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Marseille, Université Populaire du Théâtre Toursky : autorité, domination et pouvoir

Pour la dernière université populaire de la saison, le public rassemblé dans la salle Léo Ferré du Théâtre Toursky a eu l’immense honneur d’accueillir ce jeudi 20 juin 2019 la grande journaliste, écrivaine, réalisatrice Hélène Fresnel, en compagnie de l’éminent psychanalyste, professeur émérite de psychologie et de psychopathologie clinique Roland Gori, fidèle habitué des lieux et de Richard Martin, Directeur du Théâtre Toursky. Une tribune rêvée pour cette dernière conférence-débat.


Marseille, Université Populaire du Théâtre Toursky : autorité, domination et pouvoir
Richard Martin ouvre l’université en souhaitant la bienvenue aux invités et aux spectateurs. Il dit un texte de Léo Ferré : « Ni Dieu, ni Maître », Magistral.

En voyant arriver Hélène Fresnel, cheveux courts blonds, frêle, la voix fine, mon esprit fait un bond en arrière. J’essaie de chasser l’image qui s’y forme intantanément : celle de Bernard Maris, collaborateur de Charlie Hebdo sous le pseudo de « oncle Bernard », tombé lui aussi lors de l’attentat du 7 janvier 2015 sous les balles des frères Kouachi. Quatre années et quelques mois plus tard, la figure de l’homme libre se juxtapose à celle de sa dernière compagne, ce soir, dans ce théâtre, symbole de culture et de résistance. Je ne poserai aucune question à ce sujet. Ce soir, je suis venue écouter Hélène Fresnel. Elle présente le film qu’elle a réalisé avec Hélène Risser : « Le Pouvoir nuit-il gravement au cerveau ? » (film 2018)

"Ce qui intéresse l´homme politique ce n´est pas l´argent. C´est le pouvoir. Il ne pense qu´à ça tout le temps, jour et nuit. S´il sacrifie tout, sa famille, sa santé, sa dignité, c´est toujours pour le pouvoir." (François Mitterrand).
La toute-puissance présidentielle serait-elle responsable de dérives comportementales de nos présidents ? Attitude agressive de Nicolas Sarkozy : tout le monde se souvient du désormais célèbre « Casse-toi pauv’ con ». Décisions solitaires et incompréhensibles de François Hollande, comme l´a illustré, par exemple, l'affaire Léonarda.
Les deux derniers quinquennats ont été émaillés d´incidents, parfois inexplicables, qui ont choqué et accru la défiance des français. Nicolas Sarkozy et François Hollande prétendaient, chacun à leur façon, transformer la fonction présidentielle mais ont aussi, en retour, été changés par elle. Quant à Emmanuel Macron, son attitude autoritaire et certaines de ses saillies peu jupitériennes sur « les cyniques » et « les fainéants » posent, elles aussi, la question d´un « pétage de plomb » présidentiel. Comme si le pouvoir avait plus d'effet sur le cerveau que le cerveau sur le pouvoir. De récentes recherches en psychologie et neurosciences ont montré à quel point le pouvoir, la solitude et le stress influençaient nos comportements. Les conditions actuelles d´exercice de la fonction suprême, entre toute-puissance d´une monarchie républicaine et accélération temporelle de la pression médiatique, produisent -à n´en point douter- un cocktail explosif pour les cerveaux humains. Quels sont les effets du pouvoir politique et quel rôle joue-t-il dans les impairs que nous avons récemment pu observer ? Aucune étude scientifique française ne s´étant à ce jour emparée de cette question, Hélène Risser et Hélène Fresnel ont mené l´enquête et propose de faire vivre aux spectateurs une expérience grandeur nature à travers les analyses de spécialistes chevronnés du fonctionnement psychologique et cérébral. Des recherches récentes en psychologie et neurosciences ont montré à quel point le pouvoir, la solitude et le stress influencent les comportements. Ces trois éléments étant indissociables de la fonction de président de la République, se pose la question de savoir quels peuvent être les effets du pouvoir sur les chefs d'État.’’ (cf public sénat)

