Yaïr Barelli danse Ce ConTexte, Festival Actoral au KLAP (Marseille), 28 Septembre 2013, par Philippe Oualid

Etonnant Yaïr Barelli!Tous ceux qui ont eu la chance de voir danser cet artiste israëlien d'origine polonaise, au KLAP, le samedi 28 Septembre 2013, doivent se dire qu'ils ont assisté à un évènement rare en danse contemporaine, et qu'ils ont aussi découvert un subtil chorégraphe pédagogue.


© Clémentine Crochet
Installé d'abord sur les gradins parmi les spectateurs qu'il accueille sur la musique de L'Après-midi d'un Faune de Debussy, il tente dans un premier temps de verbaliser la situation et les différents états de conscience dans lesquels il se trouve vis à vis du public Ensuite il choisit de suivre les réactions de son corps, les yeux clos comme un aveugle, en essayant de se défaire de ses propres reflexes de représentation: « On ne se connait pas, moi je peux parler, personne ne me dérange, ma position est une position politique qui n'a pas vraiment de sujet. . . », nous déclare-t-il, avant de débuter quelques mouvements pour nous dévoiler l'espace: « C'est un paysage de rochers, il y a un serpent! ». Il imite, les yeux écarquillés, les différentes postures de Nijinsky dans La Danse Siamoise des Orientales (1910), ses ports de bras, son jeu de mains, son demi-plié, et choisit de se déshabiller, ce qui signifie, nous précise-t-il en hébreu, "devenir plus simple". Et effectivement, il finit par danser complètement nu, dans une sorte d'état démentiel, le visage révulsé d'horreur et d'épouvante, imitant une fois de plus Nijinsky, dans le rôle du Faune d'abord, puis dans son ultime récital à l'hôtel Suvretta, en Janvier 1919. Il parvient ainsi, en l'espace de trois quarts d'heure à facsiner un public très attentif qui l'acclame sous le coup de l'émotion.

Yaïr Barelli, il faut le préciser, n'est pas seulement un remarquable danseur, il enseigne actuellement dans différentes institutions, au CNDC d'Angers, à The Place(Londres, et à la Haute école d'Art et de Design de Genève.
Philippe Oualid

Pierre Aimar
Mis en ligne le Lundi 30 Septembre 2013 à 18:40 | Lu 458 fois
Pierre Aimar
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