Pour l’accompagner dans ce parcours :
- Béatrice Tomasi et sa flûte au son si clair qu’il en module l’espace
- Frédéric Ladame qui fait tour à tour danser puis pleurer son violon
- Maria Perez au flamenco ardent et flamboyant
- Jesus de la Manuela dont les palmas accompagnent le chant rauque et puissant
- Rozaline Jacquet, mezzo-soprano à la voix envoûtante
- Roland Ferrandi et sa Cetera
- Philippe Perruchetti et Thomas Perez qui comptent parmi les guitaristes les plus talentueux de leur génération, les guitares sublimes de Manuel Gomez, Richard Perez et, bien sûr, François Tomasi
- Les textes et la voix off sont de Danielle Dufour-Verna
- les photos projetées de Frédérique Evenou
- Béatrice Tomasi et sa flûte au son si clair qu’il en module l’espace
- Frédéric Ladame qui fait tour à tour danser puis pleurer son violon
- Maria Perez au flamenco ardent et flamboyant
- Jesus de la Manuela dont les palmas accompagnent le chant rauque et puissant
- Rozaline Jacquet, mezzo-soprano à la voix envoûtante
- Roland Ferrandi et sa Cetera
- Philippe Perruchetti et Thomas Perez qui comptent parmi les guitaristes les plus talentueux de leur génération, les guitares sublimes de Manuel Gomez, Richard Perez et, bien sûr, François Tomasi
- Les textes et la voix off sont de Danielle Dufour-Verna
- les photos projetées de Frédérique Evenou
« Spectateur, prépare-toi au voyage dans cette mer d’entre les terres, notre vivier commun, où le vent gonfle les voiles. »
Une voix off s’élève dans demi-obscurité de la salle. Sur scène, l’ombre des musiciens se détache sur un fond bleu, bleu mer, bleu espoir.
« Avec des odeurs et des parfums denses de lumière et de beauté, chaque vague qui jaillit d’un rivage de la Méditerranée va atteindre, tôt ou tard, l’autre côté. Alors, chaque rivage finit par être le reflet de l’autre dans un miroir, maternité infinie de peuples et de cultures.
Musique, toi qui nourris l’âme, Brise ces chaines qui nous entravent ! Tu es le vecteur qui rapproche les hommes, dans une fusion fraternelle porteuse de paix.
Le musicien est Poète. Il devine le reflet du minaret, les hautes plaines de l’atlas, entend en écho une cloche tinter ; des patios de Cordoba lui parvient le parfum persistant du jasmin de nuit ; l’odeur du mandarinier se mêle à celle du thym sauvage, l’écume apporte des mélodies aux couleurs chamarrées, trempées de sel et d’eau.
De Corse, d’Italie, de Marseille, de Catalogne et d’Andalousie, des accords de guitare se mêlent au chant des oiseaux, affleurant les vagues, et, dans un tournoiement céleste, se crée la plus belle des mélodies »
A ces mots, les spectateurs retiennent leur souffle. Un voyage comme une chaîne auquel nous entrainent ces musiciens, ces saltimbanques, ces poètes des ondes qui font vibrer les zéphyrs.
« Victor Hugo dit de la Musique qu’elle est la vapeur de l'art, qu’elle est à la poésie ce que la rêverie est à la pensée, ce que le fluide est au liquide, ce que l'océan des nuées est à l'océan des ondes.
Pour débuter notre voyage, la cetera aux sonorités médiévales nous entraine là où les châtaigniers posent leur ombre fraîche, dans cette île de beauté, Corsica. A saint Florent, Une guitare égrène ses notes au fil de l’eau et taquine la mélopée d'un bandit corse, sur un air de Bellini, pour aspirer à traverser la Méditerranée »
Il n’a pourtant rien d’un bandit corse, Roland Ferrandi. Ce troubadour, joueur de cistre, luthiste, guitariste caresse avec sa cetera -instrument à cordes pincées emblématique de l’Ile de beauté- une Muresca à la sonorité médiévale, suivie d’une valse-mazurka de Saint-Florent. Ici, la guitare de Ferrandi a la saveur des mélodies corses. Enfin, son magnifique « Ormai per la macchia » aux notes cristallines, à l’origine une chanson populaire issue de la "tradition orale" sicilienne du 16°siécle, musique pourtant attribuée au célèbre Vicenzo Bellini et paraît-il, écrite pour la première fois en 1842. Avec Roland Ferrandi, cette « Fenestra ca lucive » brille de tous ses feux.
