J.-M. Straub et D. Huillet, Du jour au lendemain, 1996
Cela tient sans doute à « la physique qualitative des éléments » qui réside dans leurs films. Deleuze l’a évoquée en décrivant la disjonction entre le visuel et le sonore que Straub et Huillet ont mis au service d’une alchimie singulière : « la parole s’élève dans l’air en même temps que, disait-il, […] ce dont cette parole […] nous parle, cela dont elle nous parle s’enfonce sous la terre. » Et, c’est l’un des paradoxes les plus stimulants de leur cinéma, cette disjonction transforme chaque
image de leurs films en un bloc de matière. Une matière si compacte qu’il faut, à leur suite, s’improviser géologue et archéologue pour découvrir la contemporanéité de ce cinéma.
C’est à cela qu’un groupe d’étudiants issus des écoles d’art et d’architecture de Grenoble s’est attelé en participant à l’adaptation de cette exposition de photogrammes au contexte de l’ÉSAD Grenoble – au risque d’un regard à jamais transformé sur l’autre cinéma, celui de la vraisemblance.
Fragment, citation bien plus qu’échantillon, le photogramme, dont Roland Barthes a signalé le rapport de palimpseste qu’il entretient avec le film, est le vecteur idéal de cette archéologie et permet en outre d’examiner les passages de l’image entre deux qualités bien distinctes du mouvement, du cinéma à l’exposition.
Emmanuel Hermange, professeur à l’École supérieure d’art et design Grenoble – Valence
Straub et Huillet, cinéastes européens
9 février – 23 mars 2012
Un cycle de films, une exposition, une journée de rencontres
Grenoble : Cinémathèque, École supérieure d’art et design (ÉSAD), Musée
image de leurs films en un bloc de matière. Une matière si compacte qu’il faut, à leur suite, s’improviser géologue et archéologue pour découvrir la contemporanéité de ce cinéma.
C’est à cela qu’un groupe d’étudiants issus des écoles d’art et d’architecture de Grenoble s’est attelé en participant à l’adaptation de cette exposition de photogrammes au contexte de l’ÉSAD Grenoble – au risque d’un regard à jamais transformé sur l’autre cinéma, celui de la vraisemblance.
Fragment, citation bien plus qu’échantillon, le photogramme, dont Roland Barthes a signalé le rapport de palimpseste qu’il entretient avec le film, est le vecteur idéal de cette archéologie et permet en outre d’examiner les passages de l’image entre deux qualités bien distinctes du mouvement, du cinéma à l’exposition.
Emmanuel Hermange, professeur à l’École supérieure d’art et design Grenoble – Valence
Straub et Huillet, cinéastes européens
9 février – 23 mars 2012
Un cycle de films, une exposition, une journée de rencontres
Grenoble : Cinémathèque, École supérieure d’art et design (ÉSAD), Musée