Tosca, l'amour certes, mais le drame très noir jusqu'aux au tréfonds de l'âme humaine
Présentée au théâtre par Victorien Sardou dès 1887, la Tosca n'apparaît à l'opéra de Rome qu'en 1900, relue et revue par Luigi Illica et Giuseppe Giacosa pour le livret. Sombre drame qui n'est pas du meilleur Sardou, et plonge là dans les noirceurs de l'âme humaine: rivalité, haine, désir de possession... de quoi tuer l'amour présent malgré tout. Mais excellent thème pour un opéra.
Ce soir-là à Orange, sous un léger vent du nord, le public est très nombreux face à l'étendue de la scène surmontée d'un immense tableau accroché en biais, un peu surprenant. Un tableau qui d'emblée clame l'importance du décor: celui-ci va en effet au gré des actes se faire unique ou se diviser permettant des scènes simultanées qui mettent en relief tous les aspects dramatiques de l'histoire. Tout comme les effets d'orgue et les accents violents de timbales et cymbales, dans un orchestre où les cuivres et les percussions prennent tout leur relief. Le chœur des nonnes et des enfants, l'orgue, les coups de timbales et sonneries de cloches contribuent à mieux définir l'aspect dramatique de l'atmosphère ; avec au centre Roberto Alagna, lumineux, on l'a dit "solaire", comme fait d'une autre essence.
De bons effets de profondeur, effets dramatiques encore, en jeux de transparence. Ou encore à l'acte 3, les amants seuls en scène apparaissant cernés de menaces toujours en transparences, comme cet admirable Lucevan le stelle....
Nous avons apprécié cette excellente utilisation du décor sur une scène très longue et pas toujours facile à rendre vivante. Jusqu'à l' engloutissement final de l'héroïne par une fissure géante tout à coup ouverte.
Présentée au théâtre par Victorien Sardou dès 1887, la Tosca n'apparaît à l'opéra de Rome qu'en 1900, relue et revue par Luigi Illica et Giuseppe Giacosa pour le livret. Sombre drame qui n'est pas du meilleur Sardou, et plonge là dans les noirceurs de l'âme humaine: rivalité, haine, désir de possession... de quoi tuer l'amour présent malgré tout. Mais excellent thème pour un opéra.
Ce soir-là à Orange, sous un léger vent du nord, le public est très nombreux face à l'étendue de la scène surmontée d'un immense tableau accroché en biais, un peu surprenant. Un tableau qui d'emblée clame l'importance du décor: celui-ci va en effet au gré des actes se faire unique ou se diviser permettant des scènes simultanées qui mettent en relief tous les aspects dramatiques de l'histoire. Tout comme les effets d'orgue et les accents violents de timbales et cymbales, dans un orchestre où les cuivres et les percussions prennent tout leur relief. Le chœur des nonnes et des enfants, l'orgue, les coups de timbales et sonneries de cloches contribuent à mieux définir l'aspect dramatique de l'atmosphère ; avec au centre Roberto Alagna, lumineux, on l'a dit "solaire", comme fait d'une autre essence.
De bons effets de profondeur, effets dramatiques encore, en jeux de transparence. Ou encore à l'acte 3, les amants seuls en scène apparaissant cernés de menaces toujours en transparences, comme cet admirable Lucevan le stelle....
Nous avons apprécié cette excellente utilisation du décor sur une scène très longue et pas toujours facile à rendre vivante. Jusqu'à l' engloutissement final de l'héroïne par une fissure géante tout à coup ouverte.
De brillants interprètes, chef, orchestre, chœurs, pour encadrer des voix brillantes
Le chef, Mikko Franck, à la tête de l'orchestre philharmonique de Radio France, dont c'était la première prestation aux Chorégies, et malgré des problèmes de santé, a fait montre d'une grande précision dans la direction d'un orchestre puissant qu'il a su faire parler au mieux, et de chœurs qui, mêlant la Maîtrise des Bouches du Rhône, à ceux d'Avignon, de Toulon et de Toulouse ont donné toute leur ampleur. Une scénographie impeccable d'Emmanuelle Favre, les costumes raffinés de Katia Duflot, pour la mise en scène ciselée de Nadine Duffaut, ont contribué à la puissance du spectacle qui a trouvé sa place dans le cadre si spectaculaire du théâtre d'Orange.
Restait à Puccini de faire ses preuves, au travers d'une musique technique dont les aspects dramatiques sont utilisés au mieux, mais laisse à désirer dans de longs passages de musique incertaine, qui se cherche et ne se trouve pas . Ce qui a permis aux grandes voix, la puissance de Roberto Alagna et celle de Falk Struckmann en Scarpia de briller de leur éclat ; Catherine Naglestad quant à elle, si elle reste parfois trop discrète, témoigne d'une agréable finesse, dans Vissi d'art par exemple, et elle a su faire naître l'émotion sur cette vaste scène.
Ah, les opéras à Orange quand sont belles les nuits d'été et que montent les voix !
Jacqueline Aimar
Restait à Puccini de faire ses preuves, au travers d'une musique technique dont les aspects dramatiques sont utilisés au mieux, mais laisse à désirer dans de longs passages de musique incertaine, qui se cherche et ne se trouve pas . Ce qui a permis aux grandes voix, la puissance de Roberto Alagna et celle de Falk Struckmann en Scarpia de briller de leur éclat ; Catherine Naglestad quant à elle, si elle reste parfois trop discrète, témoigne d'une agréable finesse, dans Vissi d'art par exemple, et elle a su faire naître l'émotion sur cette vaste scène.
Ah, les opéras à Orange quand sont belles les nuits d'été et que montent les voix !
Jacqueline Aimar