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Châtillon en Diois, Drôme. Giono et la petite ville méchante…

Autres temps autres mœurs.
Giono venait ici durant l’été … à Châtillon justement, où au bout de la rue des Rostangs à gauche, un très haut mur sans fenêtre lui est consacré.


© Pierre Aimar
© Pierre Aimar

Un portrait, - placé trop haut, c’est dommage -, mais bien reconnaissable, évoque aussi vignobles et sentiers, sur une fresque devenue hélas un peu pâlote.

« Jean Giono fuyant avec sa famille la chaleur des étés de Manosque - et le Paris des ragots -, randonnait dans le Lussois et le Châtillonnais de part et d’autres des cols ». Il a fini par bien connaître ce coin, haut et profond de la Drôme. Et ses habitants aussi, qui lui ont inspiré des portraits : les Numance, la Thérèse des Ames fortes. Il remplit des carnets de notes, d’observations et « de 1946 à 1953, il élabore pas moins d’une dizaine d’œuvres dont les plus célèbres du Giono deuxième manière : le Hussard sur le toit, Faust au village, Un roi sans divertissement, les Ames fortes.»
Un de ces romans, forts justement, de sa seconde période, dans lequel il exalte moins sa passion de la nature, mais observe mieux les travers des humains autour de lui. Il peint alors Châtillon, en décor de l’histoire de Thérèse et des Numance : « dans la médisance, les mensonges et les fausses rumeurs colportées par la petite ville méchante de Châtillon… »

Les Châtillonnais n’en veulent nullement à Giono de cette vision acide, et juste aussi pour grand nombre de petites – et grandes villes -, et ils en ont tiré une réputation, sorte de gloire à avoir été le cadre d’un roman à double clé, difficile et contesté, révélateur du mûrissement de l’auteur après l’amertume imposée par la guerre. Il voyait en effet les maisons hautes et étroites bordant la rue unique, avec leurs fenêtres « en yeux observateurs et cruels de la vie ordinaire ».

Après tout Jean Giono l’a tant aimé ce pays lumineux, et emprunter ses sentiers, vers le Glandasse ou les trois cols, atteindre le Dôme ou Pied ferré, jusqu’en bord de falaise vers Archiane…
Et aussi fréquenter les Cabanons dans la blondeur dorée des vignes d’été…
Jacqueline Aimar

Mis en ligne le Samedi 9 Septembre 2017 à 15:25 | Lu 1146 fois

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