Saison 2010-2011 du baryton Québécois Jean-François Lapointe

Trois rôles pour Jean-François Lapointe où dominent l'orgueil, la passion et le fanatisme qui font perdre la tête...


Jean-François Lapointe, baryton
Timbre superbe, voix truculente, exemplaire de style, de diction et de présence, force de conviction et intelligence musicale, physique de héros nordique et diction extrêmement subtile… » Que ce soit dans Purcell, Berlioz, Verdi, Debussy… les critiques ne tarissent pas d’éloges sur le brillant baryton québécois, aussi à l’aise dans le répertoire français des XIXe et XXe siècles (il a triomphé dans Pelléas comme dans Les Troyens), que dans les subtilités stylistiques du monde baroque anglais ou l’intensité éclatante des grands Verdi.
L'aisance de Jean-François Lapointe à passer allègrement d’un univers lyrique à l’autre est à nouveau flagrante. Il reprend en effet deux rôles parmi les plus prestigieux pour la voix de baryton : celui d’Escamillo et Don Giovanni.
Jean-François Lapointe avait déjà chanté le rôle d'Escamillo en 2008 sous la direction musicale de Cyril Diederich, ainsi qu’à deux reprises au Japon. Au Gran Teatre del Liceu c'est Marc Piollet qui sera au pupitre et Calixto Bieito pour la mise en scène. Jossie Perez tiendra le rôle de Carmen (Liceu de Barcelone - septembre et octobre 2010).
Le rôle de Don Giovanni, Jean-François Lapointe l'avait interprété à Trieste en 2007. Cette fois-ci, il sera sous la direction de Theodor Guschlbauer, dans une mise en scène de Frédéric Bélier-Garcia à l'Opéra de Marseille en avril 2011.
C’est enfin avec une oeuvre impressionnante de faste et une prise de rôle que Jean-François Lapointe terminera sa saison en tenant le rôle tragique du Comte de Nevers dans Les Huguenots de Meyerbeer au Théâtre de la Monnaie de Bruxelles en juin 201.
Cette mise en musique de Meyerbeer retrace des événements ayant conduit au Massacre de la Saint-Barthélemy.
Gageons que la familiarité profonde de Jean-François Lapointe avec le grand opéra français lui permettra de mettre en valeur le grand souffle lyrique sur fond d’histoire de France.
Et ce, sous la baguette Marc Minkowsky dans une mise en scène Olivier Py.
(Théâtre de la Monnaie à Bruxelles –du 11 au 30 juin 2011)

Jean-François Lapointe, Baryton

Jean-François Lapointe dans Fortunio à l'Opéra Comique Paris © DR
Originaire de la région du Saguenay, Lac-Saint-Jean, au Québec, Jean-François Lapointe s'est consacré au chant dès l'âge de seize ans, après avoir étudié le piano et le violon. Il a travaillé sous la direction de
Louise André à l'Université Laval de Québec, où il a obtenu une Maîtrise en Interprétation, avant de se perfectionner aux États-Unis auprès de Martial Singher. Il est titulaire de nombreux prix, dont trois au prestigieux Concours International de Chant de Paris.
Depuis ses débuts sur scène à l'âge de dix-sept ans, Jean-François Lapointe a chanté plus de soixante rôles dans les principales capitales musicales du monde.
Très apprécié dans les grands rôles du répertoire de baryton lyrique, il s'est illustré par ses interprétations du rôle de Hamlet d'Ambroise Thomas, à Copenhague, Trieste et Genève, et de Mercutio (Roméo et Juliette) à Cincinnati, Orange et Tokyo. Il a également incarné à de nombreuses reprises le rôle de Valentin (Faust), à Turin, Madrid, Monte-Carlo, ainsi qu'à Orange en août 2008. On a également pu l'entendre récemment interpréter le rôle d'Albert (Werther) au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles.
Au cours de ces dernières saisons, Jean-François Lapointe a fait des débuts remarqués dans les rôles de Chorèbe (Les Troyens) à Genève, d'Escamillo (Carmen), à Lausanne et au Japon, et de Zurga (Les Pêcheurs de perles) à l'opéra de Toulon, en janvier 2009.
Mais son rôle fétiche reste Pelléas, qu'il a chanté aussi bien en Amérique du Nord (entre autres à Toronto et Cincinnati) qu'en Europe : il a par exemple été le Pelléas de Yannis Kokkos à Bordeaux et Toulouse et c'est pour interpréter ce rôle qu'il a été invité à la Scala de Milan en novembre 2005. Le public parisien a également pu l'entendre en Pelléas en juin 2007, sous la direction de Bernard Haitink, au Théâtre des
Champs-Élysées.
Par ailleurs, Jean-François Lapointe n'hésite pas à s'investir dans des oeuvres plus rarement jouées. Il a par exemple participé à la création française du Candide de Bernstein, en interprétant son rôle-titre en France et en tournée à travers l'Europe. Il a également apporté sa contribution à la re-création de Mârouf, savetier du Caire (rôle de Mârouf), à l'Opéra de Marseille, ainsi qu'à la production de La Jolie Fille de Perth à Compiègne. Un enregistrement de ce spectacle est disponible, ainsi que de sa prestation en Fieramosca, dans le Benvenuto Cellini de Berlioz, enregistré à la Maison de la Radio en décembre 2003, sous la direction de John Nelson.
Loué par la critique pour son aisance scénique et ses qualités de comédien, il fait en outre de nombreuses incursions dans le répertoire de l'opérette, interprétant en particulier les rôles de Brissac (Les Mousquetaires au couvent) à Toulouse, du Vice-Roi du Pérou (La Périchole) à Marseille et à Nancy et surtout de Danilo (La Veuve joyeuse) à Montréal, Bordeaux, Liège ou encore Lausanne.
Enfin, si Jean-François Lapointe est particulièrement recherché pour interpréter le répertoire français, il ne néglige pas pour autant le répertoire italien ou russe : on a ainsi pu l'entendre chanter Figaro (Le Barbier de Séville) à l'Opéra-Comique, ainsi que le Comte Almaviva (Les Noces de Figaro) à Nancy et Don Giovanni à Trieste. Il vient également d'inscrire à son répertoire le rôle du Prince Eletski, dans La Dame de Pique, qu'il a interprétée à l'Opéra de Monte-Carlo sous la direction de Dmitri Jurowski et dans une mise en scène de Guy Joosten.
Parallèlement à sa carrière scénique, Jean-François Lapointe se produit régulièrement en concert, tant dans le domaine de l'oratorio que dans celui de la mélodie : il est ainsi un interprète réputé de Duparc, Fauré et Poulenc. Il a d'ailleurs enregistré deux disques de mélodies, parus chez Analekta : le premier est consacré aux poèmes de Verlaine mis en musique par Reynaldo Hahn, Gabriel Fauré, Claude Debussy et le Québécois André Mathieu ; le second regroupe des mélodies d'Ernest Chausson (dont le fameux Poème de l'amour et de la mer, dans sa version originale avec piano) et d'Henri Duparc. Depuis quelques années, Jean-François Lapointe se consacre également à la direction d'orchestre et a assuré de nombreuses Master Classes.

pierre aimar
Mis en ligne le Jeudi 26 Aout 2010 à 14:39 | Lu 1797 fois
pierre aimar
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