Hélène Freschel : « Le film a été diffusé sur Public Sénat puis France 3 alors que Monsieur Macron avait déjà commencé à ânonner quelques petites perles. On s’est dit que c’était intéressant d’aller voir ce qui se passait du côté du pouvoir présidentiel et de le passer au crible de la psychologie sociale, de l’éthologie, des neurosciences et de la psychanalyse. Mon inspiration était le film d’Alain Resnais ‘Mon oncle d’Amérique’ dans lequel Henri Laborit ponctue la fiction avec des rats et il se sert de l’éthologie pour expliquer les comportements humains. Vous allez voir les 10 premières minutes et les 10 dernières de ce modeste documentaire. »

Après la vision des vingt minutes du documentaire, Hélène Fresnel ajoute:
« Quand on a commencé à tourner ce film, le quinquennat de Monsieur Macron n’avait pas démarré depuis longtemps et on s’est dit qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas dans l’exercice du pouvoir présidentiel. L’isolation du pouvoir peut paraitre un lieu commun mais l’idée était de montrer L’accumulation d’échecs présidentiels. Aller voir des chercheurs qui confirmaient que tout cette espèce de décorum dans lequel on est dans la cinquième république aujourd’hui et avec la pression médiatique, les effets délétères et pervers que cela exerce sur la présidence de la République. J’ai pensé qu’il était très important d’avoir la réflexion de la psychanalyse sur le sujet avec Roland Gori, réflexion que Roland a approfondie dans son livre ‘La nudité du pouvoir’. Evidemment, le démarrage sur le conte d’Andersen est absolument judicieux. On s’est aperçu rapidement que le roi était nu. Roland peut nous expliquer comment la psychanalyse peut se saisir et s’emparer de cette question du pouvoir. »
« La Nudité du Pouvoir » Roland GORI (parution 2018 chez LLL)

« Il fallait à notre pays un certain culot pour élire à la magistrature suprême un jeune homme quasiment inconnu, négociateur habile du compromis autant que «traître» méthodique. Emmanuel Macron est le personnage héroïque de cette modernité où les élites désertent les valeurs de dette, de justice et d’égalité au profit de celles de performance et d’efficacité. Au-delà d’une analyse du temps présent, l’ouvrage propose une réflexion sur la nature et l’origine du pouvoir. Rien de nouveau ne saurait advenir sans une remise en cause de notre relation au pouvoir qui ne détient sa force que de notre cécité. Le désir de démocratie suppose un certain courage, courage fraternel de pouvoir dire ensemble que «l’Empereur est nu ».