A chaque morceau joué, l’écran projette des photos qui enveloppent les musiciens, les incluent dans le cadre. Avec eux le spectateur est happé et la lumière, l’image, les lieux sont autant d’échos qui envahissent la salle. Nous voguons, nous voyageons avec eux !
« Le Libeccio nous pousse, le Sirocco nous entraine. Les cordes des guitares et celles des violons, instruments fétiches des pays qui bordent la méditerranée, sont autant de liens qui propagent la musique sur le sillon des vagues
. Ici, la chaleur est plus intense, presque oppressante. Les persiennes sont closes.
Mais dans la fraicheur du soir, sous les balcons, à Santa Lucia, naissent des sérénades, cantabile et virtuosité de la musique italienne. »
Nous voici arrivée dans la belle Italie avec le lyrisme du violon de Frédéric Ladame sur le ‘Cantabile’ de Paganini, accompagné de la guitare de Tomasi. Aucune trahison dans leur ‘el tradimiento’ qui suit. Le romantisme de Donizetti est rendu dans tout son éclat par les deux musiciens. Enfin, Naples s’offre dans toute sa splendeur avec un « Santa Lucia » joué avec brio. Derrière les musiciens, des fenêtres au linge pendu, des persiennes typiques de la botte, et une couleur particulière que vient souligner la mélodie.
« Notre périple mélodieux ne pouvait pas manquer la belle Massalia.
Une valse comme un clin d’œil à l’amour de Protis pour Gyptis, une ode à la fraternité de ce peuple coloré, métissé, ouvrant ses bras sur la mer, avec tendresse. »
C’est à Marseille, bien sûr, que les guitares de Thomas Perez et de François Tomasi rendent un brillant hommage à Bartoli avec sa « Valse » Dolinda.
Destination finale de ce périple, l’Espagne… La Catalogne évoquée par plusieurs duos de guitare et trios chant, flûte, guitare pour épouser la beauté nostalgique des chants séfardites.
« La terre est plus aride, le cœur plus chaud encore. Le soleil fait battre les veines sur les tempes des hommes.
La tramontane a sauté la montagne et soulève les jupons des Catalanes.
Le son limpide d’une flûte se marie aux accords de guitare… Des chants d’amour et de nostalgie s’élèvent, réminiscence d’un passé gravé sur les pierres. »
La « Sardane », symbole de paix et d’amitié dont Picasso avait même fait le dessin d’un groupe de danseurs surplombé d’une colombe, nous entraine dans une sarabande où il fait bon se tenir la main.
Puis, quand le sacré cohabite avec le profane, l'orient avec l'occident, c’est la voix suave de Rozaline Jacquet qui s’élève sur ‘les chants séfardites’. La guitare de François Tomasi et la flûte à la beauté limpide de Béatrice Tomasi se marient à la plainte de l’exil.
La terre aimée garde l’empreinte des pas de ceux qui sont chassés, de ceux qui doivent fuir.
Combien ? Arrachés à leurs terres, balayés comme fétus de paille jetés au vent, blessés, meurtris ? De la mer montent encore les plaintes de ceux qu’elle engloutit. Des guitares comme un baume sur la terre d’Alhambra.
Des guitares en duo, et la vibration magique de leurs cordes qui magnifient, qui exaltent.
Des façades blanchies à la chaux, des volets peints en bleu, le bruit des jets d’eau qui jasent, les « rasgueados » sur la guitare, le pas d’un cheval, seul, sous les oliviers, et le vent triste …Grenade…
Ils marchent au-travers des pierres et du temps, des figues et des chevaux : Lorca, Dali, Bunuel, De Falla, Vous qui faisiez s’envoler des colombes, où êtes-vous ?
‘Asturias’ d’Albeniz et ‘La Danse du Meunier’ de De Falla, sont interprétés avec maestria.
Nous voici en Andalousie :
Avec fierté, les gitans ont levé leurs yeux de bronze et d’or Autour des braseros, Comme un sortilège, la passion flamenca magnifie la langueur des Andalouses.
‘Azulejos’ et le Trio Solea enflamment la salle qui tourbillonne avec le flamenco exaltant de la magnifique Maria Perez. Ses talons claquent au rythme des las palmas et du chant gitan.
