Rideau de scène du théâtre des Célestin à Lyon © FUSINA Dominik
Né en 1934 en Moldavie, il est un homme de l’exode, l’homme d’une existence tragique due au nazisme et au stalinisme qui se sont ressemblés comme deux gouttes de pus, alliés, et qu’il a connus et subis.
Pourtant, dans son œuvre, la tendresse peut répondre à la violence la plus terrible, et le chaos devenir un joyeux désordre.
Zwy Milshtein n’invente pas une auto fiction. Il n’en a pas le besoin ni le prétexte. La réalité et l’onirisme font partie de lui. Il installe ou fait surgir les traces de ce qui l’habite. Il y a pêle-mêle des portraits et des autoportraits effacés, effarés ou amusés, aux yeux qui s’enfuient, des rencontres grotesques ou très sombres, des peuples imaginaires ou ancrés dans la vie, dans la guerre, un monde de souvenirs qui crient et souffrent, des visages, des atmosphères, d’étranges « scènes de genre », un quotidien banal, ses mythologies, des références artistiques. Il a d’ailleurs connu et fréquenté bien du monde, dont les peintres de l’école de Paris, la galeriste Katia Granoff, les conservateurs Pierre Gaudibert et Marie-Odile Briot, Jean Paulhan ou le vieux Georges Braque. Il est dans l’histoire de l’art. Il est dans l’Histoire.
Dans sa peinture, la part d’enfance et de jeunesse laisse affleurer l’apparente naïveté d’un doudou, la candeur d’un ourson en peluche, la poésie d’un rêve ou d’une bande dessinée, la passion pour le jeu d’échecs - à l’instar de Marcel Duchamp qu’il a également connu -, la rencontre intellectuelle des grands écrivains comme Boulgakov, Kafka ou Stefan Zweig.
Sa part de non croyant juif lui fait placer la famille au coeur de son oeuvre. Ainsi que cet humour unique, «politesse du désespoir», désespoir de la politesse, qui se relève de tout et surtout du pire et de l’absurde, sans raideur ni lamentations. Cette «judaïté», cette humanité, permettent aussi qu’il s’envole dans la couleur, les anges et les digressions; réminiscences de Chagall peut-être.
Sa part russe lui fait aimer les verres. De vodka notamment - « akdov » dit-il en verlan -. Et leur contenu. Elle le renvoie également à sa culture avec toute sa symbolique: les icônes, l’omelette, la littérature, les personnages qu’il a croisés; tout ce qui traverse ses toiles et s’y inscrit...
Sa part française est davantage parisienne et beaujolaise. Encore des verres, et une façon d’être et de vivre, le temps passé ici.
L’ensemble présenté, le travail, l’obstination, la nécessité de vivre, dégagent Zwy Milshtein de toute contrainte de goût, d’académismes, d’airs du temps ou de reconnaissance.
Cette œuvre, son œuvre, singulière, vraie, ne laisse jamais de place au ciel bleu ni à l’espace. Inscrite dans l’histoire d’un XX° siècle terrible, elle se concentre sur les lumières de l’intime et des intérieurs confinés ; à la fois physiques et mentaux.
Quelle énergie alors! Quelle profusion! Il faut voir ce petit homme peindre à plat, à même le sol, remplir, remplir, remplir, sans laisser aucun vide, inventant sa «cuisine» (huile, acrylique, gros pinceaux, toile, collages, apports de matières...), s’attaquant à des pièces monumentales comme à des miniatures, mêlant l’instinct, l’intuition et la construction réfléchie. Il semble plus proche de l’ogre que de l’ascète; pourtant fragile.
Mais il ne « semble » pas. Il est. Là. Il vaque. Il s’inscrit.
Au détour de « Boîtes à secrets », son « Voyage autour d’un échiquier » est une balade dans sa vie, à travers des visages et des confidences criées.
Dans cet univers confié, révélé, tour à tour onirique et resurgi, il lui faut infatigablement, chercher l’espace ; jusqu’à l’obsession, malgré la peur ou le plaisir, partout où il a « traîné ses savates». Quel chemin !
