Sur un tube de Claude François, « Comme d'habitude », décliné pendant une heure dans une série de versions boîte à musique ou crooner qui célèbrent Daniel Knox, Charley Bassey, Nina Hagen ou Nina Simone, trois jeunes danseurs viennent incarner devant nous une petite troupe en tournée dans des cabarets de villages. Ils mettent en scène avec perspicacité et subtilité, leurs angoisses quotidiennes, leurs rivalités, leurs fatigues, leurs fantasmes, et nous révèlent ainsi ces moments où s'opère pour le danseur, le dépassement ou la réinvention de soi. L'ensemble offre un spectacle agréable qui convoque la mémoire des danses populaires dans le cadre élégant d'une technique classique parfaitement maîtrisée.
Si les objectifs intellectuels du chorégraphe se perçoivent davantage dans les poses figées ou les regards muets des danseurs en direction de la salle, l'accent principal est mis néanmoins sur la rivalité des deux jeunes filles (Claire Indaburu et Lisa Virlet) dans leur relation amoureuse à un charmant garçon (Benjamin Dur) qui entrecoupe ses figures de passes de torero de sauts de chat et de pirouettes gracieuses pour résister à leur envoûtement. Espiègles, lutteuses, se renvoyant des images de leurs grimaces dans des miroirs à main, imitant les déhanchements des Clodettes, les deux filles finissent par circuler comme des ombres agitées des Enfers aux dépens du jeune homme qui s'imagine avoir vécu, le temps d'un rêve, au pays des Chimères.
Très différente de sa dernière pièce, Henriette et Matisse, My Way donne de la danse une image moins exigeante, susceptible de séduire un public régional plus populaire...
Philippe Oualid
Si les objectifs intellectuels du chorégraphe se perçoivent davantage dans les poses figées ou les regards muets des danseurs en direction de la salle, l'accent principal est mis néanmoins sur la rivalité des deux jeunes filles (Claire Indaburu et Lisa Virlet) dans leur relation amoureuse à un charmant garçon (Benjamin Dur) qui entrecoupe ses figures de passes de torero de sauts de chat et de pirouettes gracieuses pour résister à leur envoûtement. Espiègles, lutteuses, se renvoyant des images de leurs grimaces dans des miroirs à main, imitant les déhanchements des Clodettes, les deux filles finissent par circuler comme des ombres agitées des Enfers aux dépens du jeune homme qui s'imagine avoir vécu, le temps d'un rêve, au pays des Chimères.
Très différente de sa dernière pièce, Henriette et Matisse, My Way donne de la danse une image moins exigeante, susceptible de séduire un public régional plus populaire...
Philippe Oualid