Utilisées tantôt comme processus, tantôt comme motif, l’empreinte constitue le coeur de son travail. Véritable marque de fabrique aux aspects très variés, l’empreinte élimine toute recherche formelle de sa pratique pour ne la réduire qu’à des choix (agrandissements, recadrages, multiplications, fragmentations... ), tout en l’ancrant irrémédiablement dans la réalité. Lorsque cette empreinte est digitale - trace unique et caractéristique d’une personne - elle lui permet d’aborder la problématique du portrait de manière atypique. Ces fragments d’abstraction aux couleurs souvent binaires déposées en aplats soulèvent alors la question de l’identité, de la mémoire et de la perte (trace d’un corps qui s’est absenté). A travers sa grande série consacrée aux artistes plasticiens, Philippe Chitarrini va plus loin en produisant un art qui parle de l’art, de ses représentants et de son histoire.
En superposant, dans une autre série, un fragment d’empreinte digitale négative d’une personne à un portrait photographique de cette même personne, il nous confronte à une image paradoxale. Un portrait illisible (ou presque) et énigmatique, pourtant réalisé à partir de deux images (la photo d’identité et la trace biométrique) qui servent communément à identifier au mieux un être humain.
Ce jeu sur la perception et l’apparence se retrouve également dans ses «portraits reflets» conçus avec des miroirs ou des supports aluminisés ou chromés. Le reflet du spectateur et de l’environnement ajoute une part de trouble à la lecture de l’oeuvre. On retrouve un phénomène similaire dans ses formes découpées. Sous l’action conjointe de la lumière et de la couleur, le motif de l’empreinte finit par dématérialiser le support et par brouiller la perception spatiale du volume ou du relief en le ramenant à un plan.
En jouant avec beaucoup de subtilité sur les matières et les matériaux, Philippe Chitarrini revisite à sa façon le monochrome dans ses séries baptisées «Visible/Invisible», où le motif de l’empreinte n’apparaît que sous un certain angle de vision.
Le dessin occupe également une part très importante dans son travail. Il est même à la base de toutes les créations. Essentiellement réalisé à l’encre noire et au Rotring sur des formats pouvant atteindre de très grandes dimensions, il constitue la première phase d’étude des empreintes digitales. Faisant référence aux grains de matière organique qui composent la structure de ces empreintes observées au microscope, Chitarrini dessine le plus souvent ces dernières par accumulation de petits cercles noirs.
Il reprendra ce procédé en sculpture, dans ses séries «Pétrification», dans lesquelles les petits cercles noirs des dessins seront remplacés par des billes de terre cuite ou par des éclats de pouzzolane. Philippe Chitarrini part d’une base préexistante (moulages de crânes, de coquillages, de branches...) qu’il recouvre de matière en reprenant, dit-il, «le processus de fossilisation qu’opère la nature sur certains organismes vivants». Comme pour les peintures, pas de création proprement dite de forme, mais des choix réalisés sur des fragments de réalité. Afin d’entretenir encore davantage l’ambiguité entre les deux modes (peinture et sculpture), il appliquera en retour son principe de pétrification à des tableaux.
D’une grande cohérence plastique et théorique, le travail de Philippe Chitarrini échappe à toute les catégories et à toutes les classifications. Ses oeuvres conçues avec rigueur et justesse demeurent abstraites si l’on n’en connait pas le point de départ. Même s’il lève le voile sur ses sources - les empreintes digitales entre autres - il n'y a pas lieu pour autant d'essayer de débusquer à tout prix un motif originel dans le réel. Sa démarche n'est certes pas naturaliste. Elle est bâtie sur la création d'une réalité destinée à s'intégrer comme telle dans une autre réalité visuelle, celle-ci plus vaste et moins organisée. Et c'est sans doute ainsi que ses couleurs et ses motifs ont une identité concrète et que la frontière entre le mode sculpture et le mode peinture est pour lui définitivement brouillée. Rebecca Cohen
En superposant, dans une autre série, un fragment d’empreinte digitale négative d’une personne à un portrait photographique de cette même personne, il nous confronte à une image paradoxale. Un portrait illisible (ou presque) et énigmatique, pourtant réalisé à partir de deux images (la photo d’identité et la trace biométrique) qui servent communément à identifier au mieux un être humain.
