Réouverture de «Dali Paris» le 13 avril 2018

En 1991 ouvre à Montmartre un lieu présentant une collection privée de plus de 300 œuvres, sculptures, estampes, objets et mobilier surréalistes proposant une vision particulière d’un Dali sculpteur, designer, graveur, illustrateur. Ce lieu, Dali Paris, qui accueille depuis plus de 25 ans près de 150 000 visiteurs par an, de tous les pays du monde, se métamorphose et rouvre ses portes le 13 avril 2018. Le public pourra alors découvrir la personnalité exceptionnelle de Beniamino Levi, grand marchand d’art et collectionneur.


Salvador Dali, Gala & Beniamino Levi, dans les années 70. Archives Personnelles de M. Levi
Cette collection privée a été rassemblée à partir des années 1970, par Beniamino Levi, éminent galeriste et collectionneur italien. De retour à Milan après la 2e Guerre mon- diale, dans l’ambiance effervescente de la reconstruction, il fréquente les acteurs de la nouvelle scène artistique : Lucio Fontana, Alberto Burri, Cassinari, Messina, Pomodoro, Novelli et se lie d’amitié avec le critique d’art Franco Passoni. Ils ouvrent ensemble une galerie à Milan, Via Montenapoleone : la Galleria Levi.

Au cours des années 70, la Galleria Levi organise de nombreuses expositions monographiques, soutenant les artistes italiens, tels que Novello et Perilli, ou les têtes d’affiches du mo- ment : Kandinsky, Le Corbusier, Dubuffet, Picasso…

Grâce à son amitié avec le grand marchand et collectionneur, Heinz Berggruen, et Arturo Schwarz, spécialiste renommé des surréalistes, il entre en contact avec Dalí. C’est en 1974, dans la suite 102-103 de l’hôtel Meurice, où Dalí et Gala résident lors de leurs séjours parisiens, qu’a lieu la rencontre qui a changé la vie du collectionneur.

Beniamino Levi tombe sous le charme de l’artiste et achète pour commencer les tableaux Œuf sur le plat sans le plat (1932) et Harpe Invisible (1934) qu’il expose à la Galerie à son retour à Milan.

D’autres rendez-vous suivent alors.
À Paris, à New-York ou dans la maison de Salvador Dali à Cadaqués, en Espagne… Mais la fièvre terroriste qui secoue l’Italie à la fin des années 70 « les Années de plomb », convainc Beniamino Levi de fermer sa galerie.

Le collectionneur se lance alors un nouveau défi : éditer les sculptures de Salvador Dali. Il s’appuie sur l’expérience de sa collaboration avec Lucio Fontana avec qui il édite les célèbres œufs fendus « la fine di dio » en 1962 et de son amitié avec Wifredo Lam qui débouchera sur la création de plusieurs éditions limitées.

De Dali, il acquiert progressivement les droits d’édition de 29 images extraites de certains des plus célèbres tableaux de l’artiste : la Persistance de la mémoire, la Tentation de Saint Antoine, Girafe en feu, etc. Ces droits confèrent à Beniamino Levi la possibilité de réaliser des sculptures en bronze, d’après des maquettes conçues par l’artiste. Le bronze est coulé à la Fonderie Perseo en Suisse, où depuis 65 ans sont réalisées des bronzes de Giacometti, Arp, Botero…

2018 : métamorphose d’un lieu

En 2018, l’architecte-scénographe Adeline Rispal redessine les volumes du musée et imagine une nouvelle scénographie avec pour objectif de mettre en lumière l’histoire singulière de ce parcours artistique de Dali, volontairement non exhaustive. La présentation dévoile une part moins connue de l’œuvre de l’artiste et porte un éclairage essentiel sur sa technique et sa créativité. La scénographie de l’exposition inaugurale exploitera toutes les possibilités de l’espace pour la mise en valeur de deux parcours humains exemplaires, celui de l’artiste et celui du collectionneur.

À partir de 2019, Dali Paris accueillera des artistes contemporains pour des confrontations artistiques inédites dont nous dévoilerons le programme après l’ouverture.

De visiteur à collectionneur

Dans l’esprit des grands éditeurs galeristes, tels Maeght ou Beyeler, Dali Paris a choisi de rendre accessible à tous une sélection d’œuvres représentatives de la variété de techniques et de thèmes abordés par Dali. Huiles sur toile, dessins, aquarelles, gravures et sculptures en éditions multiples seront présentées au gré des acquisitions.

La galerie offrira aux visiteurs un conseil avisé par la consultation de ses archives, des catalogues raisonnés et d’experts qualifiés.

Dalí & Montmartre

Sur les traces de Toulouse-Lautrec (Au Moulin Rouge, 1891), de Renoir (Bal du Moulin de la Galette, 1876), et de Picasso (Les Demoiselles d'Avignon, 1907), les années 1920 virent fleurir les ateliers d'artistes dont le plus célèbre reste Le Bateau-Lavoir (1907), berceau de la révolution cubiste. Dalí vécut même un temps au 7, rue Becquerel, dans l'appartement que Paul Éluard avait trouvé en 1929 pour Gala.

Le génie catalan ne pouvait donc manquer de voir les moulins, pièces essentielles du mythe montmartrois et de l'œuvre de Cervantès, Don Quichotte - le Chevalier errant, qu'il rêvait d'illustrer.
C'est ainsi qu'en novembre 1956 Dalí entreprit de réaliser la première estampe de la série des Don Quichotte devant la presse, sur la place Jean-Baptiste-Clément. Pour cette œuvre, le maître utilisa deux cornes de rhinocéros et du pain imbibé d'encre.
Un court métrage fut même tourné pour immortaliser la scène. Il s'agissait "d'illustrer paranoïaquement tout le mystère électrique de la liturgie de cette scène", ainsi que le caractère moral des spectateurs.

Après la Seconde Guerre mondiale, la veuve de Maurice Utrillo, la flamboyante Lucie Valore, qui s'était autoproclamée impératrice de Montmartre, proposa à Dalí de devenir l'empereur de Montmartre ; celui-ci, fort séduit, accepta, mais l'affaire ne prospéra pas.
(On daliparis.com/fr/salvador-dali/dali-et-montmartre

Pratique

Dali Paris
11 rue Poulbot
75018 Paris
www.daliparis.com
Réouverture au public prévue le 13 avril 2018

Pierre Aimar
Mis en ligne le Mercredi 7 Février 2018 à 14:46 | Lu 640 fois
Pierre Aimar
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