Remise des Bouffons du festival des Humoristes de Tain-Tournon 2015 par Popeck

Elodie Poux remporte le Grand Prix Crédit Agricole Sud Rhône-Alpes et le Prix du Public, villes de Tournon-Tain. Michel Frenna, le prix Appellation Saint-Joseph.


This browser does not support the video element.


Après 10 jours de spectacles, 2 soirées découvertes, la 27ème édition du Festival national des humoristes de Tournon-sur-Rhône-Tain l’Hermitage, entre Ardèche et Drôme, a rendu son verdict. Elodie Poux, avec son humour corrosif et pétillant à la fois, a fait un triomphe remportant le Grand prix Crédit Agricole Sud Rhône-Alpes et le Prix du Public, villes de Tournon-Tain l’Hermitage. Seul Michel Frenna sur les sept autres candidats est parvenu à se glisser sur le podium remportant le Prix Appellation Saint-Joseph-Christian Varini.

Arnaud Ducret s’est fait plaisir. Soirée de clôture du 27e festival des Humoristes


Arnaud Ducret, vous le connaissez, il joue chaque soir sur la 2 pour « Parents, mode d’emploi » le rôle d’un père, étourdi et un brin agité, dans un court épisode avant le grand film. Qui se veut satirique.
Grande silhouette et énergie à dépenser, il a du mal à maîtriser ses enfants…
Il est le même sur scène : grand et de noir vêtu, (la scène grandit encore) il prétend à trente-six ans, alors que son comportement en fait juste un ado mal sorti de l’adolescence et dispersé dans cette vie qui l’entoure.
Il a incontestablement appris à danser, à se tenir en scène, à maîtriser ce grand corps qui l’encombre un peu ; il sait les gestes et les mimiques, il a appris à utiliser l’espace autour de lui, et maîtrise les gestes des diverses techniques de combat, judo, boxe, boxe thaïe et autre taekwendo, ……… et toutes attitudes guerrières qui sans doute donnent courage à ceux qui en manquent. Pur fruit des jeux vidéos, sports de combat, au croisement de la B.D de la S.F et du dessin animé, il a des talents multiples et sa maman dont il parle souvent, peut être fière de lui.
Mais en aucun cas, il n’est un humoriste
Pas ou peu de texte, mais des cris et des grognements, des élans et des rages ; où sont les mots qui font l’humour, les textes qui font mouche ?
Arnaud Ducret semble s’être choisi un public, des ados agités, des compagnons de fêtes et de folles soirées, en aucun cas des lutteurs de mots et de finesse, des rois du quiproquo et des jeux de mots, des astucieux de la satire politique ou de la société qui nous entoure.
Mais il est un bruiteur assez exceptionnel, utilisateur du micro et des procédés du son assez virulent, et il a étonné la salle par ses prouesses sonores, par la variété des bruits qu’il produit, bien que ses farces parfois restent au niveau des jeux de potaches.
B.D quand tu nous tiens…
Jacqueline Aimar

Jacques Mailhot, un prince de l’humour. Carte blanche du mardi 25 août


Difficile de faire du rire des autres son métier, d’apporter le rire avec soi comme un bagage à ouvrir dans la salle de spectacle. Difficile d’amuser le grand nombre, travail d’un humoriste !
Sur la scène du Théâtre des Humoristes, Jacques Mailhot, tête chenue et sourire en coin et directeur du théâtre des Deux Anes, ne manque pas de commenter l’événement de la veille, une extinction de voix fatale à un spectacle. Il parle aussi de tout, des Chinois et de maisons de retraite et reconnaît que personne n’a envie de vieillir. Tout cela dans la plus pure tradition des chansonniers qui avaient le tact de faire sourire et rire en s'adressant à notre intelligence : tout en finesse au fil de textes finement ciselés que les moins de trente ans ne peuvent suivre pour cause de neurones atrophiés.

Il a amené avec lui trois humoristes qui apportent un sourire différent : Florence Bruhold, Amaury Gonzague et Yann Jamet. Avec Florence Brunhold, beau langage amour des vers et de la prose, la toujours attendue Ségolène Royal, obstination et sourire en biais celui-là, et la Reine Elisabeth, mannequin bien connu de la haute couture anglaise.
Avec Amaury Gonzague, pour un rire distingué, on fait dans le chic et l’aristocratie, les belles manières.
L’humour, avec Yann Jamet, c’est bien connu passe vite et file comme les rires qui oublient aussitôt de quoi on rit : heureusement il y a le foot : on imite Gérard Holtz, Didier Deschamps et Sarko qui n’oublie jamais d’être ridicule. Les joueurs heureusement pensent à leur coupe de cheveux grand souci, et Frank Ribéry, c’est bien connu, paie en livres. Quant au point G grande préoccupation de bien des hommes, il est…, c’est facile, à la fin du mot shopping.
Pas très méchant tout ça, avec le plaisir de rire de son temps au travers du regard d’un humoriste qui observe pour nous le monde et ses hommes, leurs ridicules et leurs faiblesses ; et qui au travers de mots choisis, jouant de contrastes et forçant la pensée, transforme en rires les bêtises des politiques au par son observation.
Ainsi de Chirac : “Il est resté 12 ans et il n’a rien fait. Mais ce qu’il n’a pas fait, il l’a bien fait”. Ou bien de ce “porte-avions Charles de Gaulle, le premier porte-avions fixe”.
J.A.

Pierre Aimar
Mis en ligne le Dimanche 30 Aout 2015 à 01:01 | Lu 1135 fois
Pierre Aimar
Dans la même rubrique :