Ce jeu sur la perception et l’apparence se retrouve également dans ses «portraits reflets» conçus avec des miroirs ou des supports aluminisés ou chromés. Le reflet du spectateur et de l’environnement ajoute une part de trouble à la lecture de l’oeuvre. On retrouve un phénomène similaire dans ses formes découpées. Sous l’action conjointe de la lumière et de la couleur, le motif de l’empreinte finit par dématérialiser le support et par brouiller la perception spatiale du volume ou du relief en le ramenant à un plan.
En jouant avec beaucoup de subtilité sur les matières et les matériaux, Philippe Chitarrini revisite à sa façon le monochrome dans ses séries baptisées «Visible/Invisible», où le motif de l’empreinte n’apparaît que sous un certain angle de vision.
Le dessin occupe également une part très importante dans son travail. Il est même à la base de toutes les créations. Essentiellement réalisé à l’encre noire et au Rotring sur des formats pouvant atteindre de très grandes dimensions, il constitue la première phase d’étude des empreintes digitales. Faisant référence aux grains de matière organique qui composent la structure de ces empreintes observées au microscope, Chitarrini dessine le plus souvent ces dernières par accumulation de petits cercles noirs.
Il reprendra ce procédé en sculpture, dans ses séries «Pétrification», dans lesquelles les petits cercles noirs des dessins seront remplacés par des billes de terre cuite ou par des éclats de pouzzolane. Philippe Chitarrini part d’une base préexistante (moulages de crânes, de coquillages, de branches...) qu’il recouvre de matière en reprenant, dit-il, «le processus de fossilisation qu’opère la nature sur certains organismes vivants». Comme pour les peintures, pas de création proprement dite de forme, mais des choix réalisés sur des fragments de réalité. Afin d’entretenir encore davantage l’ambiguité entre les deux modes (peinture et sculpture), il appliquera en retour son principe de pétrification à des tableaux.
D’une grande cohérence plastique et théorique, le travail de Philippe Chitarrini échappe à toute les catégories et à toutes les classifications. Ses oeuvres conçues avec rigueur et justesse demeurent abstraites si l’on n’en connait pas le point de départ. Même s’il lève le voile sur ses sources - les empreintes digitales entre autres - il n'y a pas lieu pour autant d'essayer de débusquer à tout prix un motif originel dans le réel. Sa démarche n'est certes pas naturaliste. Elle est bâtie sur la création d'une réalité destinée à s'intégrer comme telle dans une autre réalité visuelle, celle-ci plus vaste et moins organisée. Et c'est sans doute ainsi que ses couleurs et ses motifs ont une identité concrète et que la frontière entre le mode sculpture et le mode peinture est pour lui définitivement brouillée. Rebecca Cohen
Pratique
ART ON PAPER : Salon du dessin contemporain.
Solo Show de Philippe Chitarrini, présenté par la VIP ART Galerie de Marseille de Vincent Pollet, chambre N°32 du White Hotel de Bruxelles. Du 04 au 07 octobre 2012.
White Hotel
Avenue Louise 212
1050 Bruxelles
Dates :
Du jeudi 4 au dimanche 7 octobre
• Jeudi 04/10/12
(19h30-24h00): vernissage sur invitation VIP
• Vendredi 05/10/12
(10h00-22h00): exposition et nocturne
• Samedi 06/10/12
(10h00-20h00): exposition
• Dimanche 07/10/12
(10h00-18h00): exposition et finissage
Prix d’entrée :
8 € pour les adultes
5 € pour les enfants (- 12 ans) & seniors
Accès :
Tram 81 ou 94
Bus 54
Arrêt Bailli
www.stib.be/reisweg-itineraire.html?l=fr
Solo Show de Philippe Chitarrini, présenté par la VIP ART Galerie de Marseille de Vincent Pollet, chambre N°32 du White Hotel de Bruxelles. Du 04 au 07 octobre 2012.
White Hotel
Avenue Louise 212
1050 Bruxelles
Dates :
Du jeudi 4 au dimanche 7 octobre
• Jeudi 04/10/12
(19h30-24h00): vernissage sur invitation VIP
• Vendredi 05/10/12
(10h00-22h00): exposition et nocturne
• Samedi 06/10/12
(10h00-20h00): exposition
• Dimanche 07/10/12
(10h00-18h00): exposition et finissage
Prix d’entrée :
8 € pour les adultes
5 € pour les enfants (- 12 ans) & seniors
Accès :
Tram 81 ou 94
Bus 54
Arrêt Bailli
www.stib.be/reisweg-itineraire.html?l=fr