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Saoû chante Mozart 2016. Vous avez dit « Impetuoso » ?

Dernier concert de la saison 2016 en l'église Saint-Jean de Valence, tout entier dédié à Mozart ce qui est le moins qu’on lui doive. A lui qui donne son nom à ce festival niché à la rencontre de vallées étroites ouvrant sur la cluse fermée un peu étrange de cette forêt de Saoû


Franck Emmanuel Comte dirige le Concert de l’Hostel Dieu
Franck Emmanuel Comte dirige le Concert de l’Hostel Dieu
Presqu’un mois que Mozart - et d’autres- se baladent de ville en château et d’église en place de village ; et que les interprètes, parmi les meilleurs, participent à la fête mozartienne, et cela depuis 27 ans .
Et ce soir, point final à l’église Saint-Jean de Valence.

Début en beauté avec la symphonie 25, irrémédiablement associée au début du film Amadeus et à cette course tragique sous la neige, dans la nuit des rues de Prague. Valeur dramatique intensément exprimée par Mozart en 1773 et si bien traduite par les images de Milos Forman. Le quatrième mouvement de l’œuvre participe au titre donné à ce concert : Mozart impetuoso.

Franck Emmanuel Comte à la tête du Concert de l’Hostel Dieu est l’âme de ce concert tout autant que la soprano qu’il dirige, Heather Newhouse dont la voix pure et bien placée correspond à la légèreté dite Mozartienne. D’abord avec l’air de Siphare extrait de Mithridate roi du Pont : un air véhément et vif un peu à la manière de celui de la Reine de la nuit et qui précède le motet Exsultate Jubilate qui fait partie des plaisirs mozartiens tout en ferveur et en grâce. L’Alleluia très rapide chante comme son nom l’indique la joie par sa vivacité et participe aussi au titre du concert.
Plus tard le Divertimento en ré, exprimé par les cordes seulement va convenir nettement à l’église exprimant fraîcheur et bonheur, enrichi par le clavecin.

Avec ses œuvres variées, ce concert final dresse une sorte de portrait de Mozart faisant de lui un musicien du bonheur, qu’il n’a pas toujours connu, mais souvent bien célébré et qu’il est si agréable de rencontrer à une soirée de musique, en ces temps si brouillés et désorientants.
Musiques plus bruyantes et plus ronflantes avec les extraits de Lucio Silla ce deuxième opéra de Mozart quelque peu confus et désordonné qui annonce paraît-il, la révolution de 89.
L’œuvre très diverse, avec ses couleurs graves, ses cuivres puissants et ses accents dramatiques donne le sentiment au spectateur d’être au théâtre. Elle achève ce concert toute en gloire et puissance.
Vous avez dit impetuoso ? Ce soir-là Mozart a été heureux, le spectateur plus encore. Et mieux, heureux sans arrière pensée… sauf le regret que Saoû Chante Mozart achève ici sa saison estivale de concerts.
Jacqueline Aimar

Pierre Aimar
Mis en ligne le Jeudi 4 Août 2016 à 15:25 | Lu 383 fois

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