emprise qu’avait le palais. Mais en tout état de cause, même si elles étaient intactes, il serait déraisonnable de les utiliser, après notamment les
inondations de 1910, pour y asseoir la reconstruction. Il faut refaire de solides fondations jusqu’au bon sol. Sous Napoléon III, le pavillon de Flore avait déjà dû être reconstruit du fait de l’affaiblissement de ses fondations vieilles de deux siècles.
9. Les pavillons de Flore et de Marsan sont classés, impossible d’y toucher.
Réponse : Nous ne toucherons pas à ces pavillons d’angle, qui étaient partie intégrante des Tuileries. Les façades qui se font face resteront intactes. Au rez-de-chaussée et au premier étage, les fenêtres deviendront des portes intérieures. Jusqu’à mi-hauteur, les façades pourront être appréciées de plus
près de l’intérieur des Tuileries alors qu’en l’état actuel elles ne peuvent être aperçues que depuis le jardin.
10. Il n’y a plus d’artistes (tailleurs de pierre, sculpteurs, peintres, ornemanistes) pour ces spécialisations d’un autre âge.
Réponse : Les entreprises agréées de restauration des monuments historiques disposent de grands talents mais ne reçoivent pas assez de commandes et sont donc exposées à devoir licencier du personnel hautement qualifié. Bientôt il sera trop tard. S’il a pu être reproché à tel sculpteur une qualité insuffisante du travail rendu, l’erreur en incombe à l’architecte en chef des monuments historiques, qui dirige les travaux sous sa seule responsabilité. Les carrières de l’Oise dont est construit le Louvre sont disponibles. Dans toute l’Europe, d’impressionnantes restitutions sont menées à bien. Pourquoi pas en France ?
11. Pourquoi vouloir fermer l’espace du Louvre ? Il ne l’a été que sous Napoléon III, pendant 14 ans de 1857 à 1871.
Réponse : Fermer est une exigence pour de nombreuses raisons. Le Louvre est illisible architecturalement sans les Tuileries, maillon vers lequel il n’a cessé de tendre pendant trois siècles de constance des dirigeants français.
L’ensemble enfin refermé retrouvera ses vertus de grande enceinte d’art et la cour du Carrousel sa fonction de lieu de spectacles culturels, comme nombre de cours de châteaux en France.
12. Pourquoi vouloir revenir sur ce qu’a décidé la Commune ?
Réponse : Ce n’est pas la Commune qui a décidé d’incendier Paris, mais des éléments incontrôlés, que la sagesse populaire a appelés les pétroleuses. Les responsables ont été sévèrement condamnés. Faudrait-il engager un procès en réhabilitation 135 ans plus tard ?
Alain BOUMIER
10 septembre 2008