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Marseille, Musée Regards de Provence : exposition « Laurent Mattio, peindre la lumière », du 25 mars au 28 septembre 2025

L’exposition « Laurent Mattio, peindre la lumière » est consacrée à ce peintre provençal (1892-1965), dont l’œuvre éclatante témoigne d’une maîtrise rare du dessin, de la couleur et de la lumière. À travers plus de 150 toiles, aquarelles et dessins, le parcours de l’artiste révèle son profond attachement à la Méditerranée et à son territoire, entre Provence et rives lointaines


Marseille, Musée Regards de Provence : exposition « Laurent Mattio, peindre la lumière », du 25 mars au 28 septembre 2025

Tartanes au large de Marseille, effet de mistral, huile sur toile 73 x 92 cm, Collection particulière
Tartanes au large de Marseille, effet de mistral, huile sur toile 73 x 92 cm, Collection particulière
Une formation académique exigeante
Laurent Mattio révèle dès son plus jeune âge un talent remarquable pour le dessin. Soutenu par ses professeurs, il intègre les Écoles des Beaux-Arts de Toulon puis de Paris, où il se forme auprès de maîtres reconnus, notamment Edmond Barbaroux et Fernand Cormon.
Sous l’influence d’Edmond Barbaroux, peintre officiel de la Marine, Mattio développe une approche rigoureuse du paysage méditerranéen et perfectionne son art du trait. À Paris, auprès de Fernand Cormon, célèbre professeur de Toulouse-Lautrec et Van Gogh, il approfondit son étude de la lumière, de la perspective et de la composition.
S’il est parfois rapproché de Monticelli, Montenard ou Sorolla y Bastida, Laurent Mattio affirme un style résolument personnel, où l’équilibre entre le dessin et la couleur structure chaque œuvre avec force et sensibilité.

Maison au soleil, Villefranche-sur-Mer, 1927, huile sur panneau 65 x 81 cm, Collection particulière
Maison au soleil, Villefranche-sur-Mer, 1927, huile sur panneau 65 x 81 cm, Collection particulière
Le dessin, socle de son art
Laurent Mattio accorde une place primordiale au dessin préparatoire, qu’il pratique avec précision au fusain ou au crayon. Ses esquisses, souvent réalisées sur le motif, captent l’instant avec une spontanéité saisissante.
Sa maîtrise du trait est saluée dès la rétrospective de ses dessins à Toulon en 1970, où ses amis soulignent la finesse et la force expressive de ses croquis : « Avec des moyens très simples – le grain du papier, le crayon gras ou le fusain – il a tiré des petits chefs-d’œuvre de grâce rustique et de délicatesse infinie. » – R. Noilletas, Magie et Envoûtement du Dessin (1970).
De retour en atelier, il affine ses compositions et utilise la mise au carreau pour reporter ses croquis sur la toile, assurant ainsi l’harmonie et l’équilibre de chaque œuvre.

La lumière, essence de la couleur
Si le dessin est la structure fondamentale de son travail, c’est la lumière qui donne toute sa force à ses toiles. Contrairement à ses contemporains qui l’abordent par des tons clairs, Mattio recherche la luminosité dans les jeux de contraste et de matière. En peinture à l’huile, il alterne aplats subtils et empâtements au couteau pour donner à ses œuvres une profondeur et une vibration singulières. En aquarelle, la transparence des pigments amplifie la lumière et confère aux scènes une légèreté aérienne. Ce travail accorde à ses paysages et scènes de vie une intensité saisissante, où la lumière semble émaner de la toile elle-même.

