© Clémentine Crochet
Installé d'abord sur les gradins parmi les spectateurs qu'il accueille sur la musique de L'Après-midi d'un Faune de Debussy, il tente dans un premier temps de verbaliser la situation et les différents états de conscience dans lesquels il se trouve vis à vis du public Ensuite il choisit de suivre les réactions de son corps, les yeux clos comme un aveugle, en essayant de se défaire de ses propres reflexes de représentation: « On ne se connait pas, moi je peux parler, personne ne me dérange, ma position est une position politique qui n'a pas vraiment de sujet. . . », nous déclare-t-il, avant de débuter quelques mouvements pour nous dévoiler l'espace: « C'est un paysage de rochers, il y a un serpent! ». Il imite, les yeux écarquillés, les différentes postures de Nijinsky dans La Danse Siamoise des Orientales (1910), ses ports de bras, son jeu de mains, son demi-plié, et choisit de se déshabiller, ce qui signifie, nous précise-t-il en hébreu, "devenir plus simple". Et effectivement, il finit par danser complètement nu, dans une sorte d'état démentiel, le visage révulsé d'horreur et d'épouvante, imitant une fois de plus Nijinsky, dans le rôle du Faune d'abord, puis dans son ultime récital à l'hôtel Suvretta, en Janvier 1919. Il parvient ainsi, en l'espace de trois quarts d'heure à facsiner un public très attentif qui l'acclame sous le coup de l'émotion.
Yaïr Barelli, il faut le préciser, n'est pas seulement un remarquable danseur, il enseigne actuellement dans différentes institutions, au CNDC d'Angers, à The Place(Londres, et à la Haute école d'Art et de Design de Genève.
Philippe Oualid
Yaïr Barelli, il faut le préciser, n'est pas seulement un remarquable danseur, il enseigne actuellement dans différentes institutions, au CNDC d'Angers, à The Place(Londres, et à la Haute école d'Art et de Design de Genève.
Philippe Oualid