La nuit, le temps, la nuit des temps, l'aube de l'humanité © Pierre Aimar
Au prix d’un véritable vertige temporel, on découvre que, s’il y a 18 000 ans entre Lascaux et nous, il y en a tout autant entre la caverne Chauvet et Lascaux. De quoi véritablement se laisser aller au vertige face à une sorte d’éternité.
Le lieu choisi, 17 hectares de pins et de chênes verts, une pente douce en bord de plateau permet l’envol de tous les rêves. Doté d’une splendeur atemporelle, il se situe au bord du monde et de l’histoire du temps et prend la forme d’abord d’un long bâtiment incurvé suivant la colline.
Site minéral et éblouissant, bâtiment de pierre blanche entouré d’allées à bordure de pierres blanches aussi, il offre de multiples sentiers tous semblables et tous mènent à … la Caverne, un peu en contrebas. Celle-ci ne se livre ainsi pas tout de suite, gardant l’attrait de l’inconnu, aiguisant l’envie de la découverte….
Dans le bâtiment d’entrée où se trouvent toutes les utilités d’un site appelé à recevoir beaucoup de monde - et il y a déjà foule chaque jour depuis l’ouverture, le 25 avril -, le visiteur a déjà pénétré dans la préhistoire et en est déjà pénétré ; le décor est impressionnant fait de géantes colonnes à peine nées de la « pierre » et comme meurtries par l’écoulement du temps. Tout est nu et minéral, très pur, et la longue courbe devant les diverses salles souvent pédagogiques, mène à une cour éblouissante et à d’autres allées blanches. Qui enfin mènent à la Caverne.
Elle apparaît après une courbe, grise et sombre, découpée presque agressive, dans ce contexte lumineux, plissée et ridée par les millénaires écoulés. C’est l’antre du fond du temps, la grotte, la caverne mystérieuse, et tout est fait, dans cette somptueuse mise en scène des lieux, pour que mystère, angoisse peut-être s’emparent du visiteur.
C’est bien le vertige devant l’infini qui naît là, on sait le compte des années, 36 000, une durée à peine interprétée par l’esprit humain et qui fait tourner la tête. Sur l’intérieur de la caverne, on a déjà beaucoup dit ; il fait sombre, il fait frais, il fait « mystère et étrange » ; on a recopié, retransmis, redonné vie à des dessins extraordinairement vivants qui s’animent et courent au long des parois; des bêtes du monde vivant, des ours et des lions, des mammouths et des bisons et aussi des chevaux Des animaux comme animés et dont la découverte sur les parois de la grotte initiale a bouleversé le monde de l’archéologie.
Une merveille de réalisation, celle des Aurignaciens comme celle à moindre échelle, des artistes contemporains.
Car ces Aurignaciens, on découvre qu’ils ont eu une vraie vie et pas seulement primitive, entre moins 39 000 et moins 28 000 ans, ils étaient disent les spécialistes, « déjà des hommes anatomiquement modernes », pratiquant une industrie à base d’os taillés qui produisait des sagaies et aussi à base de pierre taillées.
Et les voilà dans la Caverne du Pont d’Arc, artistes et presque peintres et, nous l’apprendrons plus tard, grâce au maniement lithique, créateurs de sons, presque de musiques.
Admirons la merveille de ce site, dans ces lieux préservés et encore purs, où l’installation de nos ancêtres, même fort lointains, semble ne rien avoir dérangé du cadre de pins et de chênes qui moutonnent à l’infini.
Jacqueline Aimar
Le lieu choisi, 17 hectares de pins et de chênes verts, une pente douce en bord de plateau permet l’envol de tous les rêves. Doté d’une splendeur atemporelle, il se situe au bord du monde et de l’histoire du temps et prend la forme d’abord d’un long bâtiment incurvé suivant la colline.
Site minéral et éblouissant, bâtiment de pierre blanche entouré d’allées à bordure de pierres blanches aussi, il offre de multiples sentiers tous semblables et tous mènent à … la Caverne, un peu en contrebas. Celle-ci ne se livre ainsi pas tout de suite, gardant l’attrait de l’inconnu, aiguisant l’envie de la découverte….
Dans le bâtiment d’entrée où se trouvent toutes les utilités d’un site appelé à recevoir beaucoup de monde - et il y a déjà foule chaque jour depuis l’ouverture, le 25 avril -, le visiteur a déjà pénétré dans la préhistoire et en est déjà pénétré ; le décor est impressionnant fait de géantes colonnes à peine nées de la « pierre » et comme meurtries par l’écoulement du temps. Tout est nu et minéral, très pur, et la longue courbe devant les diverses salles souvent pédagogiques, mène à une cour éblouissante et à d’autres allées blanches. Qui enfin mènent à la Caverne.
Elle apparaît après une courbe, grise et sombre, découpée presque agressive, dans ce contexte lumineux, plissée et ridée par les millénaires écoulés. C’est l’antre du fond du temps, la grotte, la caverne mystérieuse, et tout est fait, dans cette somptueuse mise en scène des lieux, pour que mystère, angoisse peut-être s’emparent du visiteur.
C’est bien le vertige devant l’infini qui naît là, on sait le compte des années, 36 000, une durée à peine interprétée par l’esprit humain et qui fait tourner la tête. Sur l’intérieur de la caverne, on a déjà beaucoup dit ; il fait sombre, il fait frais, il fait « mystère et étrange » ; on a recopié, retransmis, redonné vie à des dessins extraordinairement vivants qui s’animent et courent au long des parois; des bêtes du monde vivant, des ours et des lions, des mammouths et des bisons et aussi des chevaux Des animaux comme animés et dont la découverte sur les parois de la grotte initiale a bouleversé le monde de l’archéologie.
Une merveille de réalisation, celle des Aurignaciens comme celle à moindre échelle, des artistes contemporains.
Car ces Aurignaciens, on découvre qu’ils ont eu une vraie vie et pas seulement primitive, entre moins 39 000 et moins 28 000 ans, ils étaient disent les spécialistes, « déjà des hommes anatomiquement modernes », pratiquant une industrie à base d’os taillés qui produisait des sagaies et aussi à base de pierre taillées.
Et les voilà dans la Caverne du Pont d’Arc, artistes et presque peintres et, nous l’apprendrons plus tard, grâce au maniement lithique, créateurs de sons, presque de musiques.
Admirons la merveille de ce site, dans ces lieux préservés et encore purs, où l’installation de nos ancêtres, même fort lointains, semble ne rien avoir dérangé du cadre de pins et de chênes qui moutonnent à l’infini.
Jacqueline Aimar