Sous le sable, le feu. FRAC Occitanie Montpellier, du 30 juin au 9 septembre 2017

Du 30 juin au 9 septembre, le Moulin des Evêques accueille une exposition hors les murs du Fonds Régional d’Art Contemporain Occitanie Montpellier, Sous le sable, le feu, inscrite dans le parcours régional d’art contemporain sur le canal du midi " Horizons d’eau ".


L’exposition "Sous le sable, le feu" entre en résonnance avec l’exposition proposée au musée de l’’Ephèbe et d’archéologie sous-marine, "Sous le sable, le feu". Ainsi, ce sont dix-huit créateurs de premier plan, qui nous proposent une réflexion sur le monde et ses apparences, parfois trompeuses.
Emmanuel Latreille, directeur du FRAC Occitanie-Montpellier et commissaire de l’exposition décrit ainsi cette contemplation grâce à trente-six œuvres contemporaines : “ L’exposition “Sous le sable, le feu” prend pour point de départ la situation géologique de la ville d’Agde, où elle se tient. Bâtie sur trois volcans aujourd’hui en sommeil, Agde présente une apparence très singulière sur la côte méditerranéenne : le basalte noir de ses maisons, mais aussi de l’une de ses plages emblématiques et de ses falaises, lui donne un caractère très puissant qui contraste étonnamment avec la blancheur des villes méditerranéennes. Étant aussi une ville de bord de mer, dans laquelle le sable et l’eau jouent aussi de leurs forces propres et des séductions contrastées de la lumière à leurs surfaces, Agde est un contexte propice à la méditation sur les “apparences” du monde, et sur ce qui les anime en profondeur.
Tel est donc le thème de cette exposition d’art contemporain, qui n’est en rien une exposition documentaire sur Agde et ses volcans : il s’agit plutôt d’une méditation poétique et artistique sur ce que chacun voit (des figures, des paysages, des signes ou des objets de diverses apparences) et sur ces forces invisibles, ces énergies cachées qui ont fait surgir ou qui “consument” et illuminent les réalités qui nous entourent. Les êtres et les choses ne sont jamais totalement “éteints” ; les volcans ne sont “en sommeil” qu’à l’échelle de nos vies humaines. En réalité, le monde est perpétuellement - dans ses profondeurs les plus secrètes mais aussi les plus proches (pour qui sait les sentir) - en feu, en vie ! C’est ce feu, métaphorique mais fondé dans l’expérience de chacun, que les œuvres de “Sous le sable, le feu !” voudraient capturer, et offrir, maîtrisé en autant de “formes abouties”, aux spectateurs attentifs.
L’art, dans notre société occidentale, s’est longtemps attaché à la reproduction des apparences. Mais les grands artistes ont toujours suggéré, dans leurs œuvres, les puissances vitales qui animent les êtres. Avec l’art contemporain, c’est une plus grande diversité d’approches des “processus vitaux” et des énergies du monde qui est mise en évidence par les artistes.

En effet ceux-ci utilisent de nouvelles techniques de représentation qui viennent s’ajouter à celles du passé. Ainsi, la peinture est bien toujours présente comme un médium privilégié pour exprimer “le feu” qui anime un être (la superbe cantatrice rousse de Nina Childress, et sa “Statue de Manzu”) de même que le dessin (les bords de mer de Lina Jabbour, les arcs-en-ciel de Dove Allouche, les empreintes de pas de Claude Cattelain, les architectures de Cédric Torne...), mais c’est la photographie qui, rivalisant avec des anciens moyens, enregistre mieux ce “feu” qu’est la lumière. La vidéo ou le film (Mathieu Abonnenc) n’est-elle pas une technique qui procède de quelque chose comme une “brûlure” enregistrée sur une surface impressionnable ? C’est le feu qui fait les images modernes ! Les œuvres de Christian Boltanski (un Indien porte torche !), de Mathieu Abonnenc (des images détournées de crimes racistes dans l’Amérique des années 1930), de Shannon Guerrico (scannant les ciels d’Islande), de Thomas Schütte, de Joan Fontcuberta, de Philippe de Croix ou de Jean-Claude Ruggirello (qui joue avec la surface même du sol sur lequel on marche...) en témoignent, et posent des questions relatives aux valeurs ambivalentes du feu : s’il fait naître et vivre, il peut aussi détruire, être un auxiliaire du mal, de la cruauté humaine et de la ruine...
La sculpture et les objets ne seront pas en reste : là encore, des techniques traditionnelles comme la céramique (Johan Creten) rendront compte de la tradition du feu ou des énergies issues de la terre et des pierres dans l’art. Mais d’autres moyens plus contemporains comme le néon (Christian Robert-Tissot) ou les objets en plastique (mais modifiés par le feu : Anita Molinero, Jacques Bruel), un livre cuit (Denise Aubertin), ou encore une boule à facettes au cœur d’un pneu usagé (Pierre Ardouvin) porteront témoignage d’autres façons de se confronter aux apparences et de sentir la chaleur qui les traverse.
Que personne toutefois ne se brûle dans l’été d’Agde !"

Pratique

Exposition visible au Moulin des Evêques à Agde, du 30 juin au 9 septembre 2017, tous les jours sauf le dimanche, de 10 h à 12 h et de 15 h à 19 h.
Entrée libre.
Vernissage : jeudi 29 juin 2017, à 18 h 30.

Œuvres de Mathieu K. Abonnenc • Dove Allouche • Pierre Ardouvin • Denise Aubertin • Christian Boltanski • Jacques Bruel • Claude Cattelain • Nina Childress • Johan Creten • Philippe de Croix • Joan Fontcuberta • Shannon Guerrico • Lina Jabbour • Anita Molinero • Christian Robert-Tissot • Jean-Claude Ruggirello • Thomas Schütte et Cédric Torne

Pierre Aimar
Mis en ligne le Mardi 20 Juin 2017 à 20:46 | Lu 381 fois
Pierre Aimar
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