Évocation du temps, celui qu’il fait, celui qui passe, l’exposition rend compte d’une brèche. Celle qui s’ouvre lorsque la neige recouvre et transforme un paysage et qu’une réalité se superpose à une autre. Un effet de dilution ou d’interférence qui, dans certains cas, tend jusqu’à l’effacement du paysage originel. La neige (réelle ou métaphorique) de l’exposition est l’événement perturbateur du récit : elle floute les contours, recouvre la trace, dissout et efface, remet en cause l’état initial ; elle convoque, dans les œuvres choisies, aussi bien le souvenir des premières neiges et la perception particulière qui en découle, que le flottement du temps.
Comme autant de résurgences d’une mémoire sensible ou rétinienne, individuelle ou collective, les œuvres de l’exposition naviguent d’un état à un autre, entre dissolution, dilution, parasitage, et tentative de recouvrement. Soudain… la neige, comme une manifestation d’un processus implacable et irrévocable, d’une fuite en avant du temps ou la perspective d’une nouvelle histoire.
Libre dérive prenant la neige comme image de départ, l’exposition entend celle-ci comme révélateur : elle vient tout à la fois détruire l’ordre des choses et donner à voir ce qui se soustrait à la vue. Les travaux des artistes portent eux aussi l’empreinte de la déflagration originelle subie : celle qui survient lors de l’explosion d’Hiroshima ou de la crise financière des subprimes, des épandages américains ou de l’irruption de plants d’Hévéa au Vietnam, du premier album de rock « grunge », de la naissance d’une icône du kung-‐fu, de la disparition de l’enfance, de l’exil, du fait divers… Des événements latents, souterrains, qui transparaissent ou (ré)apparaissent, silencieusement, à la surface des œuvres présentées.
Élément climatique transitoire (du moins dans nos contrées tempérées), la neige se situe en effet toujours sur ce fragile équilibre entre apparition et disparition ; en un instant tout peut surgir à nouveau, le dissimulé peut reprendre le dessus sur sa réplique visible. La neige existe alors autant dans sa réalité physique que dans l’enchevêtrement d’images mentales et de temporalités différentes qu’elle suscite : entre anticipation de son apparition, immédiateté de sa présence, présage de sa disparition, comme postérité de sa mémoire. Car la neige reste inextricablement liée à cette question de la mémoire (l’on se souvient de la neige bien plus que ce que l’on l’éprouve physiquement) et de l’empreinte, celle qui subsiste longtemps après sa dissipation. À l’instar de la neige, les œuvres de l’exposition découlent, elles aussi, de ces entrechoquements de temps et de mémoire ; elles sont les témoignages, les traductions autant de ce qui s’est passé, de ce qui se passe encore, que des perspectives ouvertes sur l’avenir.
Comme autant de résurgences d’une mémoire sensible ou rétinienne, individuelle ou collective, les œuvres de l’exposition naviguent d’un état à un autre, entre dissolution, dilution, parasitage, et tentative de recouvrement. Soudain… la neige, comme une manifestation d’un processus implacable et irrévocable, d’une fuite en avant du temps ou la perspective d’une nouvelle histoire.
Libre dérive prenant la neige comme image de départ, l’exposition entend celle-ci comme révélateur : elle vient tout à la fois détruire l’ordre des choses et donner à voir ce qui se soustrait à la vue. Les travaux des artistes portent eux aussi l’empreinte de la déflagration originelle subie : celle qui survient lors de l’explosion d’Hiroshima ou de la crise financière des subprimes, des épandages américains ou de l’irruption de plants d’Hévéa au Vietnam, du premier album de rock « grunge », de la naissance d’une icône du kung-‐fu, de la disparition de l’enfance, de l’exil, du fait divers… Des événements latents, souterrains, qui transparaissent ou (ré)apparaissent, silencieusement, à la surface des œuvres présentées.
Élément climatique transitoire (du moins dans nos contrées tempérées), la neige se situe en effet toujours sur ce fragile équilibre entre apparition et disparition ; en un instant tout peut surgir à nouveau, le dissimulé peut reprendre le dessus sur sa réplique visible. La neige existe alors autant dans sa réalité physique que dans l’enchevêtrement d’images mentales et de temporalités différentes qu’elle suscite : entre anticipation de son apparition, immédiateté de sa présence, présage de sa disparition, comme postérité de sa mémoire. Car la neige reste inextricablement liée à cette question de la mémoire (l’on se souvient de la neige bien plus que ce que l’on l’éprouve physiquement) et de l’empreinte, celle qui subsiste longtemps après sa dissipation. À l’instar de la neige, les œuvres de l’exposition découlent, elles aussi, de ces entrechoquements de temps et de mémoire ; elles sont les témoignages, les traductions autant de ce qui s’est passé, de ce qui se passe encore, que des perspectives ouvertes sur l’avenir.
Pratique
Maison d’Art Bernard Anthonioz
16, rue Charles VII
94130 Nogent-‐sur-‐Marne
Tél. : 01 48 71 90 07
contact@maba.fnagp.fr
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