Zoom sur Philippe de la Genardière. Journée à la villa Gillet, Lyon

Philippe de la Genardière est né en 1949 à Salon-de-Provence. Après un séjour en Iran comme lecteur de français (1974-1976), il commence à travailler dans l’édition et collabore à diverses revues (Digraphe, La Quinzaine littéraire), puis devient pensionnaire de la Villa Médicis de 1984 à 1986. Il a publié, notamment chez Flammarion et Actes Sud, plus d’une douzaine de livres.


L’Année de l’éclipse

L’Année de l’éclipse, son nouveau roman, paraît en 2008 chez Sabine Wespieser. Entre mélancolie et lucidité, il retrace le périple d’un quinquagénaire dans le second souffle de sa vie. Une recherche poétique de sens, une flamboyante dérive amoureuse et philosophique.

L’année de l’éclipse (Sabine Wespieser, 2008)
Basile est de ceux qui n’abdiquent pas. Philosophe, il s’interroge sans désemparer sur le Sens, dans un monde qui en paraît dépourvu. Même si ses tentatives de mener à bien sa somme sur l’éclipse de la pensée se soldent par de stériles ruminations, même si sa femme, avec qui il avait partagé les utopies des années soixante-dix, l’a quitté, et si ses séances hebdomadaires avec son psychiatre débouchent sur une impasse, il veut croire encore, dans un sublime désarroi, que la philosophie peut sauver le monde.
Le surgissement de l’amour sous la forme d’un éblouissement érotique pour Shadi, moderne Mélisande rencontrée dans la touffeur de la grande serre du Jardin des plantes, vient à point nommé réenchanter sa vie. Shadi est iranienne, son père a été exécuté lors de la révolution des mollahs, et pour ces deux êtres que rapproche l’héritage de pères problématiques – Basile se souvient de ses visites au sien à la prison de Tulle, après la guerre d’Algérie –, l’extase se matérialise dans la fusion des corps.
La musique, la poésie, les errances urbaines dans un Paris fantasmagorique, l’exploration de la magie du corps féminin, sont autant dejalons d’une flamboyante dérive amoureuse et philosophique. Philippe de la Genardière, confrontant la folle logique des hommes et celle de son narrateur exalté, brouille au fil d’un récit somptueux les repères de la raison.
Au terme de ce roman total, il n’est pas certain que l’individu sorte vainqueur de la société post-moderne et mondialisée... Mais l’écrivain donne ici la preuve éclatante que la littérature, elle, le peut.

Bibliographie :
L’année de l’éclipse (Sabine Wespieser, 2008)
Simples mortels (Actes Sud, 2003 – Babel, 2006)
Le tombeau de Samson (Actes Sud, 1998)
Gazo (Actes, Sud, 1996)
Morbidezza (Actes Sud, 1994 – Babel, 2003)
Legs (Stock, 1991 – Babel, 1996)
Scène primitive (Payot, 1989)
Le Roman de la communauté (Flammarion, 1987)
Naître (Flammarion, 1983)
La nuit de l’encrier (Flammarion, 1981)
Battue (Flammarion, 1979)

Médaillons pour Salins (Éditions de l’Imprimeur, 2001)
La peinture de l’amour (Hazan, 1996)
Azay ou le corps perdu, photos de S. Stanojevic (CNMHS, 1994)
Un nommé Bleuet, sculpteur. Digraphe n° 60 (Mercure de France, 1992)

pierre aimar
Mis en ligne le Vendredi 7 Novembre 2008 à 12:42 | Lu 440 fois
pierre aimar
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