Stani Chaine, décembre 2017
Pourtant, dans son œuvre, la tendresse peut répondre à la violence la plus terrible, et le chaos devenir un joyeux désordre.
Zwy Milshtein n’invente pas une auto fiction. Il n’en a pas le besoin ni le prétexte. La réalité et l’onirisme font partie de lui. Il installe ou fait surgir les traces de ce qui l’habite. Il y a pêle-mêle des portraits et des autoportraits effacés, effarés ou amusés, aux yeux qui s’enfuient, des rencontres grotesques ou très sombres, des peuples imaginaires ou ancrés dans la vie, dans la guerre, un monde de souvenirs qui crient et souffrent, des visages, des atmosphères, d’étranges « scènes de genre », un quotidien banal, ses mythologies, des références artistiques. Il a d’ailleurs connu et fréquenté bien du monde, dont les peintres de l’école de Paris, la galeriste Katia Granoff, les conservateurs Pierre Gaudibert et Marie-Odile Briot, Jean Paulhan ou le vieux Georges Braque. Il est dans l’histoire de l’art. Il est dans l’Histoire.
Dans sa peinture, la part d’enfance et de jeunesse laisse affleurer l’apparente naïveté d’un doudou, la candeur d’un ourson en peluche, la poésie d’un rêve ou d’une bande dessinée, la passion pour le jeu d’échecs - à l’instar de Marcel Duchamp qu’il a également connu -, la rencontre intellectuelle des grands écrivains comme Boulgakov, Kafka ou Stefan Zweig.
Sa part de non croyant juif lui fait placer la famille au coeur de son oeuvre. Ainsi que cet humour unique, «politesse du désespoir», désespoir de la politesse, qui se relève de tout et surtout du pire et de l’absurde, sans raideur ni lamentations. Cette «judaïté», cette humanité, permettent aussi qu’il s’envole dans la couleur, les anges et les digressions; réminiscences de Chagall peut-être.
Sa part russe lui fait aimer les verres. De vodka notamment - « akdov » dit-il en verlan -. Et leur contenu. Elle le renvoie également à sa culture avec toute sa symbolique: les icônes, l’omelette, la littérature, les personnages qu’il a croisés; tout ce qui traverse ses toiles et s’y inscrit...
Sa part française est davantage parisienne et beaujolaise. Encore des verres, et une façon d’être et de vivre, le temps passé ici.
L’ensemble présenté, le travail, l’obstination, la nécessité de vivre, dégagent Zwy Milshtein de toute contrainte de goût, d’académismes, d’airs du temps ou de reconnaissance.
Cette œuvre, son œuvre, singulière, vraie, ne laisse jamais de place au ciel bleu ni à l’espace. Inscrite dans l’histoire d’un XX° siècle terrible, elle se concentre sur les lumières de l’intime et des intérieurs confinés ; à la fois physiques et mentaux.
Quelle énergie alors! Quelle profusion! Il faut voir ce petit homme peindre à plat, à même le sol, remplir, remplir, remplir, sans laisser aucun vide, inventant sa «cuisine» (huile, acrylique, gros pinceaux, toile, collages, apports de matières...), s’attaquant à des pièces monumentales comme à des miniatures, mêlant l’instinct, l’intuition et la construction réfléchie. Il semble plus proche de l’ogre que de l’ascète; pourtant fragile.
Mais il ne « semble » pas. Il est. Là. Il vaque. Il s’inscrit.
Au détour de « Boîtes à secrets », son « Voyage autour d’un échiquier » est une balade dans sa vie, à travers des visages et des confidences criées.
Dans cet univers confié, révélé, tour à tour onirique et resurgi, il lui faut infatigablement, chercher l’espace ; jusqu’à l’obsession, malgré la peur ou le plaisir, partout où il a « traîné ses savates». Quel chemin !
Stani Chaine, décembre 2017
Pratique
anne-marie et roland pallade
galerie d'art contemporain
35, rue Burdeau
69001 Lyon France
+33 9 50 45 85 75
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