Complicités © Didier Philispart
Cantadagio de Joseph lazzini, directeur du ballet de l'Opéra de Marseille de 1959 à 1968, est une cantilène à deux où les partenaires s'appellent et se répondent dans des poses d'attitudes et d'arabesques avant que le danseur ne réalise dans les temps forts de la troisième symphonie de Malher, de beaux portés athlétiques de la danseuse sur le jarret ou l'épaule. Marié Shimada et Valentino Bertolini qui reprennent les rôles interprétés par Claude Bessy et Georges Piletta, en 1972, à l'Opéra de Paris, suscitent une émotion violente devant les sentiments exaltés qui s'expriment dans ce duo d'amour passion.
Folavi au titre orthographié comme un texto, est donné sur des concertos de Vivaldi. La pièce, abstraite, alterne dans un esprit d'allégresse mouvements d'ensemble des garçons et des filles qui défilent en balayant l'espace, jambes et bras projetés battant la mesure, et pas de deux enjoués où s'exprime le badinage gracieux des jeunes gens. Jean-Charles Gil y cultive une esthétique néo-classique constituée d'élévations, de pirouettes et de superbes portés où la plupart de ses danseurs excellent, en particulier les couples formés par Marié Shimada et Ludovick Le Floch, Natacha Franck et Antonino Cérésia.
Schubert in Love, sur des musiques de chambre de Frantz Schubert, interprétées en live par des musiciens de l'orchestre de l'Opéra de Marseille, reprend dans une version condensée, un ballet créé il y a huit ans. Devant un rideau de cordes, le compositeur exprime ses tourments et voit passer comme des fantômes, dans un tourbillon d'images obsédantes, les femmes aimées entraînées par ses doubles (Eliton Barros, Ludovick Le Floch, Florjad Komino). On assiste ici aussi à de brillants portés dans des pas de deux dynamiques autour du musicien réincarné par Antonino Cérésia avec des gestes saccadés et même une certaine raideur dans un esprit de distanciation tout à fait étonnant.
Après l'entracte, Jean-Charles Gil nous offrait sa dernière création, Complicités, sur des musiques de Ludovico Einaudi et dans une scénographie d'André Stein. Devant l'immense photo d'un poing fermé sur un damier ou de deux mains superposées, un jeune couple (Ludovick Le Floch et Marion Baudinaud), développe sur de belles figures de danse classique mêlées à des prouesses de rock and roll, des moments de complicité amoureuse, tandis qu'un trio de filles (Natacha Franck, Florencia Gonzalez et Marié Shimada) se livrent à des jeux d'enfants partageant les mêmes goûts, au son du carillon ou du piano, ou à des moments d'intimité affectueuse. Quand les cinq danseurs finissent par devenir les ombres du souvenir dans la mémoire du narrateur, leurs poupons, leurs jouets d'enfants cassés dégringolent sur des fils qui traversent le tissu des images sur l'écran.
En nous livrant au cours de cette agréable soirée, le fruit d'une quête poursuivie depuis plusieurs années sur le réinvestissement du naturel et du spirituel dans la danse, Jean-Charles Gil nous a donné, une fois de plus, la preuve que le Ballet d'Europe reste une compagnie exceptionnelle dans le paysage culturel marseillais, à la veille de l'année européenne de la culture.
Philippe Oualid
Folavi au titre orthographié comme un texto, est donné sur des concertos de Vivaldi. La pièce, abstraite, alterne dans un esprit d'allégresse mouvements d'ensemble des garçons et des filles qui défilent en balayant l'espace, jambes et bras projetés battant la mesure, et pas de deux enjoués où s'exprime le badinage gracieux des jeunes gens. Jean-Charles Gil y cultive une esthétique néo-classique constituée d'élévations, de pirouettes et de superbes portés où la plupart de ses danseurs excellent, en particulier les couples formés par Marié Shimada et Ludovick Le Floch, Natacha Franck et Antonino Cérésia.
Schubert in Love, sur des musiques de chambre de Frantz Schubert, interprétées en live par des musiciens de l'orchestre de l'Opéra de Marseille, reprend dans une version condensée, un ballet créé il y a huit ans. Devant un rideau de cordes, le compositeur exprime ses tourments et voit passer comme des fantômes, dans un tourbillon d'images obsédantes, les femmes aimées entraînées par ses doubles (Eliton Barros, Ludovick Le Floch, Florjad Komino). On assiste ici aussi à de brillants portés dans des pas de deux dynamiques autour du musicien réincarné par Antonino Cérésia avec des gestes saccadés et même une certaine raideur dans un esprit de distanciation tout à fait étonnant.
Après l'entracte, Jean-Charles Gil nous offrait sa dernière création, Complicités, sur des musiques de Ludovico Einaudi et dans une scénographie d'André Stein. Devant l'immense photo d'un poing fermé sur un damier ou de deux mains superposées, un jeune couple (Ludovick Le Floch et Marion Baudinaud), développe sur de belles figures de danse classique mêlées à des prouesses de rock and roll, des moments de complicité amoureuse, tandis qu'un trio de filles (Natacha Franck, Florencia Gonzalez et Marié Shimada) se livrent à des jeux d'enfants partageant les mêmes goûts, au son du carillon ou du piano, ou à des moments d'intimité affectueuse. Quand les cinq danseurs finissent par devenir les ombres du souvenir dans la mémoire du narrateur, leurs poupons, leurs jouets d'enfants cassés dégringolent sur des fils qui traversent le tissu des images sur l'écran.
En nous livrant au cours de cette agréable soirée, le fruit d'une quête poursuivie depuis plusieurs années sur le réinvestissement du naturel et du spirituel dans la danse, Jean-Charles Gil nous a donné, une fois de plus, la preuve que le Ballet d'Europe reste une compagnie exceptionnelle dans le paysage culturel marseillais, à la veille de l'année européenne de la culture.
Philippe Oualid