Les musiciens quittent la scène. Sur l’écran s’affiche la mer et une chaine. C’est le texte qui clôt ce spectacle. Les spectateurs retiennent leur souffle. Ces artistes ont soufflé sur eux, comme un charme :
Une chaine, non plus pour entraver, brimer, avilir, mais une chaine d’amour, qui draine, qui tire, qui entraîne, qui relie la musique, les idées, les femmes et les hommes autour de cette Méditerranée de fraternité et de partage dont nous n’avons parcouru qu’une moitié. Les maillons d’une chaine, une tresse entre les peuples et une humanité, debout, qui nous attend…pour chanter, pour donner l’alarme avec des cordes de guitare et avec des cris d’oiseaux.
Tout est méticuleusement mis en place, travaillé, ciselé, chez François Tomasi. Et ce spectacle, autour de cette Méditerranée, devient un canevas où s’enchevêtrent les sentiments, les sons, les voix, les danses, les couleurs. Accentuant le dépaysement, les artistes se fondent dans les photos projetées sur l’écran comme autant de lieux partagés : du grand art, servi par des artistes d’exception ! Le public ne s’y est pas trompé, applaudissant à tout rompre A voir et à revoir !
Danielle Dufour-Verna
« Avec des odeurs et des parfums denses de lumière et de beauté, chaque vague qui jaillit d’un rivage de la Méditerranée va atteindre, tôt ou tard, l’autre côté. Alors, chaque rivage finit par être le reflet de l’autre dans un miroir, maternité infinie de peuples et de cultures.
Musique, toi qui nourris l’âme, Brise ces chaines qui nous entravent ! Tu es le vecteur qui rapproche les hommes, dans une fusion fraternelle porteuse de paix.
Le musicien est Poète. Il devine le reflet du minaret, les hautes plaines de l’atlas, entend en écho une cloche tinter ; des patios de Cordoba lui parvient le parfum persistant du jasmin de nuit ; l’odeur du mandarinier se mêle à celle du thym sauvage, l’écume apporte des mélodies aux couleurs chamarrées, trempées de sel et d’eau.
De Corse, d’Italie, de Marseille, de Catalogne et d’Andalousie, des accords de guitare se mêlent au chant des oiseaux, affleurant les vagues, et, dans un tournoiement céleste, se crée la plus belle des mélodies »
A ces mots, les spectateurs retiennent leur souffle. Un voyage comme une chaîne auquel nous entrainent ces musiciens, ces saltimbanques, ces poètes des ondes qui font vibrer les zéphyrs.
« Victor Hugo dit de la Musique qu’elle est la vapeur de l'art, qu’elle est à la poésie ce que la rêverie est à la pensée, ce que le fluide est au liquide, ce que l'océan des nuées est à l'océan des ondes.
Pour débuter notre voyage, la cetera aux sonorités médiévales nous entraine là où les châtaigniers posent leur ombre fraîche, dans cette île de beauté, Corsica. A saint Florent, Une guitare égrène ses notes au fil de l’eau et taquine la mélopée d'un bandit corse, sur un air de Bellini, pour aspirer à traverser la Méditerranée »
Il n’a pourtant rien d’un bandit corse, Roland Ferrandi. Ce troubadour, joueur de cistre, luthiste, guitariste caresse avec sa cetera -instrument à cordes pincées emblématique de l’Ile de beauté- une Muresca à la sonorité médiévale, suivie d’une valse-mazurka de Saint-Florent. Ici, la guitare de Ferrandi a la saveur des mélodies corses. Enfin, son magnifique « Ormai per la macchia » aux notes cristallines, à l’origine une chanson populaire issue de la "tradition orale" sicilienne du 16°siécle, musique pourtant attribuée au célèbre Vicenzo Bellini et paraît-il, écrite pour la première fois en 1842. Avec Roland Ferrandi, cette « Fenestra ca lucive » brille de tous ses feux.
A chaque morceau joué, l’écran projette des photos qui enveloppent les musiciens, les incluent dans le cadre. Avec eux le spectateur est happé et la lumière, l’image, les lieux sont autant d’échos qui envahissent la salle. Nous voguons, nous voyageons avec eux !
« Le Libeccio nous pousse, le Sirocco nous entraine. Les cordes des guitares et celles des violons, instruments fétiches des pays qui bordent la méditerranée, sont autant de liens qui propagent la musique sur le sillon des vagues
. Ici, la chaleur est plus intense, presque oppressante. Les persiennes sont closes.
