Shakespeare (still) in Love, concert spectacle de Pierre-Alain Four et le Concert de l'Hostel Dieu, 1er et 26 avril 2016, à Vienne et Montélimar

Shakespeare (still) in love réunit les univers poétiques de William Shakespeare et de Henry Purcell, sous une forme scénique et chorégraphique inédite en alliant danse, musique, vidéo et poésie.


Shakespeare a écrit des sonnets dont le destinataire est aujourd’hui inconnu : un jeune homme, une femme ? En partant de cette interrogation, Shakespeare (still) in love propose une variation sur la puissance du sentiment amoureux. Shakespeare (Jacques Chambon) qui a consacré son temps à disséquer les passions humaines, qui les a converti en poésies, en drames ou en comédies… ne les a pas vécues. Au soir de sa vie, il écrit des sonnets dans lesquels cette fois cette unique fois peut-être– il aime vraiment.
Et l’auteur expert en affects, est défié sur le terrain des émotions qu’il croyait maîtriser. Submergé par sa passion, son « expérience » d’écrivain ne lui sert à rien…

L’objet de cette exaltation est un jeune homme (Théophile Alexandre). Un ami peut-être, mais sûrement pas un amant car ce jeune homme aime manifestement ailleurs, sans soupçonner les tourments qu’il provoque, tout entier tourné qu’il est vers une certaine Daphnée… Un choc violent et inavouable pour Shakespeare dont la capacité de jugement s’altère alors inexorablement. Si bien que le spectateur pourrait douter de l’existence de ce personnage qui passe devant lui, dansant et chantant. Shakespeare ne confond-t-il le fantasme et le tangible ? Lui qui a convoqué si souvent les esprits et les fées, messagers bienveillants ou au contraire hostiles, serait à son tour victime de ses stratagèmes d’écrivain ?

Distribution

Théophile Alexandre, contre-ténor, danseur
Jacques Chambon, comédien
François Costa, violon
Nolwenn Le Guern, viole
Etienne Galletier, théorbe & guitare
Franck-Emmanuel Comte, clavecin & direction musicale Pierre-Alain Four, mise en scène
Anne Martin, regard chorégraphique
Joran Juvin, vidéaste

Programme :
- Airs extraits de The Fairy Queen, Timon of Athens, King Arthur de H. Purcell
- Textes extraits de Songe d’une nuit d’été, Les Sonnets, La nuit des Rois, Peines d’amours perdues de W. Shakespeare


Notes d’intention, Pierre Alain Four

Shakespeare (still) in love allie danse, musique, vidéo, poésie… Car à chacune de ces disciplines, correspond une intention. La poésie et le théâtre de Shakespeare sont le fil conducteur que la musique vient amplifier, souligner et interrompre aussi. Elle est ainsi souvent une réponse, parfois inattendue, aux propos indécis que tient Shakespeare dans ses sonnets… Faire appel à la vidéo est le moyen d’explorer la puissance de l’imaginaire shakespearien, c’est par elle que se « matérialisent » les pensées et les désirs du créateur. La danse figure l’élément qui échappe à Shakespeare : le jeune homme aimé esquive et se déploie, indifférent au regard sur lui porté. Seul le fantasme permettra à Shakespeare de le rattraper, pour l’installer dans un musée imaginaire où s’assemblent des beautés idéales, figées, statufiées, mortes sans doute, mais au moins ne fuyant plus… Quant aux instrumentistes, ils sont parfois asservis aux caprices de l’auteur, mais eux aussi se dérobent, personnages rétifs à se laisser soumettre.

Shakespeare (still) in love
plonge le spectateur dans le monde crépusculaire d’un auteur à l’imagination morbide et fétichiste, brisant la frontière entre rêve et réalité. Un ailleurs incertain et sensible, qui glisse et dérive… Un spectacle atmosphérique qui explore les méandres de la passion sous une forme poétique et ouverte.

Réservations


Pierre Aimar
Mis en ligne le Mardi 22 Mars 2016 à 16:15 | Lu 784 fois
Pierre Aimar
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