Richard Martin arrime la poésie de Ferré au Toursky, Marseille. La mémoire et la mer. Gala exceptionnel - soirée de soutien le 18 novembre 2017 à 21h

« Un bateau ça dépend comment
On l’arrime au port de justesse
Il pleure de mon firmament
Des années-lumière et j’en laisse… »



Le Toursky est un havre, un port, une anse accueillante et fraternelle. Richard Martin amarre la poésie à ce théâtre, fait ressurgir un Léo Ferré au sommet de son art. De l’exaltation, des frissons par vagues qui submergent tout. Un immense Richard Martin qui « prend son sexe avec la corde vocale tout comme le violon prend le sien avec l’archet qui le touche ». La poésie devient clameur, la clameur se fait musique.
Léo Ferré est ancré au cœur et à l’âme de Richard Martin. Avec lui « il fait parler les pierres, frémir les drapeaux malades, s’accoupler les pensées secrètes. » Richard et Léo se mêlent, se confondent, l’un abreuvant l’autre, l’autre nourrissant l’un de cette « marée » libertaire qui les habite.
Comme le « fantôme de Gersey » étend son banc de brume, le décor est planté d’un Ferré intimiste, mélancolique, transcendant, lyrique. Ferré c’est l’amour, la révolte, le sublime.

Richard Martin « EST » Ferré, son ‘frère en éternité’.
Qui mieux que Richard Martin pour servir avec une telle force, une telle intelligence, les mots de son ami? « A l’école de la poésie, on n’apprend pas, on se bat » disait Ferré. « Richard Martin est le seul à dire ce magnifique élan qui est un des sommets de la poésie et de la chanson française, peut-être jamais égalé. » Plus que de la fougue ou du lyrisme, il empoigne les mots à bras-le-corps et brandit leurs vérités à tous deux, leur insoumission, leur tendresse communes. Il « est » Ferré.
« Ecrire la psychologie de la révolte avec des cris d’oiseaux »
Et, il « est » Richard Martin qui continue « à donner l’alarme avec des cris d’oiseaux ». C’est d’ailleurs dans un contexte de lutte pour que vive le Théâtre Toursky, haut lieu de la culture marseillaise (les aides promises n’ayant pas été versées), que se tient ce gala de soutien exceptionnel dont toutes les recettes seront intégralement versées au théâtre. Mélange de sexe, de mer, de mots d’une beauté surprenante et rare, La Mémoire et la Mer est, sans aucun doute, l’une des œuvres les plus magistrales de Léo. Richard Martin offre avec sa voix chaude, puissante, ardente et ses tripes de saltimbanque, la plus improbable féérie mentale. Il livre une œuvre unique, magnifique, émouvante.

Pour l’accompagner, Vincent Beer-Demander, « Le Paganini de la mandoline », signe une partition dédiée au texte de Léo Ferré et dirige l’orchestre de l’Académie de Mandolines de Marseille, une composition unique de quarante musiciens. La musique est indissociable de l’œuvre de Ferré. Elle en est le prolongement, et, avec les mots, la substance. Pour ce génie, passionné de musique classique, qui a composé des opéras et dirigé plusieurs orchestres symphoniques, la musique fait partie intégrante de ses textes. Elle s’instille dans les veines, fait chavirer les esprits, participe de l’intensité et de l’émotion.
Ce moment unique sera celui du bouleversement, de l’enchantement et de la résistance, du plaisir d’entendre et du bonheur de partager : 1h15 de passion, un rendez-vous incontournable.
Danielle Dufour-Verna

Avant le spectacle –à partir de 19h- et après, le restaurant ‘Les frangins d’la night’ accueille les spectateurs dans un cadre convivial et fraternel. Un espace bar/détente est ouvert dès 18h pour rassasier les petites faims.

Pratique

Théâtre Toursky
16, Promenade Léo Ferré
13003 MARSEILLE
Réservations au 04 91 02 54 54
Ou www.toursky.fr

Pierre Aimar
Mis en ligne le Vendredi 10 Novembre 2017 à 20:01 | Lu 751 fois
Pierre Aimar
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