Roland Gori : « A la question d’Hélène, Je ne sais pas si la psychanalyse peut s’emparer de la question du pouvoir car elle dit justement qu’il ne s’exerce qu’à condition qu’on n’en jouisse pas. On le voit très bien au niveau de la Cure. Le pouvoir qui est attribué à celui qui est supposé savoir et qui est en position de pouvoir ne peut tenir sa position qu’à condition de ne pas l’exercer. Dès la moindre velléité d’exercer son pouvoir, il serait destitué. Ce conte d’Andersen est important car il me parait dévoiler les ressorts les plus intimes de notre rapport au pouvoir. Dans le film nous voyons les effets que le pouvoir peut avoir sur celui qui prétend l’incarner. Le conte d’Andersen est un merveilleux conte qui donne aux enfants la revanche sur les adultes montrant à quel point les adultes sont pris dans un conformisme social finalement très hypocrite. L’histoire est celle d’un empereur qui n’aimait rien tant que ses beaux habits et s’occupait très peu de la gestion de son empire. On disait de lui ‘il est dans sa garde-robe’. Aujourd’hui on dirait ‘il est dans sa ‘com’ et cela coûte un argent fou. Cet empereur va succomber à une imposture. Deux escrocs vont se faire passer pour d’excellents tisserands et promettre de lui confectionner les habits les plus magnifiques du monde sans rivalité possible avec l’existant. Ils précisent qu’il faut pour cela les soies les plus merveilleuses, l’or, les diamants etc. Ils travailleront jour et nuit à la fabrication de ces habits splendides dont la particularité, précisent-ils, est qu’ils demeurent invisibles aux yeux des imbéciles ou de ceux inadaptés à leur fonction –on est déjà dans l’évaluation !- Bien sûr, ils font mine de travailler, après avoir reçu l’or, les diamants, etc. devant un métier à tisser intégralement vide. L’empereur envoie son premier chambellan s’enquérir de l’avancée du travail. Celui-ci arrive devant le métier à tisser vide. Mais un premier Chambellan ne peut pas dire que c’est un imbécile ou qu’il est inadapté à sa fonction. Donc il s’extasie devant la beauté des habits invisibles que les deux escrocs sont en train de tisser. Tout le gouvernement défile –on imagine bien aujourd’hui qui pourrait s’extasier le plus- et les deux escrocs vont jusqu’à demander à l’empereur de constater lui-même. L’empereur ne voit rien mais un empereur ne peut pas avouer que c’est un imbécile ou qu’il est inadapté à sa fonction, et lui-même s’extasie devant la magnificence de ces habits. Les deux escrocs lui proposent alors de défiler dans son royaume habillé uniquement de ces habits-là qui n’existent pas. L’empereur défile nu avec le peuple qui s’extasie, qui ovationne un empereur revêtu d’habits merveilleux car personne ne peut avouer que c’est un imbécile et là, un petit enfant s’écrie : ‘Mais il est tout nu !’ L’empereur tremble un peu, le peuple tressaille mais le chambellan continue à porter la traîne d’habit qui n’existe pas. Je crois que c’est cela qui dit le rapport au roi. Il n’est rien sans les fictions, les attentes dont nous le parons. Il n’est rien sans tous ces habits magiques dont nous avons besoin de l’affubler. Dans le livre, il y a toute une partie là-dessus : d’où vient ce besoin finalement d’avoir un principe de causalité ? Cela révèle que nous avons besoin de placer quelqu’un qui va incarner à un moment-donné cette fonction de pouvoir pour nous protéger de quelque chose qui nous effraie et qui n’est pas simplement ‘le vivre-ensemble’ dans les cités, mais qui a à voir avec la mort. C’est ce qui fait la dimension du sacré. Souvenez-vous du tableau de Holbein ‘Les Ambassadeurs’. Ils sont habillés avec de splendides habits chamarrés et tous les accessoires du pouvoir et en se déplaçant un peu surgit une tête de mort. C’est-à-dire que derrière le pouvoir il y a la mort. La mort entendu simplement non pas comme la finitude liée à la condition humaine mais la mort liée à ce qu’on pourrait appeler l’autre mort, c’est-à-dire le rapport au non savoir, la mort à l’intérieur de nous-même. Quand Richard II est destitué, Shakespeare s’écrie : « tous assassinés ! La Mort tient sa cour dans le creux de la couronne qui ceint le front mortel d’un roi : c’est là que siège sa grotesque figure se riant de la grandeur du souverain, insultant à sa pompe : elle lui accorde un souffle de vie, une courte scène pour jouer le monarque, être craint et tuer de ses regards, l’enivrant d’une vaine opinion de lui-même, comme si cette chair qui sert de rempart à notre vie était d’un bronze impénétrable ! Et après s’être amusée un moment, elle en vient au dernier acte, et d’une petite épingle elle perce le mur du château… et adieu le roi. » On peut dire que Richard II pourrait anticiper tous les rapports que nous avons avec les monarques déchus et c’est peut-être important de se rendre compte de ce qu’a pu être le courage à un moment-donné de décapiter le roi. La révolution, comme on dit, mange ses enfants. Mais un temps, il y a eu un certain nombre de sujets, de citoyens à même de supporter la mise à mort de ce qui faisait écran. Pendant quelques siècles en France et en Angleterre, les rois étaient censés guérir, par imposition des mains ou par imposition des métaux, des écrouelles et des crises d’épilepsie. On faisait défiler ceux qui étaient atteints de ces ganglions tuberculeux et les rois étaient censés les guérir. ‘Le miracle, c’est l’attente du miracle’ qui faisait qu’on en parlait et que parfois comme il y avait des guérisons spontanées, on y croyait. Ce qui est intéressant c’est quand cela fonctionne, et quand cela ne fonctionne pas. Avec Louis XIV, cela marche très bien. Avec Louis XV et sa vie dissolue, on ne croit pas trop à son incarnation et sa transcendance et ça ne marche pas très bien. A la restauration, les ultra-royalistes disent il faut rétablir cette souveraineté transcendantale et donc on essaie d’amener quelques malades à Charles X mais on cesse très vite car cela ne marche pas. Le rapport au sacré est essentiel, pas seulement imaginaire, pas seulement symbolique. Il produit des effets. Durkeim dit « Il n’y a aucune catégorie sociale qui n’ait d’abord été une catégorie religieuse, ce qui fonctionne dans notre société, c’est le sacré ». Bien sûr, la religion fait son fonds de commerce de ce désir de spiritualité, ce désir de sacré, mais elle n’en a pas le monopole. L’autre axe du livre, c’est Monsieur Macron. Il connaît ses classiques. Il lit Machiavel. Il dit qu’être Président de la République –nous dirons plutôt monarque républicain- n’est pas simplement gérer l’économie et les affaires, c’est aussi, dit-il, celui qui incarne plusieurs corps. Ce qui est intéressant, c’est de constater qu’il a la conviction, la croyance, qu’il faut non seulement incarner cette fonction, mais il faut occuper la place vide qui s’est constituée avec la Révolution. Il déclare d’ailleurs que « La démocratie est incomplète. Elle est incomplète car la Terreur a tué le roi alors, dit-il, que le peuple français ne voulait pas la mort du roi, ce qui, depuis, crée un manque, un vide, qui n’a été occupé qu’à certains moments : le moment napoléonien, le moment gaulliste »… et il voudrait bien ajouter, le moment macronien. Cela est très important. Mon livre a été écrit bien avant l’émergence des problèmes qu’a connus le Président de la République et j’avais dit qu’il y réagirait d’une façon bonapartiste, d’une façon consulaire, puisqu’il a cette conviction qu’il faut occuper cette place vide qui au contraire est la condition même de l’invention démocratique. Effectivement nous n’avons pas, lui et moi, la même lecture de Machiavel qui dit : « Ceux qui sont devenus princes par le fait de la fortune, c’est-à-dire par la chance, n’ont aucune difficulté à conquérir le pouvoir, ils y volent. Les obstacles commencent à partir du moment où ils doivent le conserver. »

