Philippe Cassard : pianiste, poète et conteur, nouvel album Fauré avec l'Orchestre National de Lorraine, chez La Dolce Volta

Une année 2017-2018 très riche pour Philippe Cassard avec notamment la sortie de trois disques :


un disque Schubert, Lieder avec Natalie Dessay au printemps dernier, un disque récital Mendelssohn à venir le 30 septembre chez Sony et un nouvel album Fauré très attendu chez La Dolce Volta avec l'Orchestre National de Lorraine et Jacques Mercier à la direction, qui sera accompagné par une tournée exceptionnelle.

Début 2018 verra la sortie de son livre sur Debussy chez Actes Sud qui sera une "succession pointilliste de courts chapitres, donnant le seul point de vue de l'interprète : souvenirs et impressions rassemblés de près de 50 ans de compagnonnage avec Claude Debussy".

Gabriel Fauré
Ballade pour piano et orchestre en fa dièse majeur, op.19
Nocturne n°2 en si majeur, op.33
Pelléas et Mélisande Suite, op.80
Nocturne n°4 en mi bémol majeur, op.36
Nocturne n°11 en fa dièse mineur, op.104
Pénélope (Prélude)
Fantaisie pour piano et orchestre en sol majeur, op.111
Philippe Cassard © DR.

"J'ai eu beaucoup de chance : mon premier professeur de piano, Jacques Bloch, qui avait reçu les conseils de Lazare-Lévy, adorait la musique de Gabriel Fauré.

Durant toute mon enfance, je l'ai entendu jouer Thème et Variations, des Nocturnes, des Barcarolles et des Impromptus. Plus tard, au Conservatoire de Paris, c'est Dominique Merlet qui a entretenu la flamme. Disciple de Roger-Ducasse (sans-doute le musicien le plus proche de Fauré), il m'a fait découvrir la Ballade, mais également ces pièces tardives intimidantes, aujourd'hui encore, je pense aux derniers Nocturnes, aux 4ème et 5ème Impromptus. Se sont ajoutées ensuite à mon répertoire la quasi totalité des Mélodies et des pièces de musique de chambre.

Comme toujours, l'immersion dans toutes les strates d'une œuvre permet de recréer un monde, avec son esprit, ses couleurs, ses parfums, ses idiômes, ses idéaux, et d'en mieux saisir les évolutions, les singularités et les sources d'inspiration.

Parmi ces dernières, le pianisme caressant de la Ballade évoque ces touches noires que Chopin chérissait . La partie centrale du 2ème Nocturne semble surgir d'une Bunte Blätter de Schumann. Celle du 4ème Nocturne me fait penser à l'extase de Tristan et Isolde, de Wagner, dans le 2ème acte.

La Fantaisie, composée par un homme de presque soixante-quinze ans atteint de surdité, me fascine par sa vigueur, son énergie inépuisable, sa luminosité, les arabesques cristallines du piano. Le Prélude de Pénélope est une page impressionnante, grandiose, d'un souffle exceptionnel. Elle balaie les objections de ceux qui continuent de sous-estimer Gabriel Fauré. Cet aristocrate du phrasé, ce lyrique éperdu, cet amoureux de poésie aura tracé un sillon affranchi des dogmes, que les interprètes du monde entier empruntent désormais avec ferveur."
Philippe Cassard, avril 2017

Pierre Aimar
Mis en ligne le Lundi 16 Octobre 2017 à 20:53 | Lu 218 fois
Pierre Aimar
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