Joan Ponç, Nocturn, « Nocturne », 1950, © Gasull fotografia, © Adagp, Paris, 2017
Visionnaire à fort tempérament, Joan Ponç est un insulaire dans l’histoire de l’art de l’après-guerre en Catalogne et dans l’État espagnol. C’est lui qui a posé, par son irruption puissante dans le paysage des années 40, la première pierre du renouvellement plastique de l’avant-garde après la guerre d’Espagne. Très vite, critiques et poètes parviennent à la conclusion que Ponç ne ressemble à personne.
La peinture de Joan Ponç est capable d’explorer les recoins les plus obscurs et les plus cachés de l’être humain. Le caractère rare et unique de son œuvre l’a conduit à une solitude, un isolement, un silence qui font de lui un solitaire et un témoin viscéral de la pénétration de la peinture dans le mystère de la vie et de la mort, vécue en tant qu’expérience.
« Diabolo » fait référence au sens du ludique chez Joan Ponç, avec toute l’ambivalence que le nom de ce jeu d’acrobatie chinoise entretient avec celui du Diable. Le jeu consiste à faire tourner une petite roue et à la lancer en l’air grâce à une cordelette tendue entre deux bâtons, et permet différentes figures. Diàbolo est aussi le titre d’un texte de Joan Brossa écrit en 1945, illustré par Joan Ponç et publié dans le numéro d’octobre 1948 de la revue Dau al Set, revue qu’il fonda avec les peintres Antoni Tàpies, Modest Cuixart, Joan-Josep Tharrats, le poète Joan Brossa et le philosophe Arnau Puig. Le soutien de J.V. Foix et de Joan Miró sera cardinal pour que les nouveaux artistes de l’après-guerre retrouvent les avant-gardes d’avant la guerre d’Espagne.
Plusieurs suites structurent cette période des années 40 : Dibuixos podrits (Dessins pourris), Presagis, Deliris et Al·lucinacions (Présages, Délires et Hallucinations) surgies de l’automatisme le plus viscéral pour créer un monde nouveau né de la catharsis. C’est une période d’oracles et d’exorcisme, de magisme et de démonisme qui s’exalte avec la nuit et l’alliance entre les sources littéraires cultivées du surréalisme et de la culture populaire. Joan Ponç se représente souvent sous les traits d’Arlequin tandis que ses peintures deviennent magiques et surréelles, avec des paysages nocturnes peuplés de personnages étranges : faunes, calices, arlequins, ruines fantastiques, corps géométriques et zoomorphismes imaginaires, évoluant dans des paysages dépouillés et métaphysiques.
Déçu par ses compagnons de Dau al set, il part au Brésil en 1953 avec une recommandation de Joan Miró et y reste dix ans. Les difficultés économiques le conduisent à créer une école d’art, l’Espai, pour gagner sa vie. Les suites Caps (Têtes) (1958-1959) et Ocells (Oiseaux) (1961) révèlent un mysticisme en quête de vérité et
d’absolu. Avec cette dernière série il gagne le Prix de Dessin de la VIIIe Biennale de São Paulo en 1965. Des natures mortes nocturnes et métaphysiques complètent la suite Instruments de tortura (Instruments de torture), un répertoire d’objets tranchants : épingles à cheveux, figures géométriques et roues dentelées, qui restent le témoignage le plus vivant de sa crise spirituelle et économique. Souffrant de diabète mal diagnostiqué, il retourne à Barcelone en 1962.
Dès ses débuts, dans la maison parentale, Joan Ponç a toujours peint de nuit dans une chambre munie d’une seule ampoule. Le caractère nocturne est inhérent au travail de l’artiste et renvoie à la mort. C’est dans la nuit qu’il trouve la lumière qui existe au fond de l’être. En 1966 il s’installe à Cadaquès et commence ses suites géométriques, de plus en plus intéressé par la science. Dans son atelier, l’artiste est accompagné d’un portrait d’Einstein et de la formule E = mc2, tandis qu’une grande loupe est la meilleure alliée de son travail. À cause du diabète avancé dont il souffre, l’œil devient un acteur majeur de ses tableaux.
La lumière qui émane de la nuit crée des contours iridescents en pointillés. La série Fons de l'ésser (Fond de l'être) (1975-1979) reflète les misères humaines, la mesquinerie et l’hostilité d’un monde menaçant. Ponç se révèle miniaturiste, enlumineur du livre de la vie.
Au début des années quatre-vingt, il est confronté à la mort et à la cécité, les Pyrénées deviennent l’horizon de son univers de vie : Collioure, Céret, et La Roca de Pelancà où il s’installe dans une maison frappée par la foudre, juchée au sommet d’une colline. Dans les salles d’attente des hôpitaux, il peint les 424 miniatures des Capses secretes (Boîtes secrètes). Il meurt à Saint-Paul de Vence le 4 avril 1984
La peinture de Joan Ponç est capable d’explorer les recoins les plus obscurs et les plus cachés de l’être humain. Le caractère rare et unique de son œuvre l’a conduit à une solitude, un isolement, un silence qui font de lui un solitaire et un témoin viscéral de la pénétration de la peinture dans le mystère de la vie et de la mort, vécue en tant qu’expérience.