Hélène Fresnel : Je voulais te poser une question sur ce que tu expliques dans ton livre, sur la religion du marché, la loi du marché. Pourquoi est-ce-que cela ne marche pas justement avec monsieur Macron, pourquoi y-a-t-il une espèce de hiatus entre ses convictions et l’exercice du pouvoir ?
Roland Gori : - Chez monsieur Macron, il y a une dualité, qui n’est pas seulement une dualité de l’incarnation à la transcendance, cette dualité c’est celle qu’il place sous l’emblème du ‘en même temps’. En même temps qu’il tient des discours très humanistes –sa rhétorique de propagande inspirée encore une fois d’Orwell- en même temps qu’il a cette capacité à tenir ce discours, cette technique discursive de faire croire qu’effectivement ils sont à l’écoute, il a une pratique sociale néo-libérale des plus féroces. Nous le constatons tous les jours. Que ce soit sur les chômeurs, les précaires, sur le travail, sur les services publics qu’il est en train de casser –faire hybridation entre les services publics et privés- . Monsieur Benalla n’a fait que mettre en acte la conviction de Monsieur Macron qu’il est important de faire hybridation entre le public et le privé. Il a inventé sa petite entreprise à l’intérieur de l’Elysée parallèlement au service public de gendarmerie et de police. Son en ‘même temps’ n’est pas un ‘en même temps’ dialectique comme il le prétend –prendre des idées à droite, à gauche et arriver à transcender les contradictions- ce qui serait merveilleux et c’est ce que l’on trouve déjà chez Aristote, chez Marx, Engels etc. Ce n’est pas du tout cela. Son ‘en même temps’, c’est du côté d’une juxtaposition, d’une superposition. En même temps que son discours humaniste, sa pratique sociale et politique est l’incarnation même du néolibéralisme tel qu’il a été énoncé par exemple par l’école de Chicago, c’est-à-dire un individu autoentrepreneur de lui-même qui fait ses petites affaires. Et aujourd’hui sa casse des métiers vers l’uberisation est politiquement pensée. Quand il dit dans le passage qu’Hélène Fresnel a restitué dans le film : « Il y a ceux qui font quelque chose et qui réussissent et il y a ceux qui ne sont rien », il réveille une anthologie entreprenariale, c’est-à-dire qu’on ne peut pas être sans faire. On ne peut faire que sur le modèle de l’entreprise. C’est pour cela qu’encore une fois il va parler de nation sart up, de l’Etat-entreprise. Il va s’adresser au Préfet en Guyane en disant : « Vous êtes les entrepreneurs de l’Etat ». Il va tout faire au niveau des services publics pour essayer d’introduire non seulement des fonds privés –cela c’est la part émergée de l’iceberg- il veut introduire dans la fonction public, dans le paysage mental des fonctionnaires quelque chose qui relève de ce que je considère véritablement une anthologie entreprenariale. C’est ce discours qu’il tient. Tout le monde le dit maintenant il faut replacer l’humain au cœur de la société. Pas pour lui-même s’il le dit aussi. Sa conviction s’inscrit depuis ce qu’a bien théorisé Saint-Simon depuis 1816 « La société n’est rien d’autre qu’une collectivité qui doit produire et par le résultat de ses productions, redistribuer pour une justice sociale. » Cela place la justice sociale comme étant le résidus de la production économique et pas comme étant au même niveau, voire supérieure comme valeur. Les Gilets jaunes, c’est le refoulé des discours de Monsieur Macron, c’est ce dont il ne voulait pas entendre parler et qui surgit. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les analyses du gouvernement ont été très déstabilisées face à ce surgissement parce qu’ils voulaient évangéliser la France avec les théories du néolibéralisme. Il s’est présenté comme étant nouveau et moderne alors qu’il était le produit même de l’ancien. Oui il a une conviction. Ne l’oublions pas. Il ne s’arrêtera qu’en fonction des obstacles qui se mettront devant lui. Il a la conviction qu’on ne peut s’en sortir qu’en fonction du modèle de l’investissement, de la compétition, de la force, de la finance et il veut l’imposer à tous les étages, au niveau de l’individu, au niveau de la classe, au niveau des institutions, au niveau des services, de la santé, partout.

