Cédric Esturillo, Hell and heaven
Dans le cadre de sa saison 2018-2019 intitulée « White Mirror » et consacrée au regard des artistes sur l’impact de l’ère digitale, la Villa du Parc invite le collectif curatorial Le Syndicat Magnifique pour une exposition de groupe. Celle-ci trouve paradoxalement son point de départ dans un lieu non pas virtuel, mais physique : Sedona, ville d’Arizona lovée entre les canyons du désert de Sonora et ses paysages grandioses.
D’abord peints puis photographiés et filmés, les reliefs rouges de l’Ouest américain font partie d’un imaginaire visuel à circulation mondiale. Dans les années 1940, Max Ernst et Dorothea Tanning s’installent à Sedona ; elle peint parmi ses toiles les plus connues et il réalise son immense sculpture-totem Capricorne, érigée face au paysage. Les artistes surréalistes sont alors les précurseurs d’un exode mystique qui n’aura de cesse de transformer la petite ville en complexe touristico-spirituel. Petite sœur du Grand Canyon en terme d’attractivité, Sedona attire près de 3 millions de visiteur.euse.s par an.
Il s’y opère un syncrétisme de croyances particulier : qu’il s’agisse de légendes autochtones en faisant le lieu mythique de la création du monde, de la découverte de vortex d'énergies telluriques dans ses canyons ou encore de la proximité avec la zone 51, le nombre d'attractions n’a cessé de croître, entraînant le développement d'une véritable économie locale fondée sur la quête spirituelle. Dès le début des annés 80, la ville est considérée comme la capitale américaine du New Age.
Les courants du New Age ont préfiguré l’obsession contemporaine du bien-être et du self-management. En diffusant des pratiques de mise en scène de soi et de gestion productiviste des corps et des esprits, ils ont participé à l’établissement de l’injonction capitaliste des réseaux sociaux et des technologies numériques : BE YOUR BEST SELF.
L’exposition propose une déambulation entre des environnements immersifs et sensoriels qui évoquent la mythologie du paysage de l’Ouest américain, ainsi que la quête spirituelle des pèlerins de Sedona (les sculptures géologico-scifi de Cédric Esturillo, la série d’œuvres Thalassa II d’Adam Ulbert ou la vidéo performée de Julie Grosche). Des installations sonores, vidéo ou olfactives offrent une expérience du New Age et de ses contradictions : tant des espaces de détente (la fontaine Active Substances de Lou Masduraud et la performance TLCD de Carin Klonowski) et de développement personnel (le labyrinthe méditatif de MSHR) que leurs dérives consuméristes (les tutoriels de coaching spirituel de Jade Gordon et Megan Whitmarsh) et leurs transformations digitales (la vidéo Hoetep Blessing de Tabita Rezaire). Au centre de l’exposition, l’œuvre discrète de Shana Moulton fait fonction de mantra dans l’espace de la Villa. Point de départ et de retour de l’exposition, dépositaire d’un art à la fois drôle et critique, imbibé de spiritualité californienne et d’esthétique internet, elle fait office de figure tutélaire - Oh mother !
D’abord peints puis photographiés et filmés, les reliefs rouges de l’Ouest américain font partie d’un imaginaire visuel à circulation mondiale. Dans les années 1940, Max Ernst et Dorothea Tanning s’installent à Sedona ; elle peint parmi ses toiles les plus connues et il réalise son immense sculpture-totem Capricorne, érigée face au paysage. Les artistes surréalistes sont alors les précurseurs d’un exode mystique qui n’aura de cesse de transformer la petite ville en complexe touristico-spirituel. Petite sœur du Grand Canyon en terme d’attractivité, Sedona attire près de 3 millions de visiteur.euse.s par an.
Il s’y opère un syncrétisme de croyances particulier : qu’il s’agisse de légendes autochtones en faisant le lieu mythique de la création du monde, de la découverte de vortex d'énergies telluriques dans ses canyons ou encore de la proximité avec la zone 51, le nombre d'attractions n’a cessé de croître, entraînant le développement d'une véritable économie locale fondée sur la quête spirituelle. Dès le début des annés 80, la ville est considérée comme la capitale américaine du New Age.
Les courants du New Age ont préfiguré l’obsession contemporaine du bien-être et du self-management. En diffusant des pratiques de mise en scène de soi et de gestion productiviste des corps et des esprits, ils ont participé à l’établissement de l’injonction capitaliste des réseaux sociaux et des technologies numériques : BE YOUR BEST SELF.
L’exposition propose une déambulation entre des environnements immersifs et sensoriels qui évoquent la mythologie du paysage de l’Ouest américain, ainsi que la quête spirituelle des pèlerins de Sedona (les sculptures géologico-scifi de Cédric Esturillo, la série d’œuvres Thalassa II d’Adam Ulbert ou la vidéo performée de Julie Grosche). Des installations sonores, vidéo ou olfactives offrent une expérience du New Age et de ses contradictions : tant des espaces de détente (la fontaine Active Substances de Lou Masduraud et la performance TLCD de Carin Klonowski) et de développement personnel (le labyrinthe méditatif de MSHR) que leurs dérives consuméristes (les tutoriels de coaching spirituel de Jade Gordon et Megan Whitmarsh) et leurs transformations digitales (la vidéo Hoetep Blessing de Tabita Rezaire). Au centre de l’exposition, l’œuvre discrète de Shana Moulton fait fonction de mantra dans l’espace de la Villa. Point de départ et de retour de l’exposition, dépositaire d’un art à la fois drôle et critique, imbibé de spiritualité californienne et d’esthétique internet, elle fait office de figure tutélaire - Oh mother !
Pratique
Vernissage
Samedi 09.02 à partir de 17h
Avec les performances de Julie Grosche, Between Dog and Wolf, 2017 et de Carin Klonowski, TLCD, 2018
Visites commentées
3€, gratuit pour les adhérents et les – 12 ans
Mardi 05.03 à 18h
Vendredi 29.03 à 12h30
Vendredi 17.05 à 12h30
Ateliers
gratuits, sur inscription à communication@villaduparc.org
Villa du Parc, centre d'art contemporain
Parc Montessuit, 12 rue de Genève
74100 Annemasse
www.villaduparc.org
Samedi 09.02 à partir de 17h
Avec les performances de Julie Grosche, Between Dog and Wolf, 2017 et de Carin Klonowski, TLCD, 2018
Visites commentées
3€, gratuit pour les adhérents et les – 12 ans
Mardi 05.03 à 18h
Vendredi 29.03 à 12h30
Vendredi 17.05 à 12h30
Ateliers
gratuits, sur inscription à communication@villaduparc.org
Villa du Parc, centre d'art contemporain
Parc Montessuit, 12 rue de Genève
74100 Annemasse
www.villaduparc.org