Mais dans la fraicheur du soir, sous les balcons, à Santa Lucia, naissent des sérénades, cantabile et virtuosité de la musique italienne. »
Nous voici arrivée dans la belle Italie avec le lyrisme du violon de Frédéric Ladame sur le ‘Cantabile’ de Paganini, accompagné de la guitare de Tomasi. Aucune trahison dans leur ‘el tradimiento’ qui suit. Le romantisme de Donizetti est rendu dans tout son éclat par les deux musiciens. Enfin, Naples s’offre dans toute sa splendeur avec un « Santa Lucia » joué avec brio. Derrière les musiciens, des fenêtres au linge pendu, des persiennes typiques de la botte, et une couleur particulière que vient souligner la mélodie.
« Notre périple mélodieux ne pouvait pas manquer la belle Massalia.
Une valse comme un clin d’œil à l’amour de Protis pour Gyptis, une ode à la fraternité de ce peuple coloré, métissé, ouvrant ses bras sur la mer, avec tendresse. »
C’est à Marseille, bien sûr, que les guitares de Thomas Perez et de François Tomasi rendent un brillant hommage à Bartoli avec sa « Valse » Dolinda.
Destination finale de ce périple, l’Espagne… La Catalogne évoquée par plusieurs duos de guitare et trios chant, flûte, guitare pour épouser la beauté nostalgique des chants séfardites.
« La terre est plus aride, le cœur plus chaud encore. Le soleil fait battre les veines sur les tempes des hommes.
La tramontane a sauté la montagne et soulève les jupons des Catalanes.
Le son limpide d’une flûte se marie aux accords de guitare… Des chants d’amour et de nostalgie s’élèvent, réminiscence d’un passé gravé sur les pierres. »
La « Sardane », symbole de paix et d’amitié dont Picasso avait même fait le dessin d’un groupe de danseurs surplombé d’une colombe, nous entraine dans une sarabande où il fait bon se tenir la main.
Puis, quand le sacré cohabite avec le profane, l'orient avec l'occident, c’est la voix suave de Rozaline Jacquet qui s’élève sur ‘les chants séfardites’. La guitare de François Tomasi et la flûte à la beauté limpide de Béatrice Tomasi se marient à la plainte de l’exil.
La terre aimée garde l’empreinte des pas de ceux qui sont chassés, de ceux qui doivent fuir.
Combien ? Arrachés à leurs terres, balayés comme fétus de paille jetés au vent, blessés, meurtris ? De la mer montent encore les plaintes de ceux qu’elle engloutit. Des guitares comme un baume sur la terre d’Alhambra.
Des guitares en duo, et la vibration magique de leurs cordes qui magnifient, qui exaltent.
Des façades blanchies à la chaux, des volets peints en bleu, le bruit des jets d’eau qui jasent, les « rasgueados » sur la guitare, le pas d’un cheval, seul, sous les oliviers, et le vent triste …Grenade…
Ils marchent au-travers des pierres et du temps, des figues et des chevaux : Lorca, Dali, Bunuel, De Falla, Vous qui faisiez s’envoler des colombes, où êtes-vous ?
‘Asturias’ d’Albeniz et ‘La Danse du Meunier’ de De Falla, sont interprétés avec maestria.
Nous voici en Andalousie :
Avec fierté, les gitans ont levé leurs yeux de bronze et d’or Autour des braseros, Comme un sortilège, la passion flamenca magnifie la langueur des Andalouses.
‘Azulejos’ et le Trio Solea enflamment la salle qui tourbillonne avec le flamenco exaltant de la magnifique Maria Perez. Ses talons claquent au rythme des las palmas et du chant gitan.
Les musiciens quittent la scène. Sur l’écran s’affiche la mer et une chaine. C’est le texte qui clôt ce spectacle. Les spectateurs retiennent leur souffle. Ces artistes ont soufflé sur eux, comme un charme :
Une chaine, non plus pour entraver, brimer, avilir, mais une chaine d’amour, qui draine, qui tire, qui entraîne, qui relie la musique, les idées, les femmes et les hommes autour de cette Méditerranée de fraternité et de partage dont nous n’avons parcouru qu’une moitié. Les maillons d’une chaine, une tresse entre les peuples et une humanité, debout, qui nous attend…pour chanter, pour donner l’alarme avec des cordes de guitare et avec des cris d’oiseaux.
Tout est méticuleusement mis en place, travaillé, ciselé, chez François Tomasi. Et ce spectacle, autour de cette Méditerranée, devient un canevas où s’enchevêtrent les sentiments, les sons, les voix, les danses, les couleurs. Accentuant le dépaysement, les artistes se fondent dans les photos projetées sur l’écran comme autant de lieux partagés : du grand art, servi par des artistes d’exception ! Le public ne s’y est pas trompé, applaudissant à tout rompre A voir et à revoir !
Danielle Dufour-Verna