Un très beau concert donné dans la nuit tiède d’été, par un pianiste en chemise de satin gris et lisse sous les étoiles.
Il y fallait pour le bonheur des amateurs de musique présents ce soir-là des sons tendres : ce fut d’abord Mozart, impondérable comme souvent chez le petit Wolfgang, presque enfantine et pleine de grâce; une musique qui d’emblée émeut par sa fragilité lumineuse, et qui fait partie de « ces musiques pour doigts très fins » comme nous l’avaient expliqué certains interprètes férus de Mozart.
Il y fallait des élans passionnés aussi, ce furent Chopin et Liszt
Chopin avec l’Andante spianato d’une incroyable légèreté fluide, songeuse et mélancolique que Chopin ajoute à l’œuvre postérieurement mais qui sert de prélude à une admirable Grande Polonaise que l’interprète va nous faire véritablement vivre avec passion, suspendue hors du temps et dotée d’une musicalité et d’une puissance infinie, composée sur un thème apparenté à un nocturne et qui se déploie en variations pathétiques.
Il y fallait pour achever ce rêve d’été, les trois célèbres Rêves d’amour de Franz Liszt, trois nocturnes pleins de tendresse, précédant la Sonate Après une lecture de Dante dite sonate Dante, décrite comme « un morceau étrange et passionné qui n’a peut-être pas encore pris sens ni forme » mais qui se révèle un chef-d’œuvre du répertoire romantique.
C’est à Alexandre Scriabine que revient l’honneur de conclure cette soirée musicale avec douze études dont la première composée alors qu’il avait quatorze ans; son œuvre assez peu jouée, souvent chargée d’un message mystique témoigne également de recherches harmoniques intéressantes.
En fond de scène sur la façade du château Saint-Estève, le visage mince et fier de Franz Liszt, impérieux peut-être, le compositeur qui sert de guide à ce festival ; et en lui se mêlent des échos de tous les compositeurs conviés ce soir-là.
Sauf Mozart sans doute.
Jacqueline Aimar
Il y fallait pour le bonheur des amateurs de musique présents ce soir-là des sons tendres : ce fut d’abord Mozart, impondérable comme souvent chez le petit Wolfgang, presque enfantine et pleine de grâce; une musique qui d’emblée émeut par sa fragilité lumineuse, et qui fait partie de « ces musiques pour doigts très fins » comme nous l’avaient expliqué certains interprètes férus de Mozart.
Il y fallait des élans passionnés aussi, ce furent Chopin et Liszt
Chopin avec l’Andante spianato d’une incroyable légèreté fluide, songeuse et mélancolique que Chopin ajoute à l’œuvre postérieurement mais qui sert de prélude à une admirable Grande Polonaise que l’interprète va nous faire véritablement vivre avec passion, suspendue hors du temps et dotée d’une musicalité et d’une puissance infinie, composée sur un thème apparenté à un nocturne et qui se déploie en variations pathétiques.
Il y fallait pour achever ce rêve d’été, les trois célèbres Rêves d’amour de Franz Liszt, trois nocturnes pleins de tendresse, précédant la Sonate Après une lecture de Dante dite sonate Dante, décrite comme « un morceau étrange et passionné qui n’a peut-être pas encore pris sens ni forme » mais qui se révèle un chef-d’œuvre du répertoire romantique.
C’est à Alexandre Scriabine que revient l’honneur de conclure cette soirée musicale avec douze études dont la première composée alors qu’il avait quatorze ans; son œuvre assez peu jouée, souvent chargée d’un message mystique témoigne également de recherches harmoniques intéressantes.
En fond de scène sur la façade du château Saint-Estève, le visage mince et fier de Franz Liszt, impérieux peut-être, le compositeur qui sert de guide à ce festival ; et en lui se mêlent des échos de tous les compositeurs conviés ce soir-là.
Sauf Mozart sans doute.
Jacqueline Aimar