Francis Bacon, Three Studies of Figures on Beds, 1972. © The Estate of Francis Bacon. All rights reserved / 2018, ProLitteris, Zurich
C’est la toute première fois qu’un musée consacre une exposition conjointe à ces deux artistes, éclairant leurs rapports et leurs relations. Aussi différentes que leurs oeuvres puissent sembler à première vue, ce face-à-face inattendu fait apparaître des correspondances surprenantes. L’exposition comprend des oeuvres célèbres des deux artistes, complétées par des oeuvres rarement exposées. A noter plus particulièrement, une série de plâtres originaux en provenance de la succession de Giacometti jamais encore dévoilés au grand public, ainsi que quatre grands triptyques de Bacon. Une salle multimédia propose des aperçus spectaculaires des ateliers des deux artistes. L’exposition est organisée par la Fondation Beyeler en collaboration avec la Fondation Giacometti, Paris.
Le peintre britannique et le sculpteur suisse se sont rencontrés au début des années 1960 au travers d’une amie commune, l’artiste Isabel Rawsthorne. En 1965, leur relation était déjà telle que Bacon avait rendu visite à Giacometti à la Tate Gallery à Londres lorsque ce dernier y installait son exposition. Une série de clichés du photographe anglais Graham Keen documente cette rencontre, montrant les deux artistes en intense conversation. Plus d’un demi-siècle plus tard, les deux artistes sont réunis à la Fondation Beyeler et ce double portrait photographique ouvre l’exposition.
Le peintre britannique et le sculpteur suisse se sont rencontrés au début des années 1960 au travers d’une amie commune, l’artiste Isabel Rawsthorne. En 1965, leur relation était déjà telle que Bacon avait rendu visite à Giacometti à la Tate Gallery à Londres lorsque ce dernier y installait son exposition. Une série de clichés du photographe anglais Graham Keen documente cette rencontre, montrant les deux artistes en intense conversation. Plus d’un demi-siècle plus tard, les deux artistes sont réunis à la Fondation Beyeler et ce double portrait photographique ouvre l’exposition.
Le face-à-face inattendu fait apparaître des correspondances surprenantes
Les commissaires d’exposition Catherine Grenier, directrice de la Fondation Giacometti à Paris, Michael Peppiatt, spécialiste et ami de Bacon, et Ulf Küster, commissaire d’exposition à la Fondation Beyeler, font apparaître à travers la centaine d’oeuvres réunies dans cette vaste exposition des correspondances étonnantes.
Bacon et Giacometti avaient en commun une foi inébranlable en l’importance de la figure humaine. Tous deux ont intensément étudié, copié et paraphrasé les grands maîtres du passé. Tous deux s’intéressaient au défi de la représentation de l’espace en deux et en trois dimensions, intégrant à leurs oeuvres des structures en forme de cage afin d’isoler les figures dans leur environnement. Ils traitaient tous deux du corps fragmenté et déformé, et partageaient une obsession pour le portrait et la représentation de l’individualité humaine qui s’y rattache. Tous deux se proclamaient «réalistes». Et s’ils se référaient toujours à la figure humaine, ils en ont chacun à sa manière poussé l’abstraction à l’extrême, remettant ainsi en cause l’opposition entre figuration et abstraction, si centrale pour l’art moderne.
Les neuf salles thématiques de l’exposition présentent les oeuvres de Giacometti et de Bacon côte à côte, faisant apparaître clairement les différences mais aussi les points communs des deux artistes; leurs particularités sont soulignées, ainsi les couleurs souvent vibrantes de Bacon et le gris hautement différencié qui caractérise le travail de Giacometti. Le parcours débute avec des portraits de l’artiste Isabel Rawsthorne, amie proche tant de Giacometti que de Bacon et un temps amante de Giacometti. Elle a posé pour les deux artistes et leur a servi à tous deux de muse. Les deux artistes l’ont représentée de manière singulièrement outrancière: considérée à distance changeante par Giacometti et mise en scène en tant que furie et femme fatale par Bacon.
