Erik Satie, l’énigmatique compositeur des Gymnopédies, écrivit en 1893 les Vexations pour piano dont l’interprétation varie entre quatorze et vingt huit heures, avec la répétition 840 fois de suite et sans interruption d’un même motif musical.
Satie note en haut de la partition : « il sera bon de se préparer dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses. »
Dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses... Prophétique !
Le même Satie prônait également de « ne pas respirer sans avoir, au préalable, fait bouillir son air. » Incroyable, non ? Quel visionnaire.
Humour élitiste ? Mais non ! Tenez : Ringo Star, lui, déclarait : « ce que je préfère chez Beethoven, ce sont ses poèmes. » Et bien cela reste une pensée positive ; moi, par les temps qui courent, je suis preneur.
Il faut bien le reconnaitre, trop de sérieux tue le sérieux. Nous vivons des heures inédites, dans lesquelles se gargariser de mots et faire de grandes déclarations la main sur le coeur demeurent l’apanage de ceux qui, voulant la bicyclette ont fini par l’avoir et n’ont plus qu’à pédaler, comme le dit le proverbe italien : « Hai voluto la bicicletta ? E adesso pedala ! »
J’observe simplement que les recommandations de Satie sont appliquées méticuleusement par une immense majorité d’élus locaux : « il sera bon de se préparer dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses. »
Car nul besoin visiblement de « Coucou ! Bonjour ! Comment ça va? Ça se passe comment pour vous ? »
Palabres inutiles (mais remercions néanmoins celles et ceux qui sacrifient encore à ce rituel idiot et probablement anachronique qui consiste bêtement à s’enquérir d’autrui.) car on attend seulement l’issue glorieuse et sublime de cette crise.
Nous nous tomberons dans les bras les uns des autres en pleurant et en se congratulant de tant de Rrrrrésilience. On se félicitera sur les spectacles revenus, les kilos gagnés ou les kilos perdus.
Oups ! Ce n’est plus de l’absurde, pardonnez-moi, c’est du cynisme. J’ai encore dérapé...
En attendant, public... cher public... Vous me manquez. La scène, les coulisses, les loges, le petit frisson avant d’entrer sur le plateau, l’accord de l’orchestre. Sans oublier le bistrot ou la brasserie qui suivent le concert... Cela me manque terriblement. Mais si vous n’êtes pas là, à quoi bon ?
Barbara : « Dis, quand reviendras-tu ? Dis, au moins le sais-tu ? »
Ah, mais...voilà une touche un peu trop sensible et cela ne va pas non plus ! Pas facile, hein ? de ne céder ni à la colère, ni au ressentiment, ni à la frustration... mais le propos était d’être dis-cor-dant !
Allez, je laisse le dernier mot à Raymond Devos :
« Je me suis mis à la clarinette, c’est ce qui se rapproche le plus de l’anglais. »
Si ça, ce n’est pas de l’absurde !
Satie note en haut de la partition : « il sera bon de se préparer dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses. »
Dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses... Prophétique !
Le même Satie prônait également de « ne pas respirer sans avoir, au préalable, fait bouillir son air. » Incroyable, non ? Quel visionnaire.
Humour élitiste ? Mais non ! Tenez : Ringo Star, lui, déclarait : « ce que je préfère chez Beethoven, ce sont ses poèmes. » Et bien cela reste une pensée positive ; moi, par les temps qui courent, je suis preneur.
Il faut bien le reconnaitre, trop de sérieux tue le sérieux. Nous vivons des heures inédites, dans lesquelles se gargariser de mots et faire de grandes déclarations la main sur le coeur demeurent l’apanage de ceux qui, voulant la bicyclette ont fini par l’avoir et n’ont plus qu’à pédaler, comme le dit le proverbe italien : « Hai voluto la bicicletta ? E adesso pedala ! »
J’observe simplement que les recommandations de Satie sont appliquées méticuleusement par une immense majorité d’élus locaux : « il sera bon de se préparer dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses. »
Car nul besoin visiblement de « Coucou ! Bonjour ! Comment ça va? Ça se passe comment pour vous ? »
Palabres inutiles (mais remercions néanmoins celles et ceux qui sacrifient encore à ce rituel idiot et probablement anachronique qui consiste bêtement à s’enquérir d’autrui.) car on attend seulement l’issue glorieuse et sublime de cette crise.
Nous nous tomberons dans les bras les uns des autres en pleurant et en se congratulant de tant de Rrrrrésilience. On se félicitera sur les spectacles revenus, les kilos gagnés ou les kilos perdus.
Oups ! Ce n’est plus de l’absurde, pardonnez-moi, c’est du cynisme. J’ai encore dérapé...
En attendant, public... cher public... Vous me manquez. La scène, les coulisses, les loges, le petit frisson avant d’entrer sur le plateau, l’accord de l’orchestre. Sans oublier le bistrot ou la brasserie qui suivent le concert... Cela me manque terriblement. Mais si vous n’êtes pas là, à quoi bon ?
Barbara : « Dis, quand reviendras-tu ? Dis, au moins le sais-tu ? »
Ah, mais...voilà une touche un peu trop sensible et cela ne va pas non plus ! Pas facile, hein ? de ne céder ni à la colère, ni au ressentiment, ni à la frustration... mais le propos était d’être dis-cor-dant !
Allez, je laisse le dernier mot à Raymond Devos :
« Je me suis mis à la clarinette, c’est ce qui se rapproche le plus de l’anglais. »
Si ça, ce n’est pas de l’absurde !