© Emmanuel Dechartres
Donné au Théâtre du Petit Chien pendant le festival Off 2018, interprété par l’excellent Emmanuel Dechartre, adapté et réalisé par Jean-Claude Idée, Le mémento de Jean Vilar - ou comment rendre hommage à Jean Vilar et au théâtre sans tomber dans la grandiloquence et les courbettes de circonstance- est un petit bijou.
On connait de Vilar ce qu’il nous a permis d’entrevoir. Avec cette pièce, c’est l’intimité d’un homme qui se dévoile, avec grâce, tout en pointillés. L’image et la parole de Vilar, ce directeur frondeur et cet acteur de génie, cet amoureux fou d’un théâtre populaire, ce travailleur infatigable, ne sont ici ni dithyrambiques, ni galvaudées, ni trahies. Elles sont au contraire sublimées par une interprétation tout en finesse et par une mise en scène parfaite.
Emmanuel Dechartre est Jean Vilar. Subtilement, le spectateur est happé par la lecture sobre et par l’écriture de ces cahiers d’écolier -dont les pages sont projetées en arrière-plan de la scène- jusqu’à être totalement déconnecté de la réalité. On entre de plain-pied dans l’univers de Vilar –et celui d’une époque- jusqu’à ressentir le froissement de l’étoffe, l’odeur des costumes pendus sur les cintres –les vrais costumes s’il vous plait, portés par Gérard Philippe, Jeanne Moreau… Aucune lassitude à l’écoute de ce journal qui fait naviguer le spectateur dans l’histoire théâtrale de l’époque, croiser des noms illustres, vivre le quotidien de Vilar, ses tourments, ses espoirs. La voix chaude et calme de Dechartre, la cadence donnée à la lecture par le comédien, dans ces coulisses sombres, la mise en scène mesurée, impriment le texte et la pièce d’une justesse, d’une puissance, d’un rythme, d’une énergie, d’une vitalité qui relèvent d’une maîtrise absolue des métiers de metteur en scène et de comédien. Emmanuel Dechartre nous a habitués à l’excellence. Il réalise là une performance d’une grande justesse. Jean Vilar retrouve ainsi une dimension unique… du grand art.
Danielle Dufour-Verna
On connait de Vilar ce qu’il nous a permis d’entrevoir. Avec cette pièce, c’est l’intimité d’un homme qui se dévoile, avec grâce, tout en pointillés. L’image et la parole de Vilar, ce directeur frondeur et cet acteur de génie, cet amoureux fou d’un théâtre populaire, ce travailleur infatigable, ne sont ici ni dithyrambiques, ni galvaudées, ni trahies. Elles sont au contraire sublimées par une interprétation tout en finesse et par une mise en scène parfaite.
Emmanuel Dechartre est Jean Vilar. Subtilement, le spectateur est happé par la lecture sobre et par l’écriture de ces cahiers d’écolier -dont les pages sont projetées en arrière-plan de la scène- jusqu’à être totalement déconnecté de la réalité. On entre de plain-pied dans l’univers de Vilar –et celui d’une époque- jusqu’à ressentir le froissement de l’étoffe, l’odeur des costumes pendus sur les cintres –les vrais costumes s’il vous plait, portés par Gérard Philippe, Jeanne Moreau… Aucune lassitude à l’écoute de ce journal qui fait naviguer le spectateur dans l’histoire théâtrale de l’époque, croiser des noms illustres, vivre le quotidien de Vilar, ses tourments, ses espoirs. La voix chaude et calme de Dechartre, la cadence donnée à la lecture par le comédien, dans ces coulisses sombres, la mise en scène mesurée, impriment le texte et la pièce d’une justesse, d’une puissance, d’un rythme, d’une énergie, d’une vitalité qui relèvent d’une maîtrise absolue des métiers de metteur en scène et de comédien. Emmanuel Dechartre nous a habitués à l’excellence. Il réalise là une performance d’une grande justesse. Jean Vilar retrouve ainsi une dimension unique… du grand art.
Danielle Dufour-Verna