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Arles 2023. Les rencontres de la photographie. Expositions du 3 juillet au 24 septembre

Cette  54e édition accueille 45 expositions, parmi lesquelles plusieurs explorent la mise en scène de soi et du monde, ainsi que la place de la photographie dans le processus créatif au cinéma. 
Semaine d'ouverture du 3 au 10 Juillet


Arles 2023. Les rencontres de la photographie. Expositions du 3 juillet au 24 septembre
On découvre ainsi le cheminement de la jeune Agnès Varda à Sète dans les années 50-60, qui sera le décor de son premier film. L'exposition Scrapbooks invite à pénétrer encore un peu plus les imaginaires du cinéma, et la genèse des univers de films. Dans Mythes et Clichés, Nicole Gravier fait quant à elle fiction avec son œuvre, usant d'archives et de matériel visuel détournés pour se mettre en scène et raconter des histoires. De son côté, Aurélien Froment propose de saisir la figure de Pierre Zucca et son travail de photographie de plateau de cinéma : comment rendre compte de l'histoire et du rythme d'un film en une seule image fixe ? Enfin, Garush Melkonyan présente un film qui imagine la découverte de notre monde par des visiteurs extraterrestres, et leur réaction face à l'activité humaine et industrielle intensive.

AGNÈS VARDA / LA POINTE COURTE, DES PHOTOGRAPHIES AU FILM
Cloître Saint-Trophime

Sétoise d’adoption pour y avoir été réfugiée adolescente pendant la Seconde Guerre mondiale,
Agnès Varda y revient chaque année jusqu’au début de 1960. Photographe amateure dès 1947 puis professionnelle, elle capture les traverses et les pêcheurs de la Pointe Courte, ce quartier populaire de l’étang de Thau, où s'ancre son premier film tourné en 1954. L’exploration de l’archive devient ici l'enquête de son cheminement artistique. Il n’est pas question de photographies de plateau ou de tournage mais bien de ce qui a préexisté à l’idée du film ou participé à sa conception. Alternant un style graphique et réaliste et réalisé avec peu de moyens, La Pointe Courte arbore une indépendance artistique qui rompt avec les codes du cinéma de son temps au point d’être qualifié de précurseur de la Nouvelle Vague.
Avec une première exposition de photographies et le tournage de son premier film, l’année 1954 cristallise chez Varda le lien ténu entre ces deux modes d’expression qui annonce une œuvre singulière.

Exposition coproduite par la Galleria d'Italia, musées d'Intesa Sanpaolo, Turin et les Rencontres d'Arles.
Avec le soutien de la Galerie Templon.


SCRAPBOOKS / DANS L'IMAGINAIRE DES CINÉASTES
Espace Van Gogh

Le scrapbook est né d’une pratique anglo-saxonne mêlant album photo et journal intime : il peut réunir aussi bien des photographies que des dessins, timbres, cartes postales, coupures de presse ou encore des cartons d’invitation. Les possibilités créatives multiples de collages qu’il propose justifient donc que de nombreux artistes s’en soient emparés, comme un genre à part entière, afin de composer de nouveaux univers visuels, comme c’est le cas de cinéastes d’avant-garde de la deuxième moitié du 20e siècle tels Derek Jarman, Chris Marker, ou plus récemment encore Pedro Costa. Cette exposition présente quelques-uns des plus beaux scrapbooks de cinéastes, qui proposent un voyage à l’origine de la création secrète de leurs films, donnant accès à des documents privés, dévoilant l’intimité au cœur même du processus créatif. Si les films constituent une forme de présent, le scrapbook est à la fois leur passé (leur esquisse) et leur futur (leur archive). Un chaînon, parfois manquant, mais fondamental pour comprendre la circulation, la survivance et l’apothéose des images contemporaines.

Lauréat de la Bourse de recherche curatoriale 2021 des Rencontres d'Arles.
La Bourse de recherche curatoriale des Rencontres d'Arles reçoit le généreux soutien de Jean-François Dubos.


NICOLE GRAVIER / MYTHES ET CLICHÉS
École nationale supérieure de la photographie

Au début des années 1970, Nicole Gravier explore les possibilités de la photographie comme instrument d’analyse et de décodage des images anonymes, pauvres ou populaires comme le photomaton ou la carte postale. Les nouvelles images générées par les médias de masse la conduisent à des détournements ironiques sur le monde de l’art et la condition féminine, à l’exemple de Mythes et clichés, sa série de pastiches de photo-romans italiens dans lesquels elle se met en scène. Oscillant entre démarche conceptuelle, esprit « Pop » teinté d’humour et fiction autobiographique, Nicole Gravier développe une œuvre singulière dans le contexte de mutation politique et sociétale qui touche l’Italie et plus généralement les sociétés occidentales des années 1970. À partir de documents d’archives et d’œuvres inédites, l’exposition propose de redécouvrir des aspects de l'œuvre de Nicole Gravier dans les années 1970-1980, révélateurs des usages nouveaux de la photographie et des trajectoires d’artistes femmes dans l’après-Seconde Guerre mondiale.

Exposition corpoduite par l'École nationale supérieure de la photographie, Arles et les Rencontres d'Arles.


AURÉLIEN FROMENT ET PIERRE ZUCCA / THÉÂTRE OPTIQUE
Monoprix

Support de diffusion de la culture populaire, la photographie de plateau de cinéma est aussi un objet de référence pour de nombreux artistes. Pourtant, sa pratique reste absente des histoires de la photographie. À travers la figure de Pierre Zucca, Théâtre optique propose de la pénétrer comme un genre photographique à part entière. À la fois publicitaire et scientifique, la photographie de plateau est destinée à nous parvenir, punaisée dans les vitrines des cinémas. Comment traduire la durée et le mouvement d’un plan de film en une image ? Délibérément anachronique, Pierre Zucca revisite les débuts de la photographie, quand la pose longue était de mise. Indépendamment des films qu’elles représentent, les images se répondent, d’un geste à un regard, et témoignent du plaisir de Zucca à mettre en scène ces théâtres immobiles et silencieux.
Théâtre Optique a bénéficié d'une bourse de recherche de l'Institut pour la photogaphie des Hauts-de-France.


GARUSH MELKONYAN / COSMOVISÓN
Église Saint-Blaise

En 1977, la NASA envoie deux sondes avec à leur bord deux disques appelés « Golden Record » contenant, sous une forme codée, des documents à destination d’une potentielle intelligence extraterrestre. Ces documents, composés de photographies, de sons, et de paroles venues de la Terre, sont censés rendre compte de la civilisation humaine. Cosmovisión imagine ce que pourrait être la suite de cette bouteille jetée dans l’océan interstellaire. La vidéo met en scène une vie extraterrestre qui arrive sur Terre dans le but de découvrir ses habitants, uniquement guidée par la vision qu’en offre le « Golden Record ». Alors que ces corps célestes prennent peu à peu forme humaine et que leurs mouvements incertains deviennent plus maîtrisés, commence une sorte de mission de reconnaissance, l’arpentage d’un paysage désertique, étrange et inconnu. Les signes d’une tentative humaine de s’affranchir des limites du globe terrestre leur apparaissent cependant incompréhensibles et ne semblent leur offrir aucune clef si ce n’est celle, désarmante et énigmatique, que ce monde ne s’est peut-être fondé que sur ses propres représentations.

Ce projet est issu de Mondes Nouveaux, ministère de la Culture

Pierre Aimar
Mis en ligne le Mardi 23 Mai 2023 à 22:55 | Lu 136 fois

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