Philippe Favier, Saint Georges et des poussières, 2020, encre de Chine et lettres en perles sur ferronnerie populaire
45 stations inattendues comme autant de points de vue et d’arrêts sur images.
Tout le musée.
Partout.
L’itinéraire auquel vous convient les oeuvres de Philippe Favier, cheminant entre histoire naturelle, archéologie, Beaux-Arts, paysages et actualité au Musée de Valence, est une vaste anthologie aux accents de modeste cosmogonie : tous les aspects de l’oeuvre y sont exposés, des premières batailles aux plus récents dessins, gravures et boîtes, des verres aux photographies et collages, avec les Albatros, les Amazones au carré, les Aquarelles de guerre, les Damiers, les Roubo et les Roses, les Ombres au tableau, l’Histoire, la mémoire, l’oubli... ainsi qu’un grand nombre d’oeuvres inédites créées ces dix dernières années.
Il s’agit aussi et surtout, vous l’aurez compris, d’un dialogue entretenu entre une histoire de l’art à ambition universaliste engagée dès la création du musée en 1850 et le regard singulier d’un artiste d’aujourd’hui pour qui les confins, les territoires et les lieux sont la mesure du Monde.
C’est donc une histoire ancienne jouée sur le ton du récit, à l’aune du contemporain et de ses mises en perspectives dans lesquelles l’humour aura son mot à dire en même temps que ses images à montrer.
Tout commence par la table de travail monumentale devant laquelle s’active l’artiste. Elle est encombrée de mille choses à bidules, instruments à incises diverses, aux formes multiples, aux dérives fructueuses et aux finalités incertaines. Puis cela se poursuit par une autre table, prêt exceptionnel de l’Élysée, avec assiettes plates, creuses, à dessert, soupières, bols, saucières, commandés en leur temps et restés jusque-là inédits en dehors des murs du Palais. Elle est dressée là, cette table, pour 20 convives, au centre d’une Pêche Miraculeuse et d’une Multiplication des pains, illustres peintures du XVIIe italien.
Et tout cela s’achève 42 stations plus loin... L’idée, c’est qu’il n’y ait plus ni collection permanente ni « exposition temporaire » séparées, mais une seule trajectoire dans un temps d’aujourd’hui.
Tout le musée.
Partout.
L’itinéraire auquel vous convient les oeuvres de Philippe Favier, cheminant entre histoire naturelle, archéologie, Beaux-Arts, paysages et actualité au Musée de Valence, est une vaste anthologie aux accents de modeste cosmogonie : tous les aspects de l’oeuvre y sont exposés, des premières batailles aux plus récents dessins, gravures et boîtes, des verres aux photographies et collages, avec les Albatros, les Amazones au carré, les Aquarelles de guerre, les Damiers, les Roubo et les Roses, les Ombres au tableau, l’Histoire, la mémoire, l’oubli... ainsi qu’un grand nombre d’oeuvres inédites créées ces dix dernières années.
Il s’agit aussi et surtout, vous l’aurez compris, d’un dialogue entretenu entre une histoire de l’art à ambition universaliste engagée dès la création du musée en 1850 et le regard singulier d’un artiste d’aujourd’hui pour qui les confins, les territoires et les lieux sont la mesure du Monde.
C’est donc une histoire ancienne jouée sur le ton du récit, à l’aune du contemporain et de ses mises en perspectives dans lesquelles l’humour aura son mot à dire en même temps que ses images à montrer.
Tout commence par la table de travail monumentale devant laquelle s’active l’artiste. Elle est encombrée de mille choses à bidules, instruments à incises diverses, aux formes multiples, aux dérives fructueuses et aux finalités incertaines. Puis cela se poursuit par une autre table, prêt exceptionnel de l’Élysée, avec assiettes plates, creuses, à dessert, soupières, bols, saucières, commandés en leur temps et restés jusque-là inédits en dehors des murs du Palais. Elle est dressée là, cette table, pour 20 convives, au centre d’une Pêche Miraculeuse et d’une Multiplication des pains, illustres peintures du XVIIe italien.
Et tout cela s’achève 42 stations plus loin... L’idée, c’est qu’il n’y ait plus ni collection permanente ni « exposition temporaire » séparées, mais une seule trajectoire dans un temps d’aujourd’hui.
Philippe Favier
Né en 1957 à Saint-Étienne, Philippe Favier vit et travaille désormais entre Paris, Nice et le Vercors, son fief. Cet artiste particulier semble appartenir à ces spécimens « inclassables » qu’aucune école ne peut revendiquer et auxquels aucune génération ne semble coller.
Apparu et reconnu dans les années 1980, l’originalité de sa recherche et sa capacité à ne pas s’en laisser compter le distinguent très vite de beaucoup d’artistes de cette période trop hâtivement regroupés.
Depuis plus de 35 ans, son oeuvre en perpétuel questionnement nous offre un éventail d’expériences souvent originales qui semblent inoculer un renouvellement secrètement autarcique.
Ses sources sont si diverses qu’il dit pouvoir n’en maîtriser aucune. Qu’il se réfère à Velàzquez ou à Reinhardt, aux glyphes incas ou au braille, aux icônes du Péloponnèse ou au cinéma indien, qu’il frôle Antonin Arnaud ou Antonio Porchia, Sempé ou Raôul Duguay, tout semble pouvoir l’inspirer sans que nulle hiérarchie ne vienne interrompre le flux de cette curiosité de lépidoptère.
L’observateur attentif découvrira qu’au tamis de ces quelques décennies, l’ombre d’une encyclopédie buissonnière pointe son nez. Une sorte d’inventaire, orchestré par un Queneau aussi souriant que morbide, un Prévert polymorphe* aux dérapages parcimonieusement contrôlés qui confèrent à cette oeuvre une authenticité, une sorte d’évidence brutale qui s’interdit de dévergonder le choix, que ce soit par le savoir ou le calcul.
Thierry Raspail, commissaire de l'exposition & Philippe Favier
Apparu et reconnu dans les années 1980, l’originalité de sa recherche et sa capacité à ne pas s’en laisser compter le distinguent très vite de beaucoup d’artistes de cette période trop hâtivement regroupés.
Depuis plus de 35 ans, son oeuvre en perpétuel questionnement nous offre un éventail d’expériences souvent originales qui semblent inoculer un renouvellement secrètement autarcique.
Ses sources sont si diverses qu’il dit pouvoir n’en maîtriser aucune. Qu’il se réfère à Velàzquez ou à Reinhardt, aux glyphes incas ou au braille, aux icônes du Péloponnèse ou au cinéma indien, qu’il frôle Antonin Arnaud ou Antonio Porchia, Sempé ou Raôul Duguay, tout semble pouvoir l’inspirer sans que nulle hiérarchie ne vienne interrompre le flux de cette curiosité de lépidoptère.
L’observateur attentif découvrira qu’au tamis de ces quelques décennies, l’ombre d’une encyclopédie buissonnière pointe son nez. Une sorte d’inventaire, orchestré par un Queneau aussi souriant que morbide, un Prévert polymorphe* aux dérapages parcimonieusement contrôlés qui confèrent à cette oeuvre une authenticité, une sorte d’évidence brutale qui s’interdit de dévergonder le choix, que ce soit par le savoir ou le calcul.
Thierry Raspail, commissaire de l'exposition & Philippe Favier