Rachel Barton Pine, violoniste d'exception, du classique au heavy-metal, fait ses débuts en France avec l'Orchestre Symphonique de Bretagne les 21-22 mars 2013

À 38 ans, Rachel Barton Pine est considérée comme une des violonistes les plus intéressantes de sa génération. Selon le Washington Post, « c'est une artiste excitante, qui défie les genres - Pine fait preuve d'une force et d'une confiance qui la place en tête de l'échelon des violonistes solos ».


Rachel Barton Pine © DR
Au delà de sa virtuosité, son incroyable résilience après un terrible accident, son attachement à l'éducation musicale, et son ouverture d'esprit pour tous les styles de musique -une fois par mois, elle échange son Guarneri pour un violon electrique et joue du trash/doom heavy metal pour le groupe Earthen Grave- en font une artiste unique dans le monde de la musique classique.

L'histoire de Rachel Barton Pine est de celle dont on fait les mélos à Hollywood : violoniste prodige à 3 ans et demi, joue devant le Chicago Symphony à 10 ans. A Chicago, sa famille considère que le violon, est « un truc de riches » et à 14 ans, c'est elle qui les fait vivre avec ses cachets : elle doit payer le loyer et les courses mais aussi l'électricité, pour éviter les coupures trop fréquentes.

A 17 ans, elle est la première américaine à remporter la médaille d'or de la J-S Bach International Competition, une performance extraordinaire à son âge, dans un répertoire d'une exigence rare. Rachel Barton Pine remporte ensuite une série de prix plus prestigieux les uns que les autres, le Fritz Kreisler International Violin Competition à Vienne, le Paganini Caprice Prize, et la médailler de bronze du concours Reine Elisabeth à Bruxelles. Les critiques sont enchantés par son talent et sa maturité exceptionnelle.

Une des violonistes américaines les plus prometteuses de sa génération

A 20 ans, en 1995, elle est considérée comme une des violonistes américaines les plus prometteuses de sa génération, et une carrière spectaculaire l'attend. Elle passe ses journées à étudier le répertoire classique, ses soirées à jouer avec Barenboïm et Solti, et ses nuits à écouter Anthrax, Black Sabath ou Megadeth et à jouer dans des groupes de heavy-metal, sa seconde passion.

Le 13 janvier 1995, elle prend le métro pour se rendre au conservatoire de musique Winnetka, où elle enseigne. Les portes se referment sur l'étui de son violon, et voulant sauver cet Amati de 1617, elle est trainée par la rame sur plusieurs centaines de mètres, perd sa jambe gauche et sa jambe droite est quasiment détruite, et les médecins endommagent le canal carpien de sa main gauche - celle qui joue les notes sur le violon, l'autre maniant l'archer - laissant trois de ses doigts insensibles. S'ensuivront plus de 40 opérations.

Avec la même volonté, et la même détermination qu'elle avait mis au service de la musique, elle entreprend de se reconstruire, souffrant de douleurs physiques incroyablement intenses et de dépression, se demandant si elle rejouerait jamais.

« Peu de violonistes ont un jeu d'une beauté comme celui de Barton Pine » Chicago Tribune

Aujourd'hui, 17 ans après, Rachel Barton Pine est revenue parmi les plus grands. Pour le Washington Post elle est « (...) une artiste excitante, qui défie les genres - Pine fait preuve d'une force et d'une confiance qui la place en tête de l'échelon des violonistes solos.» Elle a joué récemment avec les Orchestres de Chicago, Atlanta, St. Louis, Dallas, Baltimore, Montreal, Vienne, Philadelphie, les Orchestres de Chambre d'Israël et d'Ecosse, travaillant avec Charles Dutoit, Zubin Mehta, Daniel Barenboïm, Marin Alsop ou Neeme Järvi.
Mais loin de se contenter du répertoire classique, Rachel est devenue une des artistes les plus déterminées à briser le carcan de la musique classique, jouant aussi bien du baroque que du celtique, du metal avec son groupe Earthen Grave, du hard-rock et du jazz. A la tête de sa fondation, elle est aussi devenue une inlassable avocate de l'éducation musicale.

L'humanité de cette artiste, sa résilience extraordinaire, son ouverture d'esprit, et bien sûr son talent époustouflant en font une des artistes les plus singulières et attachantes de sa génération. L'Orchestre Symphonique de Bretagne est fier de lui permettre de se produire pour la première fois en France.
Un des axes majeurs de la saison 2012/2013 de l'Orchestre symphonique de Bretagne est le "projet Taliesin" qui a pour cœur l'identité celte et ses compositeurs. Rachel Barton Pine, dont l'enregistrement « Scottish Fantasies for Violin and Orchestra » avec le Scottish Chamber Orchestra fait référence, nous a semblé l'artiste parfaite à offrir à nos publics.

Parmi les œuvres proposées dans ce programme, la « Fantaisie écossaise pour violon et orchestre » de Max Bruch (1838-1920) composée pour le violoniste virtuose Pablo de Sarasate mais aussi une œuvre du compositeur britannique d'origine écossaise Alexander Mackenzie (1847-1935). Rachel invitera le musicien breton Glen Gouthe et ils joueront ensemble son « Medley of Scottish tunes » avec l'orchestre.

Programmme :

Terry Mizesko : Highland Suite
Max Bruch (1838-1920) : Fantaisie écossaise pour violon et orchestre op. 40
William Mathias (1934-1992) : Danses Celtiques
Alexander MacKenzie (1847-1935) : Suite Pibroch pour violon et orchestre op. 42
Rachel Barton Pine (*1974) : Medley of Scottish Tunes pour violon et cornemuses

Grant Llewellyn : direction
Rachel Barton Pine : violon
Glenn Gouthe : Uilleann pipes et Penny Whistle
jeu. 21 mars 2013 à 20h
ven. 22 mars 2013 à 20h
Opéra de Rennes


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Pierre Aimar
Mis en ligne le Vendredi 8 Mars 2013 à 13:47 | Lu 7137 fois
Pierre Aimar
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