© La Criée
Britannicus est aussi la tragédie du bouleversement subit de la personnalité d'un gouvernant par la découverte de sa passion amoureuse au sein d'une Cour où paroles, faits et pensées se pervertissent sans cesse. Et le caractère inclassable de cette pièce, difficile à représenter, réside dans le fait que, dramaturgiquement, l'esthétique paradoxale de la rhétorique discursive s'abîme dans une pragmatique de l'échec et de la vanité des actes d'énonciation. La mise en scène de Xavier Marchand ne fait pas l'objet d'une lecture originale. Elle est dans l'ensemble peu intéressante et se situe dans la tradition du spectacle de théâtre amateur pour public scolaire. Dans un décor qui a l'air d'une baraque de foire, les personnages déguisés en romains d'opérette ou de bande dessinée (tous portent une grande étoffe agencée en drapé sur chemise ou péplum, jeans et baskets), adoptent des attitudes figées pour déclamer les alexandrins de Racine dans un mélange de diction monotone, d'excès vocaux ou de tons glapissants.
Joseph Bourillon (Néron), déséquilibré, vicieux, sadique, dissimulé et dépressif, ressemble à un enfant tremblant devant sa mère abusive et castratrice (Anne Le Guernec), mais sait la démasquer poliment. Mal à l'aise devant Burrhus, son précepteur, âme vertueuse sous un visage enfariné (Albert Jaton), il se montre au contraire en conformité avec Narcisse, son confident, « peste de cour » diabolique qui cherche à satisfaire tous ses caprices et qui le pousse au meurtre (Pascal Omhovère). Quentin Ellias (Britannicus) campe un adolescent naïf, précieux, qui ne sait ni ruser, ni dissimuler ses sentiments, et Marine de Missolz une Junie pathétique dont le tact, la dignité et le courage occupent une place capitale dans l'imaginaire de la pièce.
Les jeunes lycéens qui découvrent l'œuvre peuvent se contenter de ce qui leur est ici montré, mais pour le public et les critiques connaisseurs des mises en scène novatrices de cette tragédie depuis une trentaine d'années, le spectacle de Xavier Marchand manque cruellement d'envergure, d'élégance et de charme.
Philippe Oualid
Britannicus de Racine
Mise en scène de Xavier Marchand,
Théâtre de la Criée (Marseille), du 20 au 28 Novembre 2013
Comédie de l'Est (Colmar), du 21 au 25 Janvier 2014
Théâtre Liberté (Toulon), les 21 et 22 Mars 2014
Avec
Manon Allouch, Joseph Bourillon, Quentin Ellias, Anne Le Guernec, Pascal Omhovère, Marine De Missolz, Albert Jaton
Assistante à la mise en scène Marine De Missolz
Création lumière Marie Vincent
Scénographie Julie Maret
Joseph Bourillon (Néron), déséquilibré, vicieux, sadique, dissimulé et dépressif, ressemble à un enfant tremblant devant sa mère abusive et castratrice (Anne Le Guernec), mais sait la démasquer poliment. Mal à l'aise devant Burrhus, son précepteur, âme vertueuse sous un visage enfariné (Albert Jaton), il se montre au contraire en conformité avec Narcisse, son confident, « peste de cour » diabolique qui cherche à satisfaire tous ses caprices et qui le pousse au meurtre (Pascal Omhovère). Quentin Ellias (Britannicus) campe un adolescent naïf, précieux, qui ne sait ni ruser, ni dissimuler ses sentiments, et Marine de Missolz une Junie pathétique dont le tact, la dignité et le courage occupent une place capitale dans l'imaginaire de la pièce.
Les jeunes lycéens qui découvrent l'œuvre peuvent se contenter de ce qui leur est ici montré, mais pour le public et les critiques connaisseurs des mises en scène novatrices de cette tragédie depuis une trentaine d'années, le spectacle de Xavier Marchand manque cruellement d'envergure, d'élégance et de charme.
Philippe Oualid
Britannicus de Racine
Mise en scène de Xavier Marchand,
Théâtre de la Criée (Marseille), du 20 au 28 Novembre 2013
Comédie de l'Est (Colmar), du 21 au 25 Janvier 2014
Théâtre Liberté (Toulon), les 21 et 22 Mars 2014
Avec
Manon Allouch, Joseph Bourillon, Quentin Ellias, Anne Le Guernec, Pascal Omhovère, Marine De Missolz, Albert Jaton
Assistante à la mise en scène Marine De Missolz
Création lumière Marie Vincent
Scénographie Julie Maret