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Macbeth, de William Shakespeare par la Cie Point C, Théâtre du Chêne Noir, Avignon, 31 janvier et 2 février 2014

On raconte qu’il y a fort longtemps, au milieu des montagnes, dans les hautes terres d’Ecosse, un homme aurait vu trois sorcières. Elles lui auraient délivré un terrible présage. Sur sa tête reposerait les lourds joyaux de la couronne mais il n’enfanterait jamais.


© Roxane Kasperski
© Roxane Kasperski
On dit qu’à la suite de cette rencontre cet homme serait devenu fou, comme possédé par le démon, il aurait tué, égorgé tous ceux qui auraient tenté de se mettre au travers de sa route. On raconte qu’il aurait rencontré le diable en personne. Cette histoire aurait même fait l’objet d’une pièce. On dit que tout ce qui touche à cet homme est maudit, jusqu’à son nom.

Note d’intention

La note d’intention est un exercice périlleux. Comment trouver les mots pour transcrire un rêve qui vous habite depuis des années? Pourtant, il faut bien les trouver pour que s’agitent dans l’esprit ces sorcières défigurées aux corps ensorcelants, ce guerrier dont l’âme se voit brisée par les chants hypnotisant du mal. Comment faire le portrait de cette femme qui se donne toute entière aux pires pulsions? Ces personnages qui attirent à eux des générations de comédiens et de metteurs en scène, peuplent nos rêves depuis des siècles. Aussi la première intention serait de leur faire honneur. Avec respect, mais impertinence, en cherchant à réaliser un spectacle sans pareil. Où tous les moyens seraient mis en oeuvre pour faire du pire des cauchemars, une aventure à couper le souffle.

D’abord il y a un rêve, comme c’est souvent le cas pour les projets. Celui d’une troupe élisabéthaine du XXI siècle. Je ne veux pas dire qu’il n’y aurait pas de comédiennes ou une absence de décor. Ce que je veux dire, c’est qu’il y aurait toute une équipe à la recherche de cette chaire si particulière, de ce verbe si incarné, qui habite les pièces de Shakespeare. Qu’elle se lancerait ce défi extraordinaire qu’est « Macbeth », qu’elle chercherait ce qui fait de cette pièce un conte fantastique, une grande aventure, un idéal de théâtre populaire. Elle serait jeune, inventive et portée par des siècles de tradition. Elle porterait l’héritage d’Orson Welles. Elle poserait la question du mal comme Shakespeare la pose, mais avec dans son bagage des siècles de littérature et de pensée qui ont transformé l’idée du mal et du maudit. Elle ferait cela mais sans jamais abandonner le récit, parce qu’elle désirerait avant tout raconter une histoire, stimuler l’imaginaire, embarquer le public dans cette univers hanté où un homme se trahissant sans cesse fini par perdre la tête, décapité.

Cette équipe serait consciente que les plus beaux décors, les plus beaux costumes et les meilleurs effets ne sont rien si le verbe n’est pas incarné. Si les acteurs ne sont pas dans cette espace charnelle qui se dévoile dans chaque tirade. Parce qu’après dix ans de travail elle sait aussi que le geste compte. Elle sait que tout l’artifice du monde ne remplace pas l’âme d’un spectacle. Mais si l’artifice soutient le fond un monde peut éclore et ce monde peut s’ouvrir à tous. J’ai l’intime conviction qu’il y a dans Shakespeare tant de pensées qu’aucun homme ne saurait les exprimer.

Un théâtre par excellence, qui réveille l’esprit et l’animalité qui nous habite. Notre « Macbeth » serait une aventure sans pareille, qui irait chercher dans l’émotion et la fantaisie de quoi défaire le mal qui nous habite et qui nous tente chaque jour. Car celui qui trahi, finira toujours par se trahir soi. Arny Berry

Distribution

Macbeth, de William Shakespeare
Par la Compagnie Point C
adaptation et mise en scène Arny Berry
Collaboratrice artistique Roxane Kasperski
Avec Jean Aloïs Belbachir, Clément Bernot, Arny Berry, Rémi Caillebot, Jean-Damien Détouillon, Simon Fraud, Élodie Hatton, Elias Kahdraoui, Victor Le Lorier, Audrey Sourdive, Laure Valles, Victor Veyron
Costumes Johanna Élalouf
Scénographie Aurélie Maestre
Création FX-Prothèses Laurent Rivierre
Création Sonore Benjamin Tuau

Informations pratiques

Dans le cadre du Fest’Hiver des Scènes d’Avignon
Représentations au Théâtre du Chêne Noir (Avignon) le vendredi 31 janvier à 19h, et dimanche 2 février à 16h
Et représentations scolaires du lundi 27 au vendredi 31 janvier
Durée : 1h30
Tarifs : de 5€ à 20€
Locations
Par téléphone : 04 90 86 74 87 du mardi au vendredi de 14h à 18h
En ligne : www.chenenoir.fr
Sur place aux bureaux administratifs Place de la Bulle à Avignon du mardi au vendredi de 14h à 18h


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Pierre Aimar
Mis en ligne le Mercredi 11 Décembre 2013 à 18:31 | Lu 1259 fois

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