Zef!, abréviation de Zéphir, incarnation mythologique d'un vent d'ouest, n'est plus ici époux d'Iris, père des chevaux d'Achille, Xanthios et Balios, ou même le rival d'Apollon dans sa passion pour le jeune Hyacinthos transformé en fleur, mais un souffle subtil qui s'applique à transporter les désirs des danseurs dans leur quête éperdue de l'Amour.
Dédié à la mémoire de Bertrand d'At, historien de la Danse, directeur du Ballet du Rhin, ce ballet déjà présenté cet été sur le toit terrasse de la Cité Radieuse Le Corbusier, au milieu d'une exposition Buren, s'est donc glissé au sein d'une oeuvre très graphique pour réinventer l'espace à partir de la lumière du studio et interroger ainsi le spectateur sur la recherche d'un territoire où la danse pourrait trouver droit de cité.
Un territoire que les danseurs expérimentent en quelque sorte en sautillant d'un cadre lumineux à l'autre, en se soufflant dessus, en jouant aux quatre coins, en s'éventant de la main, en mêlant aux figures les plus convenues de la danse classique, révérences, arabesques, pirouettes, des mouvements de post-modern, marches énergiques, bras en hélice, chaîne des corps en serpentin, se dandinant, mains caressant la tête ou les épaules, courses éperdues pour tenter de percevoir à l'horizon l'arrivée du Zéphir, portés acrobatiques...Et chaque fois, semble-t-il, le terme propre échappe pour se perdre dans ce chaos de synonymes que constitue le spectacle précieux de l'Amour discursif dans ses leitmotiv de duos et de trios frappés au coin de la dérision et du burlesque.
Les neufs danseurs de la compagnie exécutent avec précision un flux de mouvements inspirés par le vent léger, mais n'apportent pas à leurs évolutions la grâce et la fraîcheur adolescentes qu'inspirent la musique des Indes Galantes et l'esthétique de Dominique Bagouet. Et décidément, ce ballet de trente minutes qui veut se présenter comme une aventure hors de l'espace scénique, intègre difficilement le grand studio du KLAP...
Philippe Oualid
Zef ! de Michel Kelemenis
Maison pour la Danse/KLAP (Marseille)
14 Octobre 2014
Dédié à la mémoire de Bertrand d'At, historien de la Danse, directeur du Ballet du Rhin, ce ballet déjà présenté cet été sur le toit terrasse de la Cité Radieuse Le Corbusier, au milieu d'une exposition Buren, s'est donc glissé au sein d'une oeuvre très graphique pour réinventer l'espace à partir de la lumière du studio et interroger ainsi le spectateur sur la recherche d'un territoire où la danse pourrait trouver droit de cité.
Un territoire que les danseurs expérimentent en quelque sorte en sautillant d'un cadre lumineux à l'autre, en se soufflant dessus, en jouant aux quatre coins, en s'éventant de la main, en mêlant aux figures les plus convenues de la danse classique, révérences, arabesques, pirouettes, des mouvements de post-modern, marches énergiques, bras en hélice, chaîne des corps en serpentin, se dandinant, mains caressant la tête ou les épaules, courses éperdues pour tenter de percevoir à l'horizon l'arrivée du Zéphir, portés acrobatiques...Et chaque fois, semble-t-il, le terme propre échappe pour se perdre dans ce chaos de synonymes que constitue le spectacle précieux de l'Amour discursif dans ses leitmotiv de duos et de trios frappés au coin de la dérision et du burlesque.
Les neufs danseurs de la compagnie exécutent avec précision un flux de mouvements inspirés par le vent léger, mais n'apportent pas à leurs évolutions la grâce et la fraîcheur adolescentes qu'inspirent la musique des Indes Galantes et l'esthétique de Dominique Bagouet. Et décidément, ce ballet de trente minutes qui veut se présenter comme une aventure hors de l'espace scénique, intègre difficilement le grand studio du KLAP...
Philippe Oualid
Zef ! de Michel Kelemenis
Maison pour la Danse/KLAP (Marseille)
14 Octobre 2014