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L' exposition Michel Journiac « Rituel de transmutation » & Contaminations au présent, qui aura lieu du 1er avril au 27 mai 2017, revient sur une figure essentielle injustement écartée de l’histoire de l’art officielle.
Considéré comme l’un des fondateurs de l’art corporel, Michel Journiac s’est affirmé dans les années 1970 avec une série d’actions iconoclastes qui dynamitaient les codes de la société française. Pour Journiac, l’action vise à mettre en scène le corps dans sa matérialité la plus cruelle, devenant ainsi un outil d'intervention directe dans les champs du social et du politique.
En transformant certains rituels - la messe, le référendum, la peine capitale, la journée d’une femme - en critiques acerbes, Journiac entend répondre à la pesanteur de l’Histoire occidentale qui fi le corps et les sexualités au sein d’une morale judéo-chrétienne. Cette exposition vient en complément de celle organisée à Paris par la Maison Européenne de la Photographie (MEP), du 20 avril au 18 juin 2017, qui explore la dimension photographique dans la pratique de cet artiste.
Considéré comme l’un des fondateurs de l’art corporel, Michel Journiac s’est affirmé dans les années 1970 avec une série d’actions iconoclastes qui dynamitaient les codes de la société française. Pour Journiac, l’action vise à mettre en scène le corps dans sa matérialité la plus cruelle, devenant ainsi un outil d'intervention directe dans les champs du social et du politique.
En transformant certains rituels - la messe, le référendum, la peine capitale, la journée d’une femme - en critiques acerbes, Journiac entend répondre à la pesanteur de l’Histoire occidentale qui fi le corps et les sexualités au sein d’une morale judéo-chrétienne. Cette exposition vient en complément de celle organisée à Paris par la Maison Européenne de la Photographie (MEP), du 20 avril au 18 juin 2017, qui explore la dimension photographique dans la pratique de cet artiste.
Trois sections en guise de portrait
L’ exposition présente un Michel Journiac peu connu, à partir d’œuvres et de documents inédits. Grâce à la complicité de Jacques Miège, ayant droit de l’artiste, les deux commissaires : l'artiste Vincent Labaume, spécialiste de l’œuvre et Damien Sausset, directeur du Transpalette ont imaginé un parcours en trois étapes.
1 - les 12 rituels de transmutation
L’ exposition s’ouvre sur les douze Rituels de Transmutation, du corps souffrant au corps transfiguré. Tout débute en 1993 lorsque Michel Journiac s’engage face au scandale du sang contaminé. « Aujourd’hui », affirmait-il « le contact avec la mort se fait par l’intermédiaire du sida, éminemment proche. Il est de l’ordre du quotidien, comme la misère et l’exclusion. » Dans les mois qui suivent, il explore les thèmes de l’épidémie du sida, la disparition de ses proches et la possibilité de rédemption face à ce fléau. Achevés peu de temps avant son décès en 1995, ces rituels attestent d’une ouverture de sa pratique vers la plasticité de la peinture et de l’icône, plasticité marquée par le sang, la chair et la décomposition de la société.
2 - les œuvres emblématiques
Le 1er étage du Centre d’art rassemble des œuvres emblématiques des années 1970. Cette section débute avec quelques peintures des années 1960, déjà marquées par l’idée de sang et de chair. En regard de ces toiles, sa première « action corporelle » : Messe pour un corps, œuvre emblématique de 1969, est ici présentée grâce à la vidéo de 1975.
Dans ses productions révélant des identités piégées par la religion, le pouvoir, la police, la normalisation des sexualités, le travestissement devient une arme. En témoignent Hommage à Freud (1972) ou L’inceste (1975), ensembles de photographies outrancières avec une dimension sexuelle revendiquée. D’autres œuvres complètent cette section : vidéos d’actions, affiches (Référendum Journiac ou La lessive), objets d’installation, etc. Comme l’affirme Vincent Labaume : « Face à toutes les impositions du dehors qui tentent de conditionner et de réduire l’individu, seul celui parvenu à la conscience du fait corporel premier et fondamental peut faire dérailler les formes manifestes de la représentation. »
3 - l’enseignant et le poète
Le troisième étage révèle un Journiac inconnu, secret à plus d’un titre, jamais exploré dans les expositions passées. Grâce à Jacques Miège, son ayant droit, les deux commissaires ont eu un accès privilégié aux archives de son atelier.