« Diabolo » fait référence au sens du ludique chez Joan Ponç, avec toute l’ambivalence que le nom de ce jeu d’acrobatie chinoise entretient avec celui du Diable. Le jeu consiste à faire tourner une petite roue et à la lancer en l’air grâce à une cordelette tendue entre deux bâtons, et permet différentes figures. Diàbolo est aussi le titre d’un texte de Joan Brossa écrit en 1945, illustré par Joan Ponç et publié dans le numéro d’octobre 1948 de la revue Dau al Set, revue qu’il fonda avec les peintres Antoni Tàpies, Modest Cuixart, Joan-Josep Tharrats, le poète Joan Brossa et le philosophe Arnau Puig. Le soutien de J.V. Foix et de Joan Miró sera cardinal pour que les nouveaux artistes de l’après-guerre retrouvent les avant-gardes d’avant la guerre d’Espagne.
Plusieurs suites structurent cette période des années 40 : Dibuixos podrits (Dessins pourris), Presagis, Deliris et Al·lucinacions (Présages, Délires et Hallucinations) surgies de l’automatisme le plus viscéral pour créer un monde nouveau né de la catharsis. C’est une période d’oracles et d’exorcisme, de magisme et de démonisme qui s’exalte avec la nuit et l’alliance entre les sources littéraires cultivées du surréalisme et de la culture populaire. Joan Ponç se représente souvent sous les traits d’Arlequin tandis que ses peintures deviennent magiques et surréelles, avec des paysages nocturnes peuplés de personnages étranges : faunes, calices, arlequins, ruines fantastiques, corps géométriques et zoomorphismes imaginaires, évoluant dans des paysages dépouillés et métaphysiques.
Déçu par ses compagnons de Dau al set, il part au Brésil en 1953 avec une recommandation de Joan Miró et y reste dix ans. Les difficultés économiques le conduisent à créer une école d’art, l’Espai, pour gagner sa vie. Les suites Caps (Têtes) (1958-1959) et Ocells (Oiseaux) (1961) révèlent un mysticisme en quête de vérité et
d’absolu. Avec cette dernière série il gagne le Prix de Dessin de la VIIIe Biennale de São Paulo en 1965. Des natures mortes nocturnes et métaphysiques complètent la suite Instruments de tortura (Instruments de torture), un répertoire d’objets tranchants : épingles à cheveux, figures géométriques et roues dentelées, qui restent le témoignage le plus vivant de sa crise spirituelle et économique. Souffrant de diabète mal diagnostiqué, il retourne à Barcelone en 1962.
Dès ses débuts, dans la maison parentale, Joan Ponç a toujours peint de nuit dans une chambre munie d’une seule ampoule. Le caractère nocturne est inhérent au travail de l’artiste et renvoie à la mort. C’est dans la nuit qu’il trouve la lumière qui existe au fond de l’être. En 1966 il s’installe à Cadaquès et commence ses suites géométriques, de plus en plus intéressé par la science. Dans son atelier, l’artiste est accompagné d’un portrait d’Einstein et de la formule E = mc2, tandis qu’une grande loupe est la meilleure alliée de son travail. À cause du diabète avancé dont il souffre, l’œil devient un acteur majeur de ses tableaux.
La lumière qui émane de la nuit crée des contours iridescents en pointillés. La série Fons de l'ésser (Fond de l'être) (1975-1979) reflète les misères humaines, la mesquinerie et l’hostilité d’un monde menaçant. Ponç se révèle miniaturiste, enlumineur du livre de la vie.
Au début des années quatre-vingt, il est confronté à la mort et à la cécité, les Pyrénées deviennent l’horizon de son univers de vie : Collioure, Céret, et La Roca de Pelancà où il s’installe dans une maison frappée par la foudre, juchée au sommet d’une colline. Dans les salles d’attente des hôpitaux, il peint les 424 miniatures des Capses secretes (Boîtes secrètes). Il meurt à Saint-Paul de Vence le 4 avril 1984
Informations pratiques
Musée d'art moderne de Céret
contact@musee-ceret.com
Tél : 04 68 87 27 76
www.musee-ceret.com
www.musee-ceret-expo.com
Horaires et jours d’ouverture :
Du 3 mars au 27 mai : ouvert de 10 h à 17 h, fermé le lundi.
Plein tarif : 8 €. Tarif réduit : 6 €. Gratuit jusqu'à 12 ans.
La billetterie est fermée 30 minutes avant la fermeture du musée
contact@musee-ceret.com
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Horaires et jours d’ouverture :
Du 3 mars au 27 mai : ouvert de 10 h à 17 h, fermé le lundi.
Plein tarif : 8 €. Tarif réduit : 6 €. Gratuit jusqu'à 12 ans.
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