Terrasse au soleil, Sanary-sur-Mer, c. 1950, huile sur toile 65 x 92 cm, Collection particulière
Terrasse au soleil, Sanary-sur-Mer, c. 1950, huile sur toile 65 x 92 cm, Collection particulière
Une ode à la Méditerranée - Ses thèmes de prédilection
Laurent Mattio capte la diversité et la vitalité de Marseille et sa région avec une attention particulière aux nuances changeantes de la mer et du ciel. Au-delà du Vieux-Port et des bords de mer, il trouve une inspiration constante dans la Provence et le littoral varois. À Sanary-sur-Mer, depuis sa maison dominant le port, il peint les barques colorées et les scènes de marché baignées de soleil. À Toulon, il s’intéresse à la cohabitation entre navires militaires et bateaux de pêche. Dans l’arrière-pays, il sublime la Provence rurale, entre champs d’oliviers, bastides ensoleillées et places ombragées.
Ses voyages en Italie et en Espagne nourrissent également son travail, notamment à Venise, où il s’attarde sur les reflets de la lumière sur l’eau, et sur la Costa Brava, où il capture la force des contrastes et des couleurs éclatantes.

Un peintre de son temps, un héritage intemporel
Laurent Mattio reste un peintre inclassable, à la croisée du classicisme et de la modernité. Son exigence technique, son jeu subtil entre dessin et couleur et son traitement magistral de la lumière font de lui une figure incontournable de la peinture provençale.
Avec cette grande rétrospective marseillaise, son œuvre se dévoile dans toute sa richesse, offrant une plongée vibrante dans l’univers d’un artiste pour qui la lumière était bien plus qu’un sujet : une quête absolue.

Éléments biographiques

Laurent Mattio est né le 29 septembre 1892 à Toulon, dans une famille modeste. Sa vocation pour la peinture naît d’une rencontre fortuite avec un artiste peignant en plein air. Fasciné, il décide de se consacrer à l’art. Grâce à sa détermination, il intègre l’École des Beaux-Arts Grandjean de Toulon, où il excelle malgré son manque de moyens.
Ses premières expositions à Toulon sont bien accueillies par la critique. En 1913, il obtient une bourse qui lui permet d’entrer à l’École Nationale des Beaux-Arts de Paris. Malgré une vie de bohème marquée par des conditions précaires, il poursuit sa formation sous l’égide du peintre Cormon.
Affaibli par une broncho-pneumonie, il est réformé en 1914 et retourne en convalescence en Provence, où il puise une nouvelle inspiration. En 1919, il est admis au prestigieux Salon des Artistes Français avec une toile représentant le Cap Brun, consacrant ainsi son talent naissant.

La Provence sera désormais son port d’attache. Installé à Toulon puis à Sanary et à nouveau à Toulon après la Seconde Guerre mondiale, il multiplie les expositions à travers tout le pays et décroche nombre de commandes publiques, notamment un panneau décoratif pour le Grand Théâtre de Toulon ou une affiche promotionnelle pour le Syndicat d’Initiative. En parallèle, quelques mécènes locaux repèrent son talent et lui accordent leur soutien. Ainsi, Mattio peut abandonner en 1931 son poste de professeur à l’École des Beaux-Arts Grandjean pour se consacrer pleinement à son art. Viscéralement attaché à sa terre natale, multipliant aussi bien les marines que les vues des villages de l’arrière-pays, il s’offre également plusieurs incursions en Espagne et en Italie, renouvelant ses sujets au contact de la Costa Brava ou de la Sérénissime.
Il est un peintre reconnu lorsqu’il s’éteint en 1965, à l’âge de 72 ans. Son fils unique, Jean-Gérard (1927-1995) embrassera également une carrière artistique.

Informations pratiques et Visites :

Ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 18h
Billet expositions temporaires : Plein Tarif : 8,50€. Tarifs réduits : 8,00 € - 7,00€ - 6,00€ - 4,50 € - 3,50€.
Visites commentées pour groupe : tarif d’entrée + 7€ /pers., du mardi au samedi sur réservation.
Visite commentée gratuite hors groupe : le premier samedi de chaque mois à 10h30, hors droit d’entrée plein tarif, sur réservation (6 à 25 personnes).

Musée Regards de Provence
Allée Regards de Provence
Rue Vaudoyer
13002 Marseille

Tél. : +33 4 96 17 40 40
www.museeregardsdeprovence.com

Pierre Aimar
Mis en ligne le Lundi 31 Mars 2025 à 19:58 | Lu 69 fois

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