Ces dernières dévoilent un artiste lecteur, annotant avec minutie des ouvrages qu’il lie et relie, commente dans les marges avec précision. Un Journiac poète, amoureux des mots et des concepts, comme en témoigne l’espace lecture créé à cette occasion au sein de l’exposition. De 1972 à 1995, il fut également un pédagogue et un passeur par le biais de son enseignement à l’Université Paris 1 - Centre Saint-Charles. Le Transpalette présente des documents pédagogiques et artistiques relatifs à cette activité essentielle pour lui. Enfin, une large place est consacrée à la parole de l’artiste, par le biais de citations, vidéos, fi interviews sonores, articles parus dans la presse de l’époque, bandes dessinées, affiches-slogans sonores...
1 - les 12 rituels de transmutation
L’ exposition s’ouvre sur les douze Rituels de Transmutation, du corps souffrant au corps transfiguré. Tout débute en 1993 lorsque Michel Journiac s’engage face au scandale du sang contaminé. « Aujourd’hui », affirmait-il « le contact avec la mort se fait par l’intermédiaire du sida, éminemment proche. Il est de l’ordre du quotidien, comme la misère et l’exclusion. » Dans les mois qui suivent, il explore les thèmes de l’épidémie du sida, la disparition de ses proches et la possibilité de rédemption face à ce fléau. Achevés peu de temps avant son décès en 1995, ces rituels attestent d’une ouverture de sa pratique vers la plasticité de la peinture et de l’icône, plasticité marquée par le sang, la chair et la décomposition de la société.
2 - les œuvres emblématiques
Le 1er étage du Centre d’art rassemble des œuvres emblématiques des années 1970. Cette section débute avec quelques peintures des années 1960, déjà marquées par l’idée de sang et de chair. En regard de ces toiles, sa première « action corporelle » : Messe pour un corps, œuvre emblématique de 1969, est ici présentée grâce à la vidéo de 1975.
Dans ses productions révélant des identités piégées par la religion, le pouvoir, la police, la normalisation des sexualités, le travestissement devient une arme. En témoignent Hommage à Freud (1972) ou L’inceste (1975), ensembles de photographies outrancières avec une dimension sexuelle revendiquée. D’autres œuvres complètent cette section : vidéos d’actions, affiches (Référendum Journiac ou La lessive), objets d’installation, etc. Comme l’affirme Vincent Labaume : « Face à toutes les impositions du dehors qui tentent de conditionner et de réduire l’individu, seul celui parvenu à la conscience du fait corporel premier et fondamental peut faire dérailler les formes manifestes de la représentation. »
3 - l’enseignant et le poète
Le troisième étage révèle un Journiac inconnu, secret à plus d’un titre, jamais exploré dans les expositions passées. Grâce à Jacques Miège, son ayant droit, les deux commissaires ont eu un accès privilégié aux archives de son atelier.
Ces dernières dévoilent un artiste lecteur, annotant avec minutie des ouvrages qu’il lie et relie, commente dans les marges avec précision. Un Journiac poète, amoureux des mots et des concepts, comme en témoigne l’espace lecture créé à cette occasion au sein de l’exposition. De 1972 à 1995, il fut également un pédagogue et un passeur par le biais de son enseignement à l’Université Paris 1 - Centre Saint-Charles. Le Transpalette présente des documents pédagogiques et artistiques relatifs à cette activité essentielle pour lui. Enfin, une large place est consacrée à la parole de l’artiste, par le biais de citations, vidéos, fi interviews sonores, articles parus dans la presse de l’époque, bandes dessinées, affiches-slogans sonores...
Pratique
Le Transpalette
Centre d’art contemporain
Friche l’Antre-peaux
26, route de La Chapelle 18000 Bourges
Tél. : 02 48 50 38 61
Ouverture
du mercredi au samedi de 14h à 19h et sur rendez-vous
www.emmetrop.fr
transpalette@emmetrop.fr
Centre d’art contemporain
Friche l’Antre-peaux
26, route de La Chapelle 18000 Bourges
Tél. : 02 48 50 38 61
Ouverture
du mercredi au samedi de 14h à 19h et sur rendez-vous
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transpalette@emmetrop.fr