Rugueux et expressif, Emil Nolde aux Galeries Nationales du Grand Palais à Paris. Par Jacqueline Aimar


90 peintures et 70 aquarelles, gravures et dessins, rarement regroupés, en hommage à ce peintre typé, et à son œuvre dont on peut avoir ici une vision d’ensemble.
L’homme est profondément enraciné à sa terre du Schleswig et se singularise vite par une peinture rustique et farouche, peinture de paysan grave mais rude et doux. Cependant il est également attiré par le pôle d’art de Berlin et son animation et participe à tous les mouvements qui cherchent à imposer un art nouveau.
Nolde qui pensait incarner l’esprit allemand dans la peinture moderne est toutefois fort maltraité lors de l’arrivée des nazis au pouvoir : publiquement diffamé il figure alors parmi les artistes « dégénérés » en 1937. Refusant de se soumettre aux diktats esthétiques du régime, il est alors frappé en 1941 d’une interdiction totale de peindre. Reclus à Seebüll, iul produit clandestinement des milliers de petites aquarelles, ces émouvantes « images non peintes » dont certaines sont montrées au Grand Palais.
Heureusement la période d’après-guerre ne tarde pas à reconnaître l’artiste comme l ‘ un des plus importants de ce temps. ; Il faut remarquer son goût de la couleur, un trait sans concession,et le rôle donné à l’être humein et à ses préoccupations au travers de portraits, de couples de maternités. Les paysages et natures-mortes sont autant de songes colorés où la contemplation de la vie ordinaire et de la natire sont transfigurées par l’audace de la palette.
Tour à tour grinçant ou serein, Nolde peint à la fois le théâtre social et l’humanité toute entière.
Jacqueline Aimar

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pierre aimar
Mis en ligne le Jeudi 19 Février 2009 à 03:09 | Lu 386 fois
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