Un débat a suivi la conférence dont voici la réponse de Roland Gori à une question sur les gilets jaunes :
« Nous avons été surpris par une nouvelle forme d’opposition politique et sociale à laquelle nous n’étions pas préparés. C’est très important. Cela met en évidence le champ de ruines politique du côté de l’opposition. Les gilets jaunes sont en train d’innover, d’inventer quelque chose qui peut participer à la recomposition du champ politique et qui met en évidence en même temps à quel type de pouvoir nous avons affaire. Il y a quelque chose en miroir entre le mouvement des gilets jaunes et le pouvoir macronien. Michel Foucault dit : « Si on veut connaître la nature d’un pouvoir, il faut analyser les formes qui résistent. » Les gilets jaunes sont le nom d’une forme de résistance à un type de pouvoir. Aujourd’hui on est en train de recomposer le service public des médias avec une transformation des missions du journaliste. »
Un repas a clôturé la soirée. La fréquentation des Universités Populaires gratuites du Toursky est le gage flagrant de la réussite de ce Théâtre qui se bat, au sein d’un des plus pauvres quartiers d’Europe, pour que la culture ne soit pas réservée aux privilégiés. Et il y réussit. Richard Martin le martèle : Le Théâtre Toursky, indûment lésé d’une partie de ses aides, entre en résistance. Rendez-vous est donné à tous au Théâtre les 6 et 7 septembre prochains. Qu’on se le dise !
Danielle Dufour-Verna

Danielle Dufour-Verna
Mis en ligne le Vendredi 28 Juin 2019 à 09:07 | Lu 636 fois

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