Gigi, fille d'une artiste lyrique sans talent, élevée par sa grand-mère Madame Alvarez, suit sans trop les comprendre les conseils de sa grand-tante Alicia, ancienne prostituée de luxe fortunée. Les deux femmes souhaitent faire de Gigi, en ce début du vingtième siècle, une future demi-mondaine, et voudraient la donner comme maîtresse au riche et séduisant viveur blasé Gaston Lachaille. Ce dernier finit par être conquis par la spontanéité de l'adolescente, et épouse Gigi à la stupéfaction des deux vieilles dames qui n'en demandaient pas tant.
Inspirée d'une nouvelle publiée en 1942, la pièce connait une audience internationale grâce à l'adaptation pour le théâtre qu'en donne Anita Loos à New York en 1951, à la mise en scène de Raymond Rouleau, aux représentations parisiennes de 1954, au film musical de Vincente Minelli qui remporte neuf oscars en 1958, et enfin à une comédie musicale présentée à Broadway. « Force m'est de reconnaître, déclarait Colette, qu'avec Gigi, j'ai dû, comme disent les dentistes, toucher un nerf ».
Richard Guedj, ancien acteur de la compagnie Marcel Maréchal, directeur d'acteurs de la série télé "Plus belle la vie", met brillamment en scène cette pièce charmante dans une scénographie adéquate de Stéfanie Jarre et des costumes Belle Epoque de Bruno Fatalot. Déplacements, gestuelle, comportements capricieux, toquades, mettent en valeur toutes les pétillantes répliques qu'échangent Pascale Roberts (la grand-mère) et Sylvie Flepp (tante Alicia) qui cherchent à dégoter pour Gigi un beau parti. Cette dernière, Coline d'Inca, exprime avec talent, jusque dans l'accent bourguignon qu'elle adopte parfois, l'étrange similitude de situation vécue par la jeune Gabrielle Colette avec Willy, incarné ici élégamment par Yannick Debain (rôle de Gaston Lachaille). Quant à Victor, le valet apache (Xavier Delambre), rassurant et troublant à la fois, il tire si bien son épingle du jeu qu'on finit par le considérer comme un personnage incontournable de cette comédie qui a reçu, pour cette unique représentation au Théâtre Toursky, un accueil très chaleureux.
Philippe Oualid
Gigi, comédie de Colette et Anita Loos
Mise en scène de Richard Guedj
Théâtre Toursky (Marseille), 7 Décembre 2012
Inspirée d'une nouvelle publiée en 1942, la pièce connait une audience internationale grâce à l'adaptation pour le théâtre qu'en donne Anita Loos à New York en 1951, à la mise en scène de Raymond Rouleau, aux représentations parisiennes de 1954, au film musical de Vincente Minelli qui remporte neuf oscars en 1958, et enfin à une comédie musicale présentée à Broadway. « Force m'est de reconnaître, déclarait Colette, qu'avec Gigi, j'ai dû, comme disent les dentistes, toucher un nerf ».
Richard Guedj, ancien acteur de la compagnie Marcel Maréchal, directeur d'acteurs de la série télé "Plus belle la vie", met brillamment en scène cette pièce charmante dans une scénographie adéquate de Stéfanie Jarre et des costumes Belle Epoque de Bruno Fatalot. Déplacements, gestuelle, comportements capricieux, toquades, mettent en valeur toutes les pétillantes répliques qu'échangent Pascale Roberts (la grand-mère) et Sylvie Flepp (tante Alicia) qui cherchent à dégoter pour Gigi un beau parti. Cette dernière, Coline d'Inca, exprime avec talent, jusque dans l'accent bourguignon qu'elle adopte parfois, l'étrange similitude de situation vécue par la jeune Gabrielle Colette avec Willy, incarné ici élégamment par Yannick Debain (rôle de Gaston Lachaille). Quant à Victor, le valet apache (Xavier Delambre), rassurant et troublant à la fois, il tire si bien son épingle du jeu qu'on finit par le considérer comme un personnage incontournable de cette comédie qui a reçu, pour cette unique représentation au Théâtre Toursky, un accueil très chaleureux.
Philippe Oualid
Gigi, comédie de Colette et Anita Loos
Mise en scène de Richard Guedj
Théâtre Toursky (Marseille), 7 Décembre 2012