Bernard Menu, musicien, compositeur. De l’ombre à la lumière. Itw Danielle Dufour-Verna

Compositeur de musique · directeur musical · musicien professionnel · producteur de musique · directeur musical, Bernard a ressenti sa première ivresse musicale à l'âge de 7 ans en découvrant l'œuvre majeure de Serge Gainsbourg "Mélody Nelson".
Très vite passionné par la magie des orchestrations, une seule idée l'obsédera, c'est comment faire "parler" un orchestre avec des notes, des sons et des couleurs musicales aux influences diverses.​
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La passion fait gagner du temps. A 16 ans, il donne ses premiers concerts dans une formation professionnelle, aux claviers avec le groupe « Alain Caronna quartet », du jazz fusion. Il enchaîne les concerts sur les navires de croisière et les clubs de jazz du Sud au sein de différentes formations.
A 18 ans, il découvre l’univers des studios d’enregistrement.  A lui d’arranger les sons, de créer l’architecture sonore d’un album ou les arrangements d’un spectacle. La messe est dite : il sera musicien professionnel. D’autres révélations récompensent sa curiosité, tels Jaco Pastorius ou Tony Levin. Il se met alors à la basse en dévorant la méthode de cours par correspondance de Francis Darizcuren.​
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 De "Barrio Chino" en passant par "Yvan Le Bolloc’h & Ma Guitare"...​​
En1998, il intègre les studios de la société RPO TRAXX  et réalise de nombreux remixs tels que « Vidéo killed the radio star » (Sony). Il collabore avec le chanteur Carlton (Massive Attack), à la réalisation de titres destinés à la BO de films aux Etats-Unis.
En 2001, il franchit un nouveau cap en découvrant l’univers de la World music avec le groupe BARRIO CHINO. Il collabore avec   Gil Aniorte et Sylvie Paz pour la création du spectacle hommage au music-hall d’Algérie, « les Orientales » (Mk2 music).
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En 2005, il crée son propre studio, le studio 26b avec le début de prolifiques collaborations :
Yvan Le Bolloc’h : « La Manoucherie royale » & « Esperanza ».
Christina Rosmini : « D’autres rivages » & « Tio » & « El nino Lorca », « INTI ».
Radio Babel Marseille : « Vers les docks et des quais ».
Sabrina Romero : " Syriana"
Sylvie Paz : "Tirititran"
DJ Oil : « Phantom »
Diego Lubrano : « El vuelo »
Kader Fahem : " Nomad Project "
Gil Aniorte : " AfroRumbaClub "

Le "live" occupe une place importante dans le quotidien de Bernard et les projets offrent souvent de belles rencontres : Xavier Sanchez, Patrick Baptiste, Christophe Dalsasso, Gil Aniorte, Bruno Caviglia, Sebastien Debard, Philippe Troïsi, Sebastien Torregrosa, Diego Lubrano, Kader Fahem, Cécile Troïsi et tant d’autres encore, constituent aujourd’hui « une équipe » de formidables musiciens dans laquelle Bernard peut aller puiser une source d’inspiration incroyable...
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Bernard Menu produit également des illustrations sonores pour des reportages ou émissions de TF1, Canal+, France 3 ou encore Arte...

Une actualité riche
- Mémoires de l’Olympia de et avec Tito Clement (il y fait tout le socle musical) 
- Afro rumba club (réalisateur, basse) avec la complicité de Gilles Aniorte Encuentro: de Cécile Troïsi avec Cécile troïsi , Polo Guigou et Jérémie Campagne 
- Projet avec l’orchestre de Christophe Dal Sasso 
- Christina Rosmini avec laquelle il joue régulièrement et réalise ses albums 
- L’académie des musiques : projet qu’il mène dans le but de transmettre ses connaissances 

DDV- Comment êtes-vous arrivé à ce métier ?
« Gamin, je suis tombé, dans la rue, sur une cassette enregistrée ; c'était Mélody Nelson de de Serge Gainsbourg… J’ai passé toute mon enfance à apprendre par moi-même, dans un lieu -disons- sacré… »
Bernard Menu - C’est une jolie histoire. La musique, c'est quelque chose qui n’était pas prévu. Je suis autodidacte. Je suis d’une grande famille italienne et on n'avait pas de moyens pour payer des études de musique. Quand j’ai dit à mon père que je voudrais faire de la musique, il m'a répondu « Vas-y, fais de la musique ». C’est ce que j’ai fait. Gamin, je suis tombé, dans la rue, sur une cassette enregistrée ; c'était Mélody Nelson de de Serge Gainsbourg. Ma grand-mère était, comme les Italiennes, très pieuse, très croyante. Elle parle au prêtre de l'église des chartreux où on vivait à Marseille et lui dit : « Mon petit-fils rêve de faire de la musique mais on n’a pas d’instrument, on n'a pas des moyens. » Il lui donne alors les clés d’un petit lieu accolé à l'église où il y avait un piano. Mon père a payé l'accordage du piano et j'ai commencé à faire de la musique de manière très instinctive en écoutant de la musique. J’ai passé toute mon enfance à apprendre par moi-même, dans un lieu, disons, sacré, jusqu'au jour où j'ai commencé à faire des rencontres. J'étais au lycée avec des musiciens extraordinaires qui venaient du milieu du jazz et qui m'ont embarqué. J'ai appris la musique par moi-même mais aussi grâce aux magnifiques rencontres que la vie m'a offertes. J’ai eu la chance de rencontrer de très grands musiciens. J’ai appris par l'échange avec les artistes que j’ai côtoyés et que la vie a mis sur mon chemin. C’est comme cela que je suis devenu musicien. Je n’ai aucun blocage sur les musiques, mis à part le classique parce que je ne viens pas de ce monde même si je compose beaucoup de musique qui, parfois, peuvent s'apparenter au classique.

DDV – Votre parcours ?
Bernard Menu – Mon parcours a été parsemé d’échanges et de rencontres avec des musiciens magnifiques qui m’ont permis de m’élever musicalement. J’ai été pianiste de jazz sur les bateaux de croisière ; J’ai tenu les manettes d'un studio d'enregistrement très jeune, j'avais 20 ans. Puis j'ai découvert l'univers de la création avec des groupes très importants dans ma carrière comme le groupe Barrio Chino avec lequel on a joué un peu partout en Europe, en Afrique, aux États-Unis et qui m'ont amené sur des chemins où j'ai toujours eu cette responsabilité d'orchestrateur ou de direction musicale parce que les gens me confiaient volontiers le travail et me faisaient confiance.

DDV – Qu’est-ce qui vous tient le plus à cœur ?
Bernard Menu – C’est de pouvoir promouvoir aujourd'hui des projets et de les amener à un niveau de qualité ou de reconnaissance. L’essentiel, je crois, du travail d'un artiste en dehors du fait de défendre le projet, c'est de créer le chemin qui amène à ce que le projet soit beau. C’est cela qui est qui est intéressant.

DDV -Quel instrument vous correspond le plus ?
« La basse, c’est le lien entre l’harmonie et le rythme »
Bernard Menu - C'est très difficile à dire parce que j'ai commencé par le piano qui est un instrument plus complet et qui me permet d'écrire plus facilement de la musique mais la basse est un instrument qui a des vibrations et qui au niveau de la sensation me procure un immense plaisir sur scène. Je joue de la percussion, de l’accordéon, mais la basse est pour moi la danse et l'harmonie. En fait, la basse, c'est le lien entre l'harmonie et le rythme. C’est un instrument qui tient une place très importante, un instrument essentiel, même si, finalement, il peut paraître très discret. Si on enlève les basses dans les morceaux qui font danser les gens, il ne se passe pas grand-chose. C'est un instrument discret. J’ai toujours travaillé, depuis 30 ans, dans l'ombre des artistes.

DDV - Pourquoi ?
Bernard Menu - Je commence à me poser la question aujourd'hui car j’ai énormément de compositions à mettre en musique.

DDV – une dernière demande, Quelle est votre propre conception du bonheur ?
Bernard Menu – Je reprends la phrase d’un artiste que j’adore : « Le bonheur, c’est un hold-up permanent. »
Danielle Dufour-Verna