Toute leur vie, Giacometti et Bacon ont travaillé à la représentation de figures dans l’espace, Giacometti en sculpture et Bacon en peinture. C’est à cet aspect de leur travail qu’est consacrée la salle suivante. Giacometti a construit tout une série de structures, dont La Cage (1950), exposée ici en version de plâtre et en bronze. Deux autres constructions spatiales de Giacometti sont présentées. La légendaire Boule suspendue (1930) est une des sculptures surréalistes les plus célèbres; de construction aussi simple que sa charge érotique est forte, elle a stimulé l’imaginaire de générations d’amateurs d’art. L’exposition présente par ailleurs le plâtre original de l’oeuvre Le Nez (1947-49), tête suspendue dans une cage métallique, la bouche figée en cri, le nez démesurément allongé, qui évoque immanquablement le personnage de Pinocchio. Bacon, lui, plaçait souvent ses figures peintes dans des constructions spatiales illusionnistes afin, disait-il, de mieux canaliser l’attention sur elles. Comme l’avait noté Louise Bourgeois, cela rendait ses images «extrêmement sculpturales». Dans cette salle, Figure in Movement (1972), oeuvre rarement exposée de Bacon issue d’une collection privée, attire particulièrement le regard: au centre, une créature anthropomorphe difficile à définir, que la «cage» dans laquelle elle se trouve fait paraître singulièrement dynamique et plastique.
Bacon et Giacometti avaient en commun une foi inébranlable en l’importance de la figure humaine. Tous deux ont intensément étudié, copié et paraphrasé les grands maîtres du passé. Tous deux s’intéressaient au défi de la représentation de l’espace en deux et en trois dimensions, intégrant à leurs oeuvres des structures en forme de cage afin d’isoler les figures dans leur environnement. Ils traitaient tous deux du corps fragmenté et déformé, et partageaient une obsession pour le portrait et la représentation de l’individualité humaine qui s’y rattache. Tous deux se proclamaient «réalistes». Et s’ils se référaient toujours à la figure humaine, ils en ont chacun à sa manière poussé l’abstraction à l’extrême, remettant ainsi en cause l’opposition entre figuration et abstraction, si centrale pour l’art moderne.
Les neuf salles thématiques de l’exposition présentent les oeuvres de Giacometti et de Bacon côte à côte, faisant apparaître clairement les différences mais aussi les points communs des deux artistes; leurs particularités sont soulignées, ainsi les couleurs souvent vibrantes de Bacon et le gris hautement différencié qui caractérise le travail de Giacometti. Le parcours débute avec des portraits de l’artiste Isabel Rawsthorne, amie proche tant de Giacometti que de Bacon et un temps amante de Giacometti. Elle a posé pour les deux artistes et leur a servi à tous deux de muse. Les deux artistes l’ont représentée de manière singulièrement outrancière: considérée à distance changeante par Giacometti et mise en scène en tant que furie et femme fatale par Bacon.
Toute leur vie, Giacometti et Bacon ont travaillé à la représentation de figures dans l’espace, Giacometti en sculpture et Bacon en peinture. C’est à cet aspect de leur travail qu’est consacrée la salle suivante. Giacometti a construit tout une série de structures, dont La Cage (1950), exposée ici en version de plâtre et en bronze. Deux autres constructions spatiales de Giacometti sont présentées. La légendaire Boule suspendue (1930) est une des sculptures surréalistes les plus célèbres; de construction aussi simple que sa charge érotique est forte, elle a stimulé l’imaginaire de générations d’amateurs d’art. L’exposition présente par ailleurs le plâtre original de l’oeuvre Le Nez (1947-49), tête suspendue dans une cage métallique, la bouche figée en cri, le nez démesurément allongé, qui évoque immanquablement le personnage de Pinocchio. Bacon, lui, plaçait souvent ses figures peintes dans des constructions spatiales illusionnistes afin, disait-il, de mieux canaliser l’attention sur elles. Comme l’avait noté Louise Bourgeois, cela rendait ses images «extrêmement sculpturales». Dans cette salle, Figure in Movement (1972), oeuvre rarement exposée de Bacon issue d’une collection privée, attire particulièrement le regard: au centre, une créature anthropomorphe difficile à définir, que la «cage» dans laquelle elle se trouve fait paraître singulièrement dynamique et plastique.
Pratique
Fondation Beyeler
Baselstrasse 101
4125 Basel, Suisse
Heures d’ouvertures
Tous les jours de 10 h – 18 h, le mercredi de 10 h – 20 h
Baselstrasse 101
4125 Basel, Suisse
Heures d’ouvertures
Tous les jours de 10 h – 18 h, le mercredi